Jeff Green, Kevin Love, DeAndre Jordan, Udonis Haslem… Ces vétérans au rôle limité mais pourtant précieux

DeAndre Jordan, Jeff Green et Ish Smith côté Nuggets. Udonis Haslem, Kevin Love et Kyle Lowry côté Miami. Quatre d’entre eux ne sont pas rentrés en jeu lors du Game 1 et Jeff Green n’a joué que 10 minutes, et pourtant l’impact de ces joueurs sur leur équipe respective est bien réel.

DeAndre Jordan, Jeff Green et le baroudeur ultime, Ish Smith, ont à eux trois 43 saisons d’expérience dans la ligue. Ils ont tout vu, tout entendu, et ils enchainent les passes décisives invisibles pour leurs coéquipiers. Même un double MVP comme Nikola Jokic est reconnaissant pour ceux qu’ils appellent tendrement les vieilles branches du vestiaire de Denver.

« DeAndre a joué avec pleins de bons joueurs, il a fait partie de supers équipes, et il a un peu tout vu dans sa carrière. Ish, Jeff et DeAndre sont nos anciens si on peut dire et quand ils parlent, tout le monde les écoute parce que, si vous les écoutez, vous pouvez entendre des conseils précieux pour vous aider à naviguer dans le jeu NBA. »

L’évolution de Jeff Green

« Uncle » Jeff Green, comme il est surnommé à travers la NBA, porte lui une double casquette. Il est l’un des éléments clés du deuxième cinq de Mike Malone. Son association avec Aaron Gordon a ainsi permis à Denver de trouver une formule qui leur permet de tenir le coup pendant que Nikola Jokic souffle sur le banc.

Et comme il a joué sur les postes d’Aaron Gordon pendant toute sa carrière, l’ancien du Magic boit ses paroles.

« Ça n’a pas de prix » résume-t-il. « Il a des connaissances basket encyclopédiques, il joue aux échecs quand il est sur le terrain. Il est toujours calme, solide et c’est un modèle de professionnalisme. Il peut non seulement être productif sur le terrain mais il peut aussi vous donner des supers conseils et être un leader en dehors, et c’est tout aussi crucial. Il est concis, il a toujours les mots qu’il faut pour recentrer tout le monde. »

Jeff Green n’a pourtant pas toujours été comme ça. Lors du début de sa carrière, il était beaucoup plus réservé et il a mis du temps à mettre en pratique le conseil de celui qu’il considère comme l’un des meilleurs vétérans qu’il a côtoyés, Kevin Garnett.

« J’ai eu KG (Kevin Garnett) quand j’étais à Boston, et il était toujours loquace. Parler et communiquer, c’est extrêmement important et ce n’est pas facile à faire quand vous êtes plus jeunes. Kevin me le répétait sans cesse : ‘Tu dois dire ce que tu vois, tu dois parler tout le temps’. Ce conseil est resté en moi pendant toute ma carrière, et c’est quelque chose que j’aurais du faire plus tôt » partageait-il. « Et maintenant, je peux pas m’arrêter de communiquer, dans un sens je suis devenu un tout petit peu comme Kevin. »

Quel est donc le message que Jeff Green rabâche à ses jeunes coéquipiers ?

« Aujourd’hui, mon message c’est d’être concentré. Je ne veux pas trop parler mais je veux m’assurer que tout le monde communique sur le terrain parce qu’il y a beaucoup de bruit. Plus on parle, mieux c’est pour notre défense. »

De Kevin Garnett à Kevin Love

La transmission, de Kevin Garnett à Jeff Green puis à la nouvelle génération, est en marche. À Miami, c’est un autre Kevin qui a eu un impact bien plus large que ses stats, depuis son arrivée en février.

« L’arrivée de Kevin (Love) a complètement changé la dynamique de notre vestiaire. Son caractère, sa légèreté, son sens de l’humour. C’est un gars qui a joué quatre Finals, qui a gagné un titre, qui se retrouve hors de la rotation au milieu de la série (contre Boston) et sa première réaction est de soutenir le gars qui le remplace dans le cinq de départ. Rien que ça, ça donne le ton pour tout le monde, » expliquait Duncan Robinson dans le podcast de J.J. Redick.

Alors que la NBA est sur le point d’annoncer sa sanction contre Ja Morant, on ne peut s’empêcher de penser que la présence de vétérans dans le vestiaire de Memphis aurait peut-être pu aider la jeune star de Memphis.

« On ne parle pas assez de ce genre de choses, » poursuivait Duncan Robinson. « Pour gagner en NBA, il vous faut tellement plus qu’un bon plan de jeu et de jouer dur. Évidemment c’est important mais avoir une connexion avec ses coéquipiers et une cohésion collective est primordial, et les vétérans savent s’assurer que tout le monde tire dans le même sens. »

Haywood Highsmith, qui continue de découvrir la NBA après un parcours sinueux jusqu’à Miami, tenait le même discours.

« Pour moi, en tant que jeune joueur, c’est une aubaine d’avoir ces joueurs qui me parlent tous les jours. J’ai tellement appris d’eux cette saison, » confirmait-il. « Ils ont déjà été dans cette position. Udonis a gagné trois titres, K-Love en a gagné un. Ils savent comment gagner ces matchs intenses de playoffs. Leur leadership est un puits sans fond pour nous. »

Propos recueillis à Denver.