Si on avait annoncé cette série de playoffs en début de saison, cette affiche aurait sans doute été le gros choc de ce premier tour. Mais voilà, de l’eau a coulé sous les ponts à Brooklyn, et l’effectif a été chamboulé.
Du coup, pas de Kevin Durant ni de Kyrie Irving pour faire face à Joel Embiid et James Harden, ni de retrouvailles entre Ben Simmons et son ancien public de Philadelphie. Et cette série semble finalement être sur le papier l’une des plus déséquilibrées de ce premier tour de la « postseason ».
PRÉSENTATION DES SIXERS
Les titulaires : James Harden, Tyrese Maxey, Tobias Harris, PJ Tucker, Joel Embiid
Les remplaçants: De’Anthony Melton, Jalen McDaniels, Georges Niang, Danuel House Jr, Paul Reed, Montrezl Harrell, Dewayne Dedmon, Shake Milton, Furkan Korkmaz, Jaden Springer
Le coach : Doc Rivers
Comme souvent, les Sixers ont assuré sur la saison régulière. Pour la cinquième fois sur les six dernières saisons, ils bénéficieront ainsi de l’avantage du terrain lors du premier tour.
Il faut dire qu’avec Joel Embiid et James Harden, Philly possède dans ses rangs respectivement le meilleur scoreur ainsi que le meilleur passeur de la ligue cette saison. À leurs côtés, Tyrese Maxey réalise sa meilleure saison en carrière avec 20.3 points de moyenne à 43.4% à 3-points et l’effectif semble plus solide et cohérent que les années précédentes. Pour couronner le tout, Philadelphie arrive en « postseason » sans blessures majeures.
POINTS FORTS
– Joel Embiid. Favori pour remporter le trophée Michael Jordan du MVP de la saison régulière, le Camerounais a globalement imposé sa puissance et sa roublardise à tous ses adversaires. Capable de marquer dans toutes les positions, il prend un malin plaisir à enfoncer ses adversaires directs. Le très fin Nic Claxton peut-il lui résister toute une série ? Ça paraît douteux, et les Nets vont devoir multiplier les schémas défensifs, et les aides, pour limiter l’impact de Joel Embiid. À lui de trouver rapidement ses coéquipiers, et à ces derniers d’attaquer rapidement les intervalles, ou d’être efficace à 3-points, pour dynamiter la défense de Brooklyn, qui a en plus tendance à tout « switcher ». S’ils y parviennent, Philadelphie sera en parfaite position pour rallier les demi-finales de conférence.
– Un groupe (au) complet. Si Joel Embiid et James Harden sont les moteurs de l’équipe, le club semble quand même avoir mieux entouré ses deux stars, afin de viser le plus haut possible. Avec donc le feu follet Tyrese Maxey, Tobias Harris, PJ Tucker, De’Anthony Melton, Jalen McDaniels, Georges Niang ou encore Danuel House Jr, Doc Rivers a différents profils à sa disposition pour exploiter les brèches chez les adversaires.
POINTS FAIBLES
– Les minutes sans Joel Embiid. Le pivot est le seul joueur de l’effectif dont les passages sur le banc sont synonymes de « Net Rating » négatif pour les Sixers. Ainsi, Philadelphie inscrit 8.8 points de plus que ses adversaires, sur 100 possessions, quand Joel Embiid est sur le terrain. Par contre, l’équipe marque 1.5 point de moins que ses adversaires, sur 100 possessions, sans Joel Embiid sur le terrain. Un problème, lié à l’énorme influence du MVP potentiel sur son équipe, que Doc Rivers n’a toujours pas réussi à régler, alors que l’entraîneur a pourtant une armée de pivots (Paul Reed, Montrezl Harrell, Dewayne Dedmon) sur le banc.
– Le repli défensif. Les Sixers sont 28e en termes de points laissés à leurs adversaires sur jeu rapide. James Harden et Joel Embiid ne sont ainsi pas les joueurs qui vont couper les contre-attaques adverses et face à des Nets qui aiment courir avec leur armée d’ailiers, ça pourrait être un problème si les pertes de balle se multiplient. Philadelphie va devoir éviter d’offrir trop de munitions aux sprinteurs adverses…
PRÉSENTATION DES NETS
Les titulaires : Spencer Dinwiddie, Mikal Bridges, Cameron Johnson, Dorian Finney-Smith, Nic Claxton
Les remplaçants : Seth Curry, Joe Harris, Patty Mills, Royce O’Neal, Yuta Watanabe, Cam Thomas, Edmond Sumner, Day’Ron Sharpe, David Duke
Les absents : Ben Simmons
Le coach : Jacque Vaughn
Les Nets ont sans doute l’impression d’avoir vécu trois saisons en une, tant la cacophonie et l’incertitude ont régné dans le club. Steve Nash a ainsi été remercié dès le mois de novembre, puis en février, Kyrie Irving a été envoyé à Dallas. Quant à Kevin Durant, c’est dans l’Arizona, à Phoenix, qu’il a posé ses valises. Ces deux derniers départs ont donc complètement changé le visage, et les ambitions de Brooklyn cette saison.
Malgré tout, les Nets n’ont pas coulé à la suite des transferts, avec 13 victoires pour 15 défaites après la « trade deadline ». Mieux, ils ont trouvé un joyau déjà bien poli avec Mikal Bridges. Arrivé à Brooklyn dans le trade de Kevin Durant, il a complètement explosé sous le maillot des Nets, avec 26.1 points par match à Brooklyn.
POINTS FORTS
– La vitesse des extérieurs. Si les Nets vont sans doute perdre la bataille à l’intérieur et aux lancers-francs, ils peuvent utiliser leur vitesse pour faire mal aux Sixers. Avec Spencer Dinwiddie, Mikal Bridges, Joe Harris, Seth Curry ou encore Cameron Johnson, l’équipe a de quoi jouer vite et tester la défense extérieure adverse. Or James Harden et Tyrese Maxey ne sont pas les meilleurs défenseurs de la ligue, surtout loin du ballon.
– Le shoot à 3-points ? On l’a vu sur certains matchs cette saison, notamment face à l’équipe B des Celtics, les Sixers peuvent se retrouver en difficulté face à des équipes qui artillent beaucoup, et marquent beaucoup, de loin. Depuis la « trade deadline », Brooklyn a d’ailleurs considérablement augmenté la proportion de tirs tentés de loin, en passant de la 21e (32.1%) à la 6e place (37.8%) de la ligue. L’efficacité a par contre baissé, de la 1ère (39.2%) à la 20e place (35.0). Néanmoins, si Mikal Bridges et compagnie sont efficaces de loin, ils ont des chances de faire douter cette équipe de Philadelphie. Et on sait que les groupes de Doc Rivers n’aiment pas douter…
POINTS FAIBLES
– L’inexpérience. Ce groupe des Nets est assez vert, et cela commence par le coach, Jacque Vaughn. En face de lui, Doc Rivers, un habitué de la postseason. En ce qui concerne les joueurs, ils sont très jeunes, et il manque sans doute un patron. Même si Mikal Bridges et Cam Johnson ont disputé les Finales NBA à Phoenix, ils n’étaient alors que des lieutenants. Pour faire simple, James Harden a disputé 149 matchs de playoffs en carrière, soit plus que l’ensemble des titulaires des Nets réunis (140) !
– Le jeu sur demi-terrain. Brooklyn peut gratter des points sur contre-attaque mais l’équipe va devoir aussi être efficace sur demi-terrain. Le problème, c’est qu’il y a un manque de joueurs capables de faire la différence sur le dribble dans ce groupe, même Mikal Bridges étant encore plus à l’aise dans le jeu sans ballon. Spencer Dinwiddie pourrait être essentiel, mais le meneur est particulièrement inconstant…
LA CLÉ DE LA SÉRIE
– Contenir Joel Embiid. Alors qu’il devrait être le meilleur joueur de la série, l’attention sera évidemment centrée sur lui. Sur les deux rencontres qu’il a disputées contre les Nets cette saison, le Camerounais a compilé des moyennes de 31.5 points et 11.5 rebonds à 50% au tir ! Résultat ? Deux victoires. Un problème très sérieux face auquel les joueurs de Brooklyn semblent manquer de réponse. Nic Claxton va ainsi devoir réaliser une monstrueuse série pour permettre aux Nets de réaliser l’upset. Sans doute que les Nets vont devoir limiter leur « switching » défensif, et multiplier les prises à deux. Mais même comme ça, la mission s’annonce vraiment complexe.
SAISON RÉGULIÈRE
Philadelphie 4-0
22 novembre : Sixers 115-106 Nets
25 janvier : Sixers 137-133 Nets
11 février : Nets 98-101 Sixers
9 avril : Nets 105-134 Sixers
VERDICT
Sur le papier, c’est sans doute l’une des séries les plus déséquilibrées de ce premier tour. Les Nets n’ont toutefois rien à perdre, et ils peuvent se permettre d’artiller de loin pour faire douter ces Sixers, qui jouent de leur côté très gros. Avec un effectif dense, Joel Embiid et sa troupe ne peuvent pas sortir au premier tour.
Sixers 4-1
HORAIRE
Game 1 : à Philadelphie, samedi 15 avril (19h00)
Game 2 : à Philadelphie, lundi 17 avril (01h30, dans la nuit du lundi au mardi en France)
Game 3 : à Brooklyn, jeudi 20 avril (01h30, dans la nuit du jeudi au vendredi en France)
Game 4 : à Brooklyn, samedi 22 avril à 19h00
Game 5* : à Philadelphie, lundi 24 avril
Game 6* : à Brooklyn, mercredi 27 avril
Game 7* : à Philadelphie, samedi 29 avril
* Si nécessaire