Ces dernières années, la NBA a fait un gros travail pour alléger son calendrier. Les « back-to-back » ont été réduits, les séquences de quatre matches en cinq soirs ont disparu et même les déplacements ont été repensés pour éviter des voyages trop longs. En clair, la ligue a tenté de soulager les organismes des joueurs.
Pour autant, les stars peinent toujours à jouer l’intégralité de la saison régulière. Cette saison, aucun All-Star n’aura joué 82 matches. C’était déjà le cas la saison passée, alors que ce n’était arrivé qu’une seule fois auparavant !
La ligue réfléchit donc beaucoup à ces questions de « load management » depuis quelques années maintenant et, avec la nouvelle convention collective, elle pense avoir trouvé une solution : un minimum de 65 matches à jouer si un joueur souhaite être éligible à un trophée individuel, à partir de la saison prochaine.
Suffisant ? Pas sûr… « La façon dont on parle du load management, c’est comme si les joueurs ne voulaient pas être sur le parquet », critique CJ McCollum, président du syndicat des joueurs, pour ESPN. « Il faut qu’on mette davantage l’accent sur le fait que les joueurs ont envie de jouer. »
Des joueurs déjà fatigués, dans une ligue de plus en plus intense
Les stars sont-elles mises au repos uniquement pour se préserver pour les playoffs ? Non, elles sont parfois fatiguées, malgré un calendrier plus souple que par le passé. Comment l’expliquer ? Car les nouvelles générations pratiquent le basket à haute intensité dès l’enfance. Avec les énormes contrats NBA à la clé, la compétition commence de plus en plus en amont. Et certains arrivent en NBA avec des corps déjà usés par ces efforts…
« Ma génération jouait au basket, au foot américain et au baseball. Je pratiquais tous les sports », rappelle Joe Dumars, ancien joueur et désormais vice-président de la NBA. « Je ne jouais pas au basket tous les jours. Quand j’étais président des Pistons, je voyais des joueurs qui avaient déjà du kilométrage à seulement 20 ou 21 ans. »
« Les contrats sont tellement énormes que les joueurs mettent tout en œuvre pour être les meilleurs », rajoute un professionnel aguerri du secteur de la santé qui travaille avec plusieurs franchises. « Beaucoup de ces efforts ne sont pas bons pour eux. Les pneus ne sont pas éternels ».
Le jeu est aussi différent. Certes, il est moins physique que par le passé, avec des contacts moins rugueux, mais il est plus athlétique, avec davantage de possessions par match, plus d’allers-retours, face à des joueurs de plus en plus rapides avec des efforts réclamés à tous les joueurs sur le parquet.
« Il faut reconnaître qu’il y a plus de rythme dans le basket aujourd’hui », assure Joe Dumars. « On écarte le jeu, il y a plus de coupes. Ce sont des faits. Donc j’imagine que ça pèse sur les organismes. »
« Le style de jeu, le rythme, les changements de direction sont très différents aujourd’hui de ce qu’ils étaient auparavant », confirme un préparateur physique d’une franchise de l’Ouest. « Nous savons, en mesurant la charge des joueurs – grâce à des systèmes de suivi, des GPS et des caméras – que la décélération et les changements de direction sont extrêmement éprouvants pour le corps, et nous savons qu’il y a plus de possessions, une vitesse plus élevée, plus de changements de direction aujourd’hui ».
La seule mesure efficace serait sans doute de réduire le nombre de matchs, mais les revenus de la NBA, et les salaires des joueurs, étant lié au sacro-saint calendrier de 82 matchs par équipe, il y a peu de chances que celui-ci évolue dans l’immédiat. Et la « load management » ne devrait donc pas disparaître de sitôt.