« Je vous garantis que rien ne va arriver aux arbitres. » Ainsi s’était exprimé Anthony Davis après la défaite des Lakers à Boston, à l’issue d’une fin de rencontre marquée par une faute non sifflée de Jayson Tatum, subie par LeBron James. Trois semaines après cet incident très commenté, Adam Silver répond indirectement à « AD ».
Le « commissionner » tient à rappeler que les arbitres sont « absolument tenus responsables » et sanctionnés en conséquence pour de telles erreurs. La subtilité est que la ligue ne rend pas compte au public des sanctions prononcées.
« Nous ne pensons pas que cela soit approprié. Mais leurs assignations sont influencées par la qualité de leurs coups de sifflet, que ce soit en playoffs, et ensuite, tour après tour, par leur précision et leur conduite sur le parquet. Il existe donc un système de supervision et de jugement des arbitres. Mais pour en revenir à la question de la justesse des décisions, ce n’est pas un problème nouveau », convient le patron de la ligue, interviewé par ESPN.
Le fameux rapport des deux dernières minutes est là pour le prouver. Semaine après semaine, les exemples d’erreurs arbitrales constatées se multiplient. Celui consacré à la fin du match entre Celtics et Lakers avait d’ailleurs confirmé sans surprise que Jayson Tatum avait « initié le contact » avec LeBron James sur l’action.
Le syndicat des arbitres avait dans la foulée réagi sans cacher sa gêne : « Cette action va peser lourd et provoquera des nuits blanches alors que nous nous efforçons d’être les meilleurs arbitres possibles. »
Vous ne pouvez pas contester quelque chose qui n’est pas sifflé
Sur le moment, on se souvient aussi de Patrick Beverley qui avait cherché à montrer la vidéo de leur erreur aux arbitres. « Je sais que certaines personnes […] étaient mécontentes qu’il n’y ait pas eu de possibilité de revoir l’action. Beaucoup se sont focalisés sur le fait que le coach n’ait pas un autre ‘challenge‘. Mais souvenez-vous que dans notre ligue, vous ne pouvez pas contester quelque chose qui n’est pas sifflé. C’est très compliqué lorsqu’il en est question. Vous pourriez suggérer que chaque instant d’un match est un non-coup de sifflet lorsque les arbitres n’interviennent pas d’une certaine façon », exagère volontairement le patron de la ligue.
Adam Silver répond ici à Darvin Ham notamment qui avait suggéré à l’époque, en plus d’ajouter un quatrième arbitre, de revoir le système de « challenge ». Et qu’un coach puisse conserver ce joker en cas de première utilisation réussie. On rappelle qu’en l’état, un coach ne peut l’utiliser qu’une seule fois par match, et en-dehors des deux dernières minutes du quatrième quart-temps. À Boston, Darvin Ham avait obtenu gain de cause, à quatre minutes de la fin, avec une faute initialement sifflée à Anthony Davis.
S’attardant toujours sur cette fin de match, Adam Silver s’interroge : « Qu’est-ce qui se passe au début et à la fin de l’action ? Si les arbitres ont effectivement manqué la faute, mais que l’autre équipe dit : ‘Revenez 15 secondes en arrière, ils ont manqué quelque chose d’autre’… Ce n’est pas simple, mais on va l’examiner parce que je n’ai personnellement rien contre le système de ‘challenge’. Mais je pense aussi que le but ultime est de faire les choses correctement, sans mettre davantage la pression sur l’entraîneur sur le plan tactique, par rapport à son bon usage du ‘challenge’. »