« Hey KP, tu n’as pas à répondre à ça », lâche Myles Turner en direction de son GM, Kevin Pritchard, assis à côté de lui. Un journaliste vient de demander si la prolongation du joueur signifiait qu’il n’était officiellement plus disponible sur le marché des transferts. Rick Carlisle commence par rétorquer formellement que oui.
Avant que le dirigeant des Pacers, selon qui deux joueurs de l’équipe lui ont demandé la semaine dernière s’ils allaient être échangés, le confirme : « On ne signe pas un joueur pour le transférer. »
Voilà qui est censé enterrer les spéculations autour d’un transfert potentiel du pivot, qui ne cache pas lui-même connaître « un sentiment de soulagement, de savoir qu’il y a une certaine sécurité et que je peux me concentrer sur le jeu. J’ai connu (les rumeurs) tout au long de ma carrière. Mais je voulais être ici, à Indy. »
Des résultats inattendus
Le pivot est pourtant passé par différents épisodes avant de finir par parapher cette prolongation de deux ans et 60 millions de dollars. On se souvient notamment de sa déclaration d’amour faite aux Lakers, en octobre dernier, alors qu’il était question d’un échange entre Buddy Hield et lui pour Russell Westbrook. « Soyons réalistes, ce serait mauvais pour la franchise de ne pas faire un échange important », avait livré le pivot.
On se souvient aussi que quelques mois plus tôt, les Pacers s’étaient montrés prêts à casser leur tirelire pour Deandre Ayton, en lui proposant une « offer sheet » record de 133 millions de dollars sur quatre ans. L’arrivée du pivot des Suns aurait vraisemblablement acté la fin du mariage entre Myles Turner et les Pacers.
Ce mariage a finalement été reconduit en raison d’un facteur toujours clé : les Pacers gagnent. Malgré leurs grosses difficultés en cours, les joueurs de l’Indiana (24 victoires – 28 défaites) sont encore dans la course aux « play-in » et déjouent les pronostics. Et le pivot y est pour beaucoup.
« De son année rookie à aujourd’hui, il y a une énorme différence. Il s’est développé au sein de cette franchise, on l’a vu jouer son meilleur basket cette saison. Cela me rend vraiment fier de le voir assis là et accomplir ce qu’il accomplit. On a encore beaucoup à faire mais c’est une belle journée pour la franchise », apprécie Kevin Pritchard, en mettant en avant les qualités humaines du joueur. « Je crois toujours que le meilleur est à venir avec lui », glisse-t-il.
À côté des deux hommes, Rick Carlisle liste les points positifs concernant son joueur, « son amour du jeu, sa loyauté envers ses coéquipiers, cette ville et notre vision, son engagement à progresser… » Le technicien note que, « depuis qu’il est revenu à sa position naturelle de pivot, on a vu des choses formidables ». Et le coach des Pacers de se souvenir d’une rencontre de l’an dernier, face aux Rockets, où Myles Turner avait dominé les débats (32 points et 10 rebonds) en l’absence de Domantas Sabonis.
Le facteur Tyrese Haliburton
Son association avec le Lituanien, finalement échangé en cours de saison dernière, n’a pas fonctionné. Alors Myles Turner « a pris un risque » comme le dit Kevin Pritchard : « On a parlé de prolongation par le passé. Mais il voulait une année de plus, il voulait jouer à son poste, là où il est le plus confortable. »
Pari payant puisque Tyrese Haliburton, arrivé des Kings en échange de Domantas Sabonis, a été un élément moteur dans la production du pivot.
« Jouer avec de supers meneurs a sûrement aidé », souligne Rick Carlisle en montrant de la main Tyrese Haliburton, présent lors de cette conférence de presse d’introduction avant d’autres coéquipiers. « C’est l’une des meilleures combinaisons de la ligue sur le ‘pick-and-roll‘ », complète son GM.
« Je pense que cela a facilité les choses, lorsqu’on m’a donné le poste de pivot à plein temps. C’est vraiment quelque chose que je recherchais », confirme le joueur drafté en 2015 par les Pacers (11e choix), qui trouve « incroyable de voir les mêmes visages qu’au début de mon parcours. J’ai une conviction si forte en cette franchise et cette ville, ça a été un énorme facteur dans ma décision de rester. »
Myles Turner | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2015-16 | IND | 60 | 23 | 49.8 | 21.4 | 72.7 | 1.1 | 4.4 | 5.5 | 0.7 | 2.6 | 0.4 | 1.1 | 1.4 | 10.3 |
2016-17 | IND | 81 | 31 | 51.0 | 34.5 | 80.9 | 1.7 | 5.6 | 7.3 | 1.3 | 3.2 | 0.9 | 1.3 | 2.1 | 14.5 |
2017-18 | IND | 65 | 28 | 47.9 | 35.7 | 77.7 | 1.4 | 5.0 | 6.4 | 1.3 | 2.9 | 0.6 | 1.5 | 1.8 | 12.7 |
2018-19 | IND | 74 | 29 | 48.7 | 38.8 | 73.6 | 1.4 | 5.8 | 7.2 | 1.6 | 2.6 | 0.8 | 1.4 | 2.7 | 13.3 |
2019-20 | IND | 62 | 30 | 45.7 | 34.4 | 75.1 | 1.4 | 5.2 | 6.6 | 1.2 | 2.7 | 0.7 | 1.4 | 2.1 | 12.1 |
2020-21 | IND | 47 | 31 | 47.7 | 33.5 | 78.2 | 1.3 | 5.2 | 6.5 | 1.0 | 3.5 | 0.9 | 1.4 | 3.4 | 12.6 |
2021-22 | IND | 42 | 29 | 50.9 | 33.3 | 75.2 | 1.5 | 5.5 | 7.1 | 1.0 | 2.8 | 0.7 | 1.3 | 2.8 | 12.9 |
2022-23 | IND | 62 | 29 | 54.8 | 37.3 | 78.3 | 1.4 | 6.1 | 7.5 | 1.4 | 3.5 | 0.6 | 1.7 | 2.3 | 18.0 |
2023-24 | IND | 77 | 27 | 52.4 | 35.8 | 77.3 | 1.5 | 5.5 | 6.9 | 1.3 | 3.0 | 0.5 | 1.4 | 1.9 | 17.1 |
2024-25 | IND | 72 | 30 | 48.1 | 39.6 | 77.3 | 1.2 | 5.3 | 6.5 | 1.5 | 2.5 | 0.8 | 1.7 | 2.0 | 15.6 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.