Actuellement sur une série de douze victoires consécutives, les Nets sortent d’un mois de décembre tonitruant, à douze victoires et une défaite, parfaitement en embuscade (à une victoire) derrière les Celtics au sommet de l’Est, mais aussi de la Ligue, à 25 victoires et 12 défaites. C’est tout simplement le meilleur mois de l’histoire de la franchise !
Au coeur de cette montée en puissance, ce sont bien sûr Kevin Durant et Kyrie Irving qui portent l’essentiel du fardeau, tandis que Ben Simmons commence également à montrer des signes de progrès plus probants.
« Au début du camp d’entraînement, mon objectif était simplement d’intégrer l’équipe »
Mais on peut aussi signaler l’émergence de plusieurs hommes de l’ombre, dont l’ailier nippon, Yuta Watanabe (8 points, 3 rebonds, 1 passe), signé pour un contrat non garanti au minimum, à moins de 2 millions de dollars la saison, mais qui est devenu un pion essentiel en sortie de banc pour Jacque Vaughn.
« Personne ne s’attendait vraiment à ça, moi le premier », concède Yuta Watanabe au cours de la docu-séries, The Bridge. « Au début du camp d’entraînement, mon objectif était simplement d’intégrer l’équipe. Et au fur et à mesure que je gagne en confiance, de me faire une place dans l’effectif. Je n’ai rien changé à ma routine depuis que je suis dans la Ligue, je travaille dur tous les jours, comme je l’ai fait depuis le premier jour. Le coaching staff l’a vu et m’a donné sa confiance. »
Pour son coach, Yuta Watanabe est un bonheur, une éponge qui absorbe tout ce qu’on lui dit. Et surtout un garçon qui n’est pas le dernier à se jeter au sol pour arracher le cuir ou à se mettre les fesses par terre pour défendre.
« C’est un gars qui joue pour l’équipe. Que ce soit pour rentrer un tir, pour apporter de l’énergie ou tout simplement pour être un bon coéquipier. Il a 28 ans maintenant, il est marié, il a des expériences de vie, il sait ce qu’est le sacrifice. Il n’est plus le gars que je coachais en ligue d’été [en 2018 avec les Nets déjà]. Quand on voit les efforts qu’il consent pour en arriver là, on ne peut que vouloir sa réussite quand il joue pour nous. »
Auteur de plusieurs tirs ultra clutch, que ce soit face à Memphis, son premier club, ou à Toronto face à son ancienne équipe (avec 17 points à 6/7 aux tirs dont 3/4 de loin), Yuta Watanabe a le sens du timing, et la réussite avec lui. Tous ses coéquipiers chantent ses louanges, c’est tout simplement le coéquipier modèle.
« Yuta fait toutes les petites choses », souffle Kevin Durant. « Il défend et peut changer sur les arrières comme sur les intérieurs avec sa longueur. Il prend des rebonds. Il offre des coupes vers le cercle. Quand il rentre ses tirs extérieurs, il peut devenir un joueur incroyable. »
« Je n’avais jamais vécu de moments comme ça en NBA »
De son côté, Yuta Watanabe joue la carte de la modestie. Mais l’ailier polyvalent sorti de la fac George Washington (comme Red Auerbach) réussit sa meilleure saison en carrière, et de loin. Il a clairement passé un cap, ce que disent les chiffres avec un temps de jeu et une moyenne de points doublés (ou quasi) par rapport à la saison passée.
« C’est facile de jouer quand tu as des coéquipiers comme KD et Ky parce que les défenses adverses envoient des prises à deux à chaque fois. Donc, il y aura forcément quelqu’un qui est grand ouvert. Il suffit ensuite de rentrer les tirs. C’est du basket tout ce qu’il y a de plus simple ! »
Encore faut-il rentrer lesdits 3-points ? Ce que réussit Yuta Watanabe au terme d’une belle courbe de progression, lui qui est passé de 12% sa saison rookie à 52% à 3-points cette année !
En pleine confiance durant le mois de novembre, durant lequel il a tourné à 12 points à 61% de réussite aux tirs, dont un coquet 58% à 3-points, Yuta Watanabe a trouvé sa place dans un collectif des Nets qui carburent au super. La confiance au summum donc.
« Quand j’ai rentré ce dernier 3-points, c’était indescriptible. Les gens étaient debout, ils applaudissaient, ils scandaient mon nom, je n’avais jamais vécu de moments comme ça en NBA, c’était un sentiment incroyable ! »