Dans un match qui filait doucement mais surement vers une défaite qui aurait fait jaser, ce ne sont pas Draymond Green, Jordan Poole ou Klay Thompson qui ont fait la différence pour les Warriors, mais bien leur ailier de vingt ans, Jonathan Kuminga. Sa volonté, son agressivité et tout simplement son refus de perdre le match ont propulsé les Warriors vers la victoire, avec moins de quatre minutes à jouer et un score de parité.
« On l’a mis sur le terrain en dernier quart-temps pour sa défense. Il a été énorme défensivement et ça l’a libéré offensivement, » notait Steve Kerr. « Il a été récompensé de ses efforts. Il a été brillant dans cette fin de match. »
Des actions qui changent le match
Jonathan Kuminga a en effet marqué 6 de ses 14 points dans les trois dernières minutes, mais c’est sa férocité qui a changé la physionomie de la fin de match. Trois actions en particulier ont sauté aux yeux :
– Il a pris la balle dans les mains de P.J. Washington, laissant ce dernier pantois
– Il est allé chercher un rebond défensif dans le trafic pour finir un stop important
– Il a attaqué le cercle alors que tous ses coéquipiers, sauf Jordan Poole, cherchait le coup de grâce à 3-points
Après un bon passage qu’il l’a vu solidifier sa place dans la rotation de Steve Kerr, Jonathan Kuminga est retombé dans ses travers lors du « road trip » de six matchs à l’Est. Face à Memphis et Charlotte, il a de nouveau été déterminant dans un rôle qu’il comprend de mieux en mieux.
« Il a franchi un cap, il est focalisé sur son rôle de stoppeur défensif depuis un mois. Il a trouvé ce rôle et il s’y est installé, » décrivait Steve Kerr.
Avant ses quatre dernières minutes déterminantes cette nuit, il avait d’ailleurs passé la plupart de ses 20 autre minutes sur le terrain à harceler LaMelo Ball. Lors du match de Noël, il avait fait la même chose face à Ja Morant, forçant le All-Star des Grizzlies à travailler dur pour ses points.
« La façon dont Draymond (Green), Klay (Thompson), Andre (Iguodala) défendent, c’est quelque chose dont je m’inspire. Wiggs (Andrew Wiggins) également, » explique Jonathan Kuminga. « J’essaie de suivre leur exemple, de continuer cette tradition pour aider l’équipe à gagner des matchs. »
Il décrit d’ailleurs son interception sur P.J. Washington comme une copie conforme de ce qu’Andre Iguodala faisait à sa grande époque. « J’ai étudié Andre, il avait l’habitude de faire ce genre d’interceptions quand un autre joueur expose le ballon comme ça. »
Une identité en train de se définir
Avec l’absence d’Andrew Wiggins, Jonathan Kuminga a pu bénéficier d’un temps de jeu plus conséquent et ça lui permet d’être beaucoup plus à l’aise sur le terrain.
« Je me sens de plus en plus à l’aise parce que je peux enchainer les matchs. Par moment, je peux apprendre en faisant des erreurs… même si Steve (Kerr) ne me laisse pas sur le terrain si j’en fais trop, » plaisante-t-il. « Je bosse dur tous les jours et être à proximité des vétérans vous donne forcément plus de confiance. »
Malgré cette victoire étriquée, la bonne humeur était de mise côté Warriors, non pas parce qu’ils ont battu une équipe de Charlotte qui n’avait gagné que cinq matchs à l’extérieur jusque-là mais parce qu’ils voient Jonathan Kuminga grandir sous leurs yeux.
« Je suis très fier de lui, » disait Klay Thompson. « Il a mis des paniers très importants alors qu’il défendait tout terrain sur la star adverse. Sans lui, sans son intensité, nous n’aurions pas gagné ce soir. Alors oui, je suis extrêmement fier de JK. Il est en train de trouver son identité. »
Propos recueillis à San Francisco.