C’est le New York Times qui raconte l’histoire. À Thanksgiving, Kelly Conlon, une avocate du New Jersey de 44 ans spécialisée dans les dommages corporels, accompagnait sa fille et ses amies scoutes pour voir un spectacle au Radio City Music Hall de New York. Sauf qu’elle a immédiatement été bloquée par la sécurité de la salle.
« Ils m’ont dit qu’ils savaient que je m’appelais Kelly Conlon et que j’étais avocate » explique-t-elle. « Ils connaissaient également le nom de mon cabinet d’avocats. »
Obligée de faire des tours dans le quartier pendant que sa fille et ses amies assistaient au spectacle, Kelly Conlon venait d’apprendre qu’elle était sur la « liste noire » de la famille Dolan, qui gère le Radio City Music Hall et d’autres salles de spectacle emblématiques de New York, comme le Madison Square Garden.
Depuis cet été, tous les avocats dont les cabinets sont en procès avec les différentes compagnies gérées par la famille Dolan (et peu importe si les avocats eux-mêmes sont impliqués dans ces procès) ont ainsi été placés sur une « liste noire », leurs photographies ayant été inclues au fichier afin de permettre à la sécurité de les repérer par reconnaissance faciale et de leur interdire purement et simplement l’accès aux différents lieux de spectacle.
Les avocats, et après ?
Une politique assumée par la maison-mère, MSG Entertainment.
« Bien que nous comprenions que cette politique soit décevante pour certains, nous ne pouvons pas ignorer le fait que les procès créent un environnement conflictuel par nature », a ainsi répondu la société par communiqué. « Les avocats seront accueillis à nouveau dans nos enceintes dès la résolution des procès. »
Si l’utilisation de la reconnaissance faciale est légale à New York, une plainte a tout de même été déposée, pour statuer de la légalité d’une telle « liste noire ». Pour certains défenseurs des libertés civiques, ce cas pourrait être emblématique pour l’utilisation de la reconnaissance faciale. Et de ses limites.
« Cette mesure est punitive et non protectrice. Elle crée un précédent pour que d’autres entreprises identifient leurs détracteurs et les punissent », explique Adam Schwartz. « Cela soulève la question de savoir ce qui va se passer ensuite. Les entreprises utiliseront-elles la reconnaissance faciale pour empêcher l’accès à toutes les personnes qui ont manifesté devant l’entreprise ou qui l’ont critiquée en ligne avec un avis négatif sur Yelp ? »
Dans le cas des Knicks, ça ferait une très longue « liste noire »…