Même s’il s’est éloigné du coaching depuis l’annonce de sa sclérose en plaques, David Blatt garde un œil avisé sur le jeu. Avant d’entraîner les Cavaliers de LeBron James, pour une saison et demi frustrante sur le plan personnel, l’entraîneur israélo-américain avait ainsi brillé sur le Vieux Continent, remportant l’Euroleague en 2014 avec le Maccabi Tel-Aviv et portant la Russie jusqu’à l’or européen en 2007, et le bronze olympique en 2012.
Pour lui, cet Euro n’est pas forcément le meilleur de l’histoire, comme beaucoup ont pu le dire, et il n’est pas plus surprenant que d’autres tournois européens. Ce qui est « étonnant », à ses yeux, c’est plutôt « de voir les trois meilleurs joueurs du monde jouer en même temps à l’Eurobasket et ne pas se qualifier pour les demi-finales ».
Mais pour David Blatt, il y a des facteurs liés au jeu lui-même qui peuvent l’expliquer.
« Je peux seulement vous dire qu’en regardant tous les matchs et en voyant toutes les équipes, une seule chose ressort : dans le jeu européen, les meilleures équipes gagnent alors qu’en NBA, les équipes avec les meilleurs joueurs gagnent, généralement. C’est une différence majeure. Ce n’est pas une critique. C’est juste la façon dont le jeu se joue. Parce que dans mon esprit, Jokic, Giannis et Doncic font incontestablement partie des cinq meilleurs joueurs du monde, et ils sont peut-être les trois meilleurs joueurs du monde, mais c’est un jeu différent. Il y a des règles différentes, et les types d’alignements défensifs que vous pouvez former en Europe peuvent grandement limiter certains joueurs. Bien que Giannis et Jokic aient marqué à un niveau très élevé dans des matchs pourtant plus courts, l’environnement FIBA change la façon dont le jeu est joué. Il met l’accent sur différents aspects du jeu qui rendent la victoire des plus grandes stars compliquée. »
« C’est pourquoi j’aime les différences entre la NBA et le jeu européen du point de vue du basket. C’est amusant de les comparer. Il est également amusant d’observer comment les équipes, les entraîneurs et les joueurs font pour s’adapter à l’autre environnement »
Pourquoi ? David Blatt met en avant plusieurs éléments, notamment défensifs. On pense évidemment au fait qu’il n’y a pas de trois secondes défensives dans le jeu FIBA, ce qui permet à des joueurs comme Rudy Gobert de couvrir encore mieux la raquette. De quoi rendre les attaques du cercle bien plus compliquées qu’en NBA.
Mais l’ancien technicien rappelle également qu’il y a une différence de durée entre le jeu NBA et FIBA, les matchs de l’Euro n’ayant que 40 minutes de jeu effectif, contre 48 de l’autre côté de l’Atlantique.
« La durée du match est très importante, car chaque possession est plus critique dans un match de 40 minutes que dans un match de 48 minutes. Les équipes sont construites de telle manière que les joueurs dépendent encore plus les uns des autres afin d’avoir un impact global et de l’efficacité. Un ou deux joueurs ne peuvent pas simplement prendre le contrôle du jeu. Cela peut arriver en NBA mais dans le jeu européen, c’est extrêmement rare. Honnêtement, c’est en fait l’une des choses que j’aime dans ce sport. C’est tellement amusant. C’est un défi, intéressant et imprévisible. C’est pourquoi j’aime les différences entre la NBA et le jeu européen du point de vue du basket. C’est amusant de les comparer. Il est également amusant d’observer comment les équipes, les entraîneurs et les joueurs font pour s’adapter à l’autre environnement. Et puis, que se passe-t-il lorsque ces deux environnements particuliers se rencontrent ? C’est vraiment amusant à observer » conclut-il pour EuroHoops.