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Le jour où Kareem Abdul-Jabbar a demandé un autographe à son héros, Bill Russell

NBA – Dans un texte hommage, « KAJ » est revenu sur sa première rencontre, à l’âge de 14 ans, avec la légende des Celtics qui s’imposera comme une source d’inspiration sur et hors des parquets.

Un quatuor légendaire autour d’une même table. En 2014, Bill Russell, Kareem Abdul-Jabbar, Magic Johnson et Larry Bird sont réunis le temps du tournage d’une publicité pour AT&T.

Le premier a alors 80 ans, le second 67. L’ambiance entre ces ténors du basket est si bon enfant ce jour-là que « KAJ » se dit que c’est le bon moment pour passer à l’action. Et réaliser un vœu personnel très cher et ancien : obtenir l’autographe de la légende des Celtics. Il a ça en tête… depuis plus de 50 ans.

Bill Russell est là, assis, sirotant son café, entre deux prises. Un « KAJ » souriant se rapproche de lui sans que ce dernier ne se doute de quoi que ce soit. « Hey, Bill. Je me demandais si tu pouvais me faire une faveur. » L’ancien joueur des Lakers a tout prévu : il sort un feutre et un maillot des Celtics. Numéro 6. « Vous pouvez me signer un autographe ? » L’octogénaire regarde longuement l’autre puis signe le maillot. « Merci. » « De rien mon petit », rétorque l’homme aux 11 titres de champion.

« Il avait continué à m’appeler petit depuis notre première rencontre, quand j’avais quatorze ans. Je pense que c’était sa façon bienveillante de me rappeler qu’il était là le premier et que je marcherais toujours dans ses pas de géant », développe Kareem Abdul-Jabbar dans un texte rédigé en hommage au Hall of Famer, décédé le 31 juillet. Écrire quelques lignes sur Twitter pour saluer « [s]on ami, [s]on mentor, [s]on modèle » ne suffisait pas. « KAJ » voulait en dire davantage sur sa proximité avec Bill. L’homme qui lui a « appris à être plus grand, en tant que joueur et en tant qu’homme ».

Une première rencontre assez froide

Leur première rencontre datedonc de 1961. Âgé de 27 ans, le joueur des Celtics n’en est qu’à la moitié de sa carrière et de sa domination sur la ligue. Les Celtics, qui viennent de réaliser le triplé, s’entraînent ce jour-là dans le gymnase du Power Memorial High School, établissement fréquenté par Lewis Alcindor Jr. Des équipes NBA viennent y travailler car la salle est située à deux pas du Madison Square Garden.

« En entrant dans le gymnase, j’ai vu, assis nonchalamment dans les gradins en train de lire le New York Times, Bill Russell. Le Secrétaire à la Défense lui-même. Mon héros personnel », se souvient Kareem Abdul-Jabbar. Son coach de l’époque, Jack Donahue, discute avec Red Auerbach, qui rentrera lui aussi au panthéon avec les Celtics. Le premier demande à « Lew » de se rapprocher. « Hey, Bill, viens par là. Je veux que tu voies ce gamin », enchaîne Red Auerbach.

« Bill Russell a baissé son journal et m’a regardé en fronçant les sourcils. Puis il a grogné : ‘Je ne vais pas me lever juste pour voir un gamin.’ » Le gamin en question, qui ne sait plus où se mettre et veut courir se réfugier chez lui, a pourtant un argument de taille à faire valoir : du haut de ses 2,13 mètres, il est déjà plus grand que le géant des Celtics ! « Ne le laisse pas t’atteindre, petit. Parfois, il peut être un vrai grincheux », cherche à rassurer Red Auerbach en tirant le jeune par le poignet pour aller à la rencontre du joueur NBA. « Bill, sois sympa. C’est le gosse qui pourrait être le prochain Bill Russell. »

Son héros d’enfance

Malgré la politesse, et la timidité, affichée par Lewis Alcindor Jr, le Celtic ne va pas sourire ou se montrer particulièrement avenant. C’est ainsi que celui qui sera également appelé à dominer les raquettes NBA a rencontré son « héros d’enfance ».

« On dit qu’il ne faut jamais rencontrer ses héros. Que c’est souvent décevant ou décourageant. Mais cela n’a pas été mon expérience. J’étais ravi. Il m’a parlé. Et j’ai cru voir dans ses yeux la reconnaissance de quelqu’un, comme lui, qui avait une passion pour le jeu profonde, intense et rayonnante. Ou peut-être que c’est ce que je voulais voir. Quoi qu’il en soit, ça m’a poussé à m’efforcer de lui ressembler davantage. »

Comme il le décrit en détails dans son texte, Bill Russell, que « KAJ » a essayé de faire rire entrevue après entrevue, l’a d’abord inspiré sur les parquets. « J’ai continué à étudier Bill Russell comme Oppenheimer a étudié Einstein », formule-t-il en s’arrêtant sans surprise sur leur domination commune en défense.

Le sommet de Cleveland

Cette inspiration a ainsi dépassé les limites du terrain. « J’ai toujours su que je voulais être actif dans le domaine des droits civiques, mais je n’ai pas toujours su comment m’y prendre », raconte l’homme aux 19 sélections All-Star qui se souvient du « Cleveland Summit », le rassemblement d’un groupe d’athlètes noirs, organisé en 1967 à Cleveland, autour de Mohamed Ali qui refusait d’être incorporé dans l’armée américaine.

« Bill était le membre le plus célèbre du sommet, à part Jim Brown (ndlr : joueur de football américain) et Ali, mais il n’a jamais essayé d’en tirer parti pour influencer le reste d’entre nous. Son approche était logique et impartiale, nous encourageant à écouter avec un esprit ouvert ce qu’Ali avait à dire. Ce fut une grande leçon d’humilité et de leadership qui m’a guidé pendant de nombreuses années. Le Bill Russell du sommet de Cleveland était celui que je voulais être quand je serais grand, celui qui m’a fait grandir à ce moment précis. », raconte Karrem Abdul-Jabbar.

Ce dernier termine : « Des années plus tard, lorsque certains dans la presse ont essayé de me présenter simplement comme étant un homme noir en colère, j’ai essayé de suivre l’exemple rationnel de Bill, de rester calme et de rejoindre le combat en défendant des solutions spécifiques plutôt que de me mettre en colère et de secouer le poing. Bien que, parfois, les frustrations appellent à un bon coup de poing. Comme Bill me l’a appris, il faut revenir à du travail concret qui apporte réellement le changement. »

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