Profil
Poste : Arrière
Taille : 1m93
Poids : 88kg
Équipe : Purdue Boilermakers (conférence Big Ten)
Stats 2021/22 : 17.3 points (46% aux tirs, 35.8% à 3-points), 4.9 rebonds, 3.1 passes.
Présentation
C’est un des rares joueurs attendus parmi les tous premiers choix de cette Draft 2022 à ne pas être un « one-and-done » en NCAA. En effet, Jaden Ivey a joué deux saisons à Purdue avant de faire le grand saut.
Durant sa première saison (2020/21), l’arrière n’avait été titulaire qu’à 12 reprises (en 23 matches), et bouclé cet exercice avec des moyennes de 11.1 points (39.9% aux tirs), 3.3 rebonds et 1.9 passe. Une saison « freshman » encourageante, mais qui laissait une grosse marge de progression, avant d’envisager la NBA l’année suivante.
Avant de jouer sa deuxième saison universitaire, Jaden Ivey a participé au Mondial U19 à l’été 2021. Médaillé d’or avec les Etats-Unis après leur courte victoire face à la France en finale, au cours de laquelle il avait inscrit 16 points, le natif de South Bend, dans l’Indiana, a éclaboussé la compétition de tout son talent. Avec des moyennes de 12.3 points, 3 rebonds, 2.1 passes et 1.6 interceptions par match, il avait été élu dans le cinq majeur du tournoi, aux côtés de son compatriote Chet Holmgren, du Canadien Zach Edey (son coéquipier à Purdue), du Serbe Nikola Jovic et bien sûr du Français Victor Wembanyama.
Fort de cette expérience internationale, l’explosif arrière est ensuite arrivé sur le campus de West Lafayette, à la rentrée 2021, paré à franchir un cap, tant individuellement que collectivement avec les Boilermakers.
Devenu le leader offensif de l’escouade, il a connu une progression fulgurante dans toutes les catégories statistiques. Dans son sillage, les Boilermakers ont terminé la saison régulière à la troisième place de la conférence Big Ten, derrière Illinois et Wisconsin, et ils ont signé un parcours honorable durant la « March Madness », en ne s’inclinant qu’au « Elite 8 », face à la surprise de l’année, Saint Peter’s.
Cette saison, il est notamment devenu le seul joueur, avec Draymond Green (Michigan State, saison 2011/12) et Evan Turner (Ohio State, saison 2009/10), à compiler au moins 600 points, 175 rebonds, 110 passes, 30 interceptions et 20 contres en une seule saison au cours des 30 dernières années.
POINTS FORTS
– Un premier pas supersonique.
C’est ce qui saute le plus aux yeux parmi ses qualités, et c’est ce qui devrait faire sa force en attaque dès ses débuts en NBA. L’arrière va très vite, et ce premier pas dévastateur faisait de lui un arrière quasiment impossible à contenir en NCAA quand il attaquait le cercle. Un peu à la manière d’un Ja Morant ou d’un Donovan Mitchell quand ils attaquent dans l’axe, il est capable de changer de rythme et de vitesse en une fraction de seconde pour laisser son adversaire sur place.
Face à certains défenseurs extérieurs intraitables en NBA, comme Marcus Smart ou Jrue Holiday, l’accès au cercle ne sera bien sûr pas aussi simple qu’à l’université. Mais avec ce premier pas tranchant, Jaden Ivey est déjà certain de pouvoir mettre la pression sur les défenses adverses, et de garder en alerte ses opposants directs.
– La finition au cercle.
Avec ce premier pas fulgurant, Jaden Ivey fait preuve d’une facilité déconcertante à accéder au cercle, mais brille encore plus par ses finitions. Ce ne sont pas les deux joueurs de Rutgers, Ron Harper Jr. et Paul Mulcahy, qui diront le contraire.
https://www.youtube.com/watch?v=1p2ZkOtGvag
Rapide et explosif avec ce premier pas, puissant du haut du corps, il sait encaisser le contact et peut finir en altitude au cercle. Le cas échéant, il arrive bien souvent trop vite pour que le défenseur puisse l’arrêter ou le contrer, et obtient la faute. C’est un très bon point pour un jeune arrière amené à avoir souvent la balle dans les mains au début de sa carrière. Les soirs de panne d’adresse, il pourra toujours compter sur son agressivité vers le cercle pour rester utile à son équipe en attaque.
– Un tir extérieur prometteur.
L’ancienne vedette de Purdue sait attaquer le cercle, mais il y a encore mieux : il sait aussi tirer à 3-points ! En témoigne sa belle progression derrière l’arc, entre sa saison « freshman » et « sophomore » : de 25.8% de réussite sur 4.2 tentatives par match la première année, il est passé à 35.8% sur cinq tentatives par match la deuxième année.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que Jaden Ivey va soudainement devenir Ray Allen à son arrivée dans la Grande Ligue. Mais pour un joueur dont les qualités sont avant tout athlétiques, il fait preuve d’un toucher au tir rassurant. En NBA, entouré de meilleurs créateurs qu’à Purdue, il devrait profiter de situations confortables en « catch-and-shoot ». En « pull-up », il y aussi du potentiel et une marge de progression : il a converti 33.3% de ses tirs à 3-points pris en sortie de dribble la saison passée.
POINTS FAIBLES
– Quel poste en NBA ?
Davantage une interrogation qu’un véritable point faible, le poste de Jaden Ivey en NBA dépendra de son équipe, et du contexte offensif dans lequel il évoluera.
À Purdue, il était un deuxième arrière, tout en étant le porteur de balle principal sur « pick-and-roll ». Si on l’imagine à Sacramento en 4e position, Detroit en 5e ou Indiana en 6e, il sera associé à des meneurs purs, des meilleurs créateurs que lui, et sera alors un deuxième arrière plutôt axé sur la finition au cercle et le tir extérieur.
Dans un autre contexte, dans une équipe qui n’aurait pas de meneur créateur avec lequel il serait associé, Jaden Ivey peut s’imposer comme un porteur de balle principal, du moins temporairement. Il n’est pas un meneur naturel, mais il a montré à Purdue qu’il savait exécuter des lectures simples sur « pick-and-roll » (3.1 passes).
– La création, pour lui et pour les autres.
Comme on vient de l’évoquer, Jaden Ivey n’a pas le profil d’un meneur pur, puisqu’il était avant tout un arrière finisseur en NCAA. Il manque donc logiquement d’expérience en ce qui concerne la création pour ses coéquipiers (2.6 pertes de balle pour 3.1 passes la saison dernière). S’il venait à être un porteur de balle principal dans sa prochaine équipe, le jeu espacé de la NBA devrait, a priori, lui faciliter la vie dans cet exercice.
Attiré naturellement par le « drive », il peut aussi être en difficulté pour créer son propre tir. À l’échelon universitaire, ce problème n’en était pas vraiment un, puisque l’accès vers le cercle lui était très rarement impossible. En NBA, face à des défenseurs qu’il ne dominera pas physiquement, il devra trouver d’autres solutions.
C’est là où le bât blesse : pour l’heure, son dribble n’est pas suffisamment aiguisé pour lui permettre de se créer de l’espace. C’est certainement son axe majeur de progression.
Comparaison
Ja Morant, pour le premier pas, les changements de rythme et les finitions au cercle en altitude ; Victor Oladipo pour le profil de « combo-guard » scoreur et athlétique.
Pronostic
En 4e ou 5e position, à Sacramento ou Detroit. Il parait inconcevable de l’imaginer sortir du Top 5.