Que de bouleversements à Houston depuis l’arrivée de Stephen Silas ! Passé de candidat aux premières places de la conférence Ouest avec la traction arrière Westbrook/Harden, le fils de Paul Silas a vécu un changement de cap après à peine un mois d’activité en tant que coach principal, avec les départs successifs de ses deux superstars.
Jusqu’à présent, c’est peu dire que le technicien a dû faire preuve d’adaptation, notamment face au nouveau challenge qui s’est présenté à lui pour sa deuxième année à la tête des Rockets : essayer de sauver les meubles au niveau comptable et faire progresser les jeunes joueurs dans une étape de reconstruction totale.
Poser un cadre simple et basique
La tâche a pu lui sembler immense au début, notamment face aux très nombreuses lacunes de son groupe.
Stephen Silas a alors dû faire de nouveaux compromis, en se concentrant sur quelques points précis plutôt que d’énumérer tous les manquements de ses protégés. Houston a alors réduit et simplifié ses systèmes de jeu en attaque, se basant principalement sur le pick-and-roll, et en faisant la même chose pour la défense. À côté de ça, des impératifs « non négociables » ont été fixés concernant la vie de groupe et l’état d’esprit en match.
« Être à l’heure déjà, c’est sur, c’est l’impératif numéro 1 », a déclaré Christian Wood. « Jouer ensemble, jouer dur et jouer librement ».
Stephen Silas abonde : « Mon premier élément, c’est déjà de leur dire : ‘Ne soyez pas en retard’. Mais il y a aussi des principes sur le terrain qu’on doit s’assurer de bien faire, disons un, deux ou trois points à chaque match. Sur le terrain, le première impératif non-négociable est de jouer dur. On doit être dans le dureté. Depuis le début de la saison, tout ce que les gens disent de notre équipe, qu’on gagne ou qu’on perde, c’est qu’on joue dur. Et c’est l’une des choses que je défends toujours ».
Le coach des Rockets a parfois dû faire des choix, donner la priorité à certains éléments plutôt que d’autres, occulter certaines situations problématiques pour se concentrer sur un autre aspect. Aborder tous les problèmes, c’est prendre le risque de perdre complètement son groupe. Le technicien doit donc agir par petites touches.
« C’est difficile, vraiment difficile », a-t-il ajouté. « Il y a des ajustements que je veux faire. Il y a des éléments sur le plan de jeu que nous voulons changer. Mais pour qu’ils puissent arriver au point que nous voulons, à ces ajustements, ils doivent avoir une base. Donc, poser la base peut signifier être monotone. Comprendre ça, s’en rendre compte et l’accepter peut être un peu difficile ».
Dans le dur d’entrée !
Il lui a aussi fallu trouver des leviers pour maintenir son groupe dans le coup lorsque celui-ci a traversé une série de 15 défaites dès le début de la saison. Un coup dur que le coach et ses joueurs ont réussi à surpasser.
« Je pensais bien que ça allait être dur, mais pas au point de débuter par 1-16 », a-t-il ajouté. « Quel que soit notre bilan, on savait que ça allait être difficile avec les déplacements, la qualité de nos adversaires, nos jeunes. En sachant cela, je me devais d’arriver chaque jour en étant cohérent avec le groupe, en posant les bases, en ayant des impératifs non négociables à respecter, pour apprendre à me connaître. C’était très important ».
Stephen Silas jongle donc entre l’envie de mettre en place les choses pour gagner les matchs, et la nécessité de travailler sur le long terme. Deux objectifs pas toujours liés, et même parfois carrément contradictoires…
« Nous n’avons jamais été dans un match où ça n’avait pas d’importance, qu’on gagne ou qu’on perde. En tant que leader, il faut intérioriser ça, cette déception quand on perd, et trouver des moyens de corriger ce qui ne va pas et faire et ne pas seulement parler de développement. Je suis déçu quand on perd ce sera toujours le cas. Mais je sais aussi que nous sommes jeunes, que nous apprenons et que nous allons rencontrer des difficultés. C’est mon travail de les surmonter et de faire en sorte qu’on puisse continuer à nous améliorer durablement ».
La méthode a porté ses fruits puisque les Rockets ont ensuite aligné une jolie série de 7 victoires, que le tandem Porter Jr-Wood a trouvé son rythme de croisière sur pick-and-roll, et que d’autres éléments comme Eric Gordon ou encore Alperen Sengun ont apporté leur pierre à l’édifice. De quoi faire disparaître les premières rumeurs autour d’un limogeage, le sujet qui l’a finalement le moins préoccupé depuis le début de son aventure à Houston.
Son défi personnel : apprendre à déléguer (et boire de l’eau)
L’autre ajustement majeur opéré en cours de saison a été précipité par l’évacuation du coach en plein match face aux Cavaliers, pour cause de déshydratation. Toujours sur la brèche, Stephen Silas avait fini par s’oublier. Cette épisode sans conséquence l’a ainsi incité à lever le pied et à déléguer davantage.
John Lucas et Will Dunn s’occupent généralement de la défense tandis que Stephen Silas, Jeff Hornacek et DeSagana Diop gèrent désormais l’attaque.
« C’est comme ça pour tous les jeunes entraîneurs. La première fois que vous coachez, vous voulez tout faire », a déclaré son assistant, John Lucas. « C’est vraiment difficile. Vous voulez être dans le développement des joueurs. Vous voulez être à la salle d’entraînement. Vous voulez être partout (…). Il travaille là-dessus. Parfois, j’essaie de lui enlever son ordinateur. Comme il s’est déshydraté à Cleveland, je lui donne toujours deux bouteilles d’eau dans l’avion et dans le bus ».
Une façon de lui rappeler de bien s’hydrater mais aussi de penser à lâcher prise lorsque c’est possible.
Tirs | Rebonds | |||||||||||||
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Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
Jalen Green | 82 | 32.9 | 42.3 | 35.4 | 81.3 | 0.5 | 4.0 | 4.6 | 3.4 | 2.5 | 0.9 | 0.3 | 1.5 | 21.0 |
Alperen Sengun | 76 | 31.5 | 49.6 | 23.3 | 69.2 | 3.4 | 6.9 | 10.3 | 4.9 | 2.6 | 1.1 | 0.8 | 2.8 | 19.1 |
Fred Vanvleet | 60 | 35.2 | 37.8 | 34.5 | 81.0 | 0.5 | 3.2 | 3.7 | 5.6 | 1.5 | 1.6 | 0.4 | 2.3 | 14.1 |
Amen Thompson | 69 | 32.3 | 55.7 | 27.5 | 68.4 | 2.8 | 5.4 | 8.2 | 3.8 | 2.0 | 1.4 | 1.3 | 2.4 | 14.1 |
Dillon Brooks | 75 | 31.8 | 42.9 | 39.7 | 81.8 | 1.0 | 2.7 | 3.7 | 1.7 | 1.0 | 0.8 | 0.2 | 3.2 | 14.0 |
Jabari Smith, Jr. | 57 | 30.1 | 43.8 | 35.4 | 82.5 | 1.8 | 5.2 | 7.0 | 1.1 | 1.1 | 0.4 | 0.7 | 2.2 | 12.2 |
Tari Eason | 57 | 24.9 | 48.7 | 34.2 | 76.0 | 2.2 | 4.1 | 6.4 | 1.5 | 1.1 | 1.7 | 0.9 | 2.4 | 12.0 |
Cam Whitmore | 51 | 16.2 | 44.4 | 35.5 | 75.0 | 0.7 | 2.3 | 3.0 | 1.0 | 0.9 | 0.6 | 0.3 | 0.9 | 9.4 |
N'faly Dante | 4 | 12.7 | 76.9 | 0.0 | 80.0 | 1.5 | 3.8 | 5.3 | 0.5 | 0.5 | 0.3 | 1.3 | 2.3 | 6.0 |
Aaron Holiday | 62 | 12.8 | 43.7 | 39.8 | 82.9 | 0.2 | 1.0 | 1.3 | 1.3 | 0.6 | 0.3 | 0.2 | 1.0 | 5.5 |
Jeff Green | 32 | 12.4 | 50.4 | 36.7 | 80.8 | 0.3 | 1.5 | 1.8 | 0.6 | 0.3 | 0.2 | 0.1 | 1.0 | 5.4 |
Jock Landale | 42 | 11.9 | 53.3 | 42.3 | 67.5 | 1.3 | 1.9 | 3.3 | 0.9 | 0.5 | 0.3 | 0.2 | 1.2 | 4.8 |
Reed Sheppard | 52 | 12.6 | 35.1 | 33.8 | 81.3 | 0.3 | 1.2 | 1.5 | 1.4 | 0.7 | 0.7 | 0.3 | 1.0 | 4.4 |
David Roddy | 3 | 11.6 | 38.5 | 14.3 | 50.0 | 0.0 | 1.7 | 1.7 | 0.7 | 0.3 | 0.0 | 0.3 | 0.3 | 4.3 |
Steven Adams | 57 | 13.9 | 54.5 | 0.0 | 46.2 | 2.9 | 2.8 | 5.7 | 1.2 | 0.9 | 0.4 | 0.5 | 1.1 | 3.9 |
Jae'sean Tate | 52 | 11.3 | 47.3 | 34.8 | 68.1 | 1.0 | 1.3 | 2.3 | 0.9 | 0.4 | 0.5 | 0.1 | 1.6 | 3.6 |
Nate Williams, Jr. | 20 | 7.3 | 43.5 | 23.1 | 62.5 | 0.3 | 0.4 | 0.7 | 0.5 | 0.7 | 0.4 | 0.2 | 0.8 | 3.3 |
Jack Mcveigh | 9 | 4.8 | 29.4 | 30.8 | 0.0 | 0.2 | 0.3 | 0.6 | 0.1 | 0.2 | 0.0 | 0.2 | 0.3 | 1.6 |