Gêné par des petits pépins physiques en début de saison passée, Killian Tillie a finalement pu disputer une vingtaine de matchs pour sa première campagne en NBA. Ses chiffres sont anecdotiques avec 3 points et 1 rebond de moyenne mais l’intérieur français, signé pour un deuxième « two-way contract » consécutif, fait bel et bien partie du projet en place à Memphis.
« C’était bien d’avoir un peu plus de temps de jeu »
« Ça va, je me sens bien. J’étais en France récemment, ça m’a fait du bien car ça faisait deux ans que je n’étais pas rentré », expliquait récemment Killian Tillie pour Basket Infos. « Je suis passé par Paris car je devais refaire mon visa et ça a pris un petit peu de temps. J’étais un peu coincé. Je suis rentré à Memphis maintenant et on reprend tranquillement. Le camp d’entraînement va commencer fin septembre et après, ça va partir. »
Après des prestations solides en ligue d’été, d’abord à Salt Lake puis à Las Vegas, à hauteur de 11 points et 4 rebonds par match, Tillie veut continuer à creuser pour se faire sa place dans la rotation de Taylor Jenkins.
« C’était bien d’avoir un peu plus de temps de jeu. J’ai fait deux matchs à Vegas et avant ça, deux à Salt Lake. C’était bien d’avoir plus de minutes et un rôle plus important, ça s’est plutôt bien passé. J’espère pouvoir faire la même chose avec l’équipe première et avoir autant de temps de jeu. »
Alors que les Grizzlies ont récemment converti le contrat de Yves Pons en « two-way contract », Tillie ne sera donc pas le seul tricolore en balance dans le Tennessee. L’ancien Zag part cependant avec quelques longueurs d’avance sur son compatriote, ayant été observé attentivement par le staff de Memphis depuis maintenant un an.
« Quand on observait Killian à Gonzaga, on a vu un joueur avec un gros QI basket, un gars qui peut jouer différents styles de basket, qui peut jouer avec le ballon, en 3 ou en 4, qui peut jouer en sortie d’écran », analyse Coach Jenkins dans une vidéo qui revient sur la ligue d’été. « Il apporte beaucoup de ces qualités intangibles qui font gagner des matchs. Et c’est le type de joueur qu’on veut amener dans notre franchise. »
« Je veux m’imposer dans la rotation »
Davantage responsabilisé en ligue d’été, tout comme Xavier Tillman, John Konchar ou encore Desmond Bane, Tillie a semble-t-il répondu aux attentes de ses entraîneurs. Si ce n’est pas un contrat garanti en NBA qu’il a décroché, Tillie va bel et bien poursuivre sa progression dans le Tennessee.
« Je ne m’attendais pas à quoi que ce soit [en termes de contrat]. Je voulais surtout profiter de l’été pour progresser. Je suis resté à Memphis cet été pour ça. Je voulais faire une bonne ligue d’été et essayer de choper un contrat. Moi, je voulais rester à Memphis parce que j’adore la franchise et je suis donc super content de pouvoir rester. Je vais essayer de grappiller des minutes et trouver un vrai contrat dans le futur. (…) Je veux m’imposer dans la rotation et aider l’équipe à gagner le plus de matchs possibles car on veut encore viser les playoffs, ça va être une saison importante pour nous. Il faut essayer de jouer autour des gars comme Ja, Jaren Jackson, Kyle Anderson et essayer de m’imposer dans la rotation comme ça. »
Ayant bien compris que c’est en se concentrant sur les « petites choses », comme les écrans, les rebonds, le placement défensif comme offensif qu’il pourra se rendre de plus en plus indispensable à son équipe, Tillie s’attache aussi à faire les choses simples quand il a le ballon entre les mains.
« J’ai été plus régulier sur mon shoot, ce qui va être un élément important pour rester sur le terrain. Je dois continuer comme ça et faire mes répétitions de tirs pour rester régulier. Et shooter en confiance, c’est le plus important. Défensivement, il faut bien switcher sur les petits, être plus solide physiquement et prendre les rebonds. »
« Je ne veux pas être le seul de la famille à ne pas connaître les JO »
Arrivé dans le grand bain en pleine pandémie mondiale, Tillie a enfin pu disposer de vraies plages de travail avec le staff dédié au développement des jeunes joueurs durant l’été. Ce travail de fonds devrait lui aussi porter ses fruits cette saison, en NBA comme en G-League. Sachant que le jeune Français a déjà tapé dans l’oeil de son staff par son QI, mais aussi sa dureté.
« Pendant la saison passée, son rôle a changé », reprend Jenkins. « Parfois, il était sorti de la rotation et à d’autres moments, il a été très utile pour donner un coup de main à notre seconde unité. Mais il a cette compétitivité en lui qu’on adore. Ça se voit tous les jours aux entraînements, dans les oppositions en 5 contre 5. Dès qu’il a eu l’opportunité de montrer ce qu’il pouvait faire, il l’a fait et ça n’était pas seulement dans le tir ou à la passe, mais vraiment dans sa dureté qu’il nous a impressionné. Avec sa première véritable intersaison, comme beaucoup de nos jeunes joueurs, il a pu se plonger plus profondément dans son programme de développement personnel. »
Pendant qu’il bûchait sur son jeu dans le Deep South, Tillie s’est tout de même octroyé un peu de répit pour suivre l’action à Tokyo, doublement intéressé par les résultats de l’équipe de Vincent Collet mais aussi par celle de son paternel, Laurent Tillie, également brillante au volley.
« Ça m’a donné envie d’y aller, c’est sûr. J’ai beaucoup regardé les JO car il y avait ma famille avec le volley. Ça m’a donné envie d’y aller pour eux aussi, car je ne veux pas être le seul de la famille à ne pas connaître les JO [son grand frère Kim y ayant participé à Rio en 2016, ndlr]. Les Bleus du basket ont fait une compétition énorme et forcément ça motive à venir aider l’équipe pour les prochains JO mais les prochaines compétitions en général. Je n’ai pas vraiment de contact [avec la fédération], mais je suis allé à l’Insep pour m’entraîner quand j’étais sur Paris et j’ai parlé avec certaines personnes et je leur ai dit que je voulais jouer en Bleu. Je leur ai dit que je serai prêt à porter le maillot avec fierté, et je serai là s’ils m’appellent. »
LEXIQUE |
Two-way contract : Conçu pour créer une nouvelle passerelle entre la NBA et la G-League, ce type de contrat permet à chaque équipe de s’attacher les services d’un ou deux joueurs supplémentaires, pour les faire évoluer principalement dans leur franchise de ligue de développement affiliée mais aussi jusqu’à 45 jours en NBA. En 2021, cette limite est transformée en 50 apparitions sur la feuille de match.
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.