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Chris Webber et les Kings, une histoire d’amour qui a si mal débuté

NBA – L’ancien intérieur doit sa future intronisation au Hall of Fame à son passage à Sacramento. Là où il n’avait pourtant pas du tout envie de mettre les pieds à son arrivée…

Ce jour-là, Chris Webber se rend dans une épicerie de Washington pour acheter quelques bricoles, avant d’aller se poser devant les playoffs. En cette mi-mai 1998, le Jazz s’apprête à balayer les Lakers à l’Ouest tandis que les Bulls s’engagent dans une longue bataille face aux Pacers à l’Est. Les Wizards du jeune Chris Webber, eux, ont manqué d’un rien la qualification en playoffs quelques semaines plus tôt.

C’est là que l’épicier lui lance : « Yo Chris, tu viens d’être échangé ! » L’intérieur croit à une mauvaise blague. Être échangé à son âge – 25 ans – alors que ses plus belles années l’attendent ? Et que son association avec Juwan Howard a peut-être encore des choses à montrer ? Les deux hommes ont en effet chacun honoré une première sélection All-Star les deux saisons précédentes.

Chris Webber, dont les soucis extra-sportifs sont connus (arrestation pour possession de marijuana, citation dans une plainte pour agression sexuelle), est encore plus choqué lorsqu’il apprend sa future destination : Sacramento. En retour, les Wizards récupèrent le vieillissant Otis Thorpe et surtout le sextuple All-Star, Mitch Richmond (33 ans). Ce transfert, officialisé le 14 mai 1998, n’a « pas de sens » pour Chris Webber, qui n’imaginait pas une telle annonce en pleine campagne de playoffs.

« J’avais 25 ans et on m’échange pour quelqu’un de plus âgé, même si on parle d’un Hall of Famer. Tout le monde savait que nous (les Wizards) étions jeunes, je me suis demandé ce qu’il se passait », s’est souvenu l’intéressé, récemment interrogé par Darius Miles et Quentin Richardson. « J’étais furieux », a-t-il encore lâché pour NBA.com.

Sa priorité : rejoindre… les Lakers

Sacramento, Chris Webber n’en veut pas. Hormis une qualification en playoffs en 1996, les Kings sont habitués à occuper le bas de tableau depuis leur déménagement, en 1985, de Kansas City. L’intérieur entend beaucoup de mauvais échos en provenance de cette franchise. Et l’un des rares joueurs notables des Kings qu’il a en tête s’appelle… Spud Webb.

« Chris a quelques réserves sur le fait de jouer à Sacramento. Je ne sais pas s’il est convaincu que Sacramento est en mesure de gagner », assure l’un de ses agents à l’époque. Plutôt que les Kings, C-Webb a une autre franchise, voisine et ô combien plus prestigieuse, en tête : les Lakers. « Chris m’a dit qu’il espérait que Sacramento l’échangerait aux Lakers », révèle un autre de ses agents.

Une version confirmée aujourd’hui par l’ancien joueur lui-même, évoquant même une discussion avec Jerry West. Une offre est mise sur la table pour obtenir l’intérieur : « Elden Campbell, Eddie Jones et un autre joueur. (ndlr : les deux premiers seront impliqués finalement les semaines suivantes dans l’échange autour de Glen Rice). Tout ceci se passe avant la dynastie, je voulais être un Laker. »

L’échange, et son association avec Shaquille O’Neal qui en aurait découlé, n’a finalement pas lieu et l’intérieur doit poursuivre sa carrière dans la capitale administrative californienne. Geoff Petrie, le GM de l’époque, prévient le nouveau venu : s’il veut toucher son salaire, 10 millions de dollars cette année-là, il devra jouer.

Il ne veut pas entendre parler de Jason Williams

Alors que la ligue est toujours plongée en plein « lockout », le dirigeant des Kings vient de mettre la main sur Vlade Divac, ainsi que Jason Williams à la Draft. Un proche de Chris Webber lui confie alors qu’il va adorer jouer avec ce meneur, bientôt connu pour ses excentricités. « La ferme, je m’en fous », lui rétorque l’intérieur. « Ce n’est pas un rookie qui va me faire changer d’avis. J’essaie de gagner un titre. »

Il suffira pourtant à Webber d’un seul entraînement, avec Peja Stojakovic (en provenance d’Europe au même moment) et les autres, pour se convaincre du potentiel de cette équipe. « J’ai regardé autour de moi et je me suis dit que ça allait être sympa. Parce qu’on jouait comme personne d’autre ne le faisait. »

Impulsé par le nouveau coach aux commandes, Rick Adelman, le jeu des Kings va en effet marquer la ligue du début des années 2000. En plus de « White Chocolate », Sacramento peut s’appuyer sur la qualité de passe de son tandem d’intérieur Webber – Divac. Le collectif californien, où les coupes au cercle et les « backdoor » sont rois, est un mouvement permanent à la recherche du meilleur tir possible.

Au cœur de ce dispositif, il y a Chris Webber. « Il arrive de jouer avec des superstars qui prennent toute la place », juge Doug Christie, arrivé un peu plus tard à Sacramento sans savoir à quoi s’attendre avec l’intérieur. « C-Webb aurait pu dominer et tourner à 35 points et 17 rebonds de moyenne, mais il a choisi d’impliquer tout le monde. […] C’était la bonne chose non seulement pour notre équipe, mais également pour lui. Il a été l’architecte de l’un des plus beaux baskets jamais vus. »

« Une bénédiction, pas une punition »

Ce jeu royal permet à Sacramento de se hisser en playoffs dès sa première saison. On connaît la suite : jamais ces Kings ne parviendront à passer l’obstacle Lakers, l’équipe qui faisait tant rêver Chris Webber, tant au premier tour en 2000, au second en 2001 et enfin lors de cette fameuse finale de conférence, en 2002. Autant d’échecs qui feront de cette équipe l’une des plus belles à ne pas avoir été couronnées.

Cette période restera comme l’âge d’or de la franchise, avec quatre saisons consécutives à au moins 55 victoires, 2000 à 2004. À la même période, Chris Webber se hisse parmi les meilleurs ailiers forts de la planète avec quatre nouvelles sélections All-Star. À l’époque, il affiche 23.5 points, près de 11 rebonds et 5 passes de moyenne.

Lorsqu’en 2001, il prolonge son aventure à Sacramento, avec le deuxième plus gros contrat de l’histoire d’alors (123 millions de dollars sur sept ans), il lâche : « Je suis soulagé d’avoir fait ce qu’il fallait. Il y a quelques années, je n’aurais peut-être pas toujours fait le bon choix. Rester ici était un signe de ma maturité. (Le transfert de 1998) a probablement été le pire moment de ma vie. Mais il s’est avéré que c’était le meilleur endroit pour moi. Être envoyé ici a été une bénédiction, pas une punition. »

Un destin à la Mitch Richmond

« Bien souvent dans la vie, nous obtenons ce dont nous avons besoin et non ce que nous voulons. Il voulait quelque chose d’autre que Sacramento. Mais c’était exactement ce dont il avait besoin et il en a tiré le meilleur parti », juge aujourd’hui Doug Christie.

Comme ceux de Vlade Divac ou de Peja Stojakovic, le maillot #4 de Chris Webber décore aujourd’hui le plafond du Golden 1 Center, tout près du #2 porté par celui contre qui il a été échangé. Un beau clin d’œil de l’histoire que Jerry Reynolds, ancien coach et GM de la franchise, ne manque pas de souligner.

« Quelques années auparavant, j’avais monté un échangé pour Mitch Richmond et il n’était pas heureux d’arriver ici lui non plus. Mais après sa retraite, je lui ai dit que s’il n’avait jamais été un King, il ne serait pas Hall of Famer, il serait resté le deuxième ou troisième homme avec Golden State parce qu’ils avaient Chris Mullin et Tim Hardaway. On a fini par échanger Mitch contre Chris. Mitch était ainsi notre première star en arrivant et nous a offert une plus grande star en partant. »

Une grande star qui, comme son coach Rick Adelman, fera elle aussi son entrée au panthéon du basket samedi prochain.

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