Coutumièrement vu d’un mauvais œil, le nombre 13 aura donc porté bonheur à Brook Lopez. Le pivot aura effectivement dû attendre sa treizième saison en NBA avant de pouvoir enfin conquérir le titre suprême, avec les Bucks de Giannis Antetokounmpo en MVP incontournable.
Essentiel durant les playoffs, avec 13 points et 6 rebonds de moyenne, Lopez a bien tenu la baraque quand le « Greek Freak » était sur le flanc, réussissant notamment une performance à 33 points, 7 rebonds et 4 contres au match 5 de la finale de conférence face aux Hawks.
Grand fan de l’univers Disney, avec son jumeau Robin, Lopez n’a évidemment pas manqué à son habituelle visite du parc à thèmes. Avec cette fois-ci, une victoire encore plus importante à célébrer.
« Une des premières choses que j’ai voulu faire était effectivement d’aller à Disneyland et d’aller faire Splash Mountain. Je suis allé à Disneyland et j’ai absolument fait ça », sourit Brook dans le podcast de JJ Redick. « Mais c’est vrai que c’est comme dans un rêve, c’est assez surréaliste [de gagner le titre]. Mais c’est aussi ce pour quoi on travaille dur au quotidien et ce pour quoi on fait tous ces efforts pendant notre jeunesse. C’est un rêve qui se réalise et j’essaie vraiment d’en profiter au maximum. »
De son côté, éliminé au premier tour avec ses Wizards, Robin n’a pas vécu la même apothéose, bien évidemment : « Je n’ai pas suivi les playoffs après notre défaite. Je n’ai pas vu le dernier match des finales, j’ai regardé Paddington. Le 1 et le 2, c’était une soirée spéciale… »
La difficile transition chez les Lakers
Drafté en 2008, comme son frère, Brook Lopez a donc pris un avantage certain sur son jumeau Robin, avec cette bague NBA bien méritée au vu de sa carrière. En chemin vers leur trône, les Bucks ont fait tomber les Nets de Kevin Durant et Blake Griffin, Kyrie Irving et James Harden étant tous deux à l’infirmerie. Après neuf saisons sous cette tunique, dont une cape All Star en 2013, Lopez a savouré cette qualification face à son ancienne équipe.
« C’était un sentiment particulier pour moi. J’ai beaucoup apprécié ma période à New Jersey et à Brooklyn. J’ai quelques amis qui sont dans l’équipe et c’était une série très compétitive, avec beaucoup de joueurs de talent. C’était vraiment à part pour moi de pouvoir les battre en playoffs. J’avais été un peu surpris par l’échange à l’époque. J’avais été un peu pris de court honnêtement parce que le GM disait qu’il voulait me garder pour encadrer les jeunes, ce genre de discours… Dans le même temps, j’avais entendu dire de la part de mon agent, qui l’avait entendu d’une équipe NBA, Charlotte je crois, qu’ils essayaient de m’échanger. J’avais une petite idée quand même mais j’espérais pouvoir rester. C’est la première fois que j’étais échangé. Et j’ai donc reçu ce fameux coup de fil. Tu comprends tout de suite au ton de la voix. »
Envoyé alors à Los Angeles, chez des Lakers en pleine reconstruction autour de Lonzo Ball, Brandon Ingram, Julius Randle ou encore Larry Nance Jr., Nick Young et Jordan Clarkson, Lopez a déchanté. Avec un temps de jeu et des responsabilités réduits, il a entamé sa reconversion de joueur star à joueur de complément.
« J’ai vraiment apprécié ma saison là-bas, les gars étaient super, c’est une grande franchise bien organisée avec son GM et tout ça… Mais personnellement, ce fut une année difficile pour moi parce que je n’étais pas habitué à jouer aussi peu. J’avais l’habitude de jouer plus de trente minutes par match mais là, on avait beaucoup de jeunes joueurs talentueux : Brandon [Ingram], Ju[lius Randle], Zo [Lonzo Ball], Josh Hart, JC [Jordan Clarkson]… Des gars qui sont maintenant All-Star ou meilleur sixième homme, des joueurs qui se sont établis depuis. J’ai dû m’adapter et changer mon rôle. C’était la première fois dans ma carrière que je devais lutter contre l’adversité, à un niveau personnel. C’était une bonne chose pour moi car ça m’a permis de faire évoluer mon jeu et d’apprendre à jouer dans un rôle plus marginal, ce qui m’a vraiment aidé depuis mon arrivée à Milwaukee. »
Son adaptation progressive à Milwaukee
De plus en plus porté sur le tir extérieur, Lopez a véritablement dû changer son fusil d’épaule en passant de la côte Est à la côte Ouest. Pour coller à l’évolution du jeu, l’ancien de Stanford a dû s’armer d’un tir à 3-points de plus en plus redoutable, ce qui lui a rendu de fiers services ces dernières saisons, et dans la quête du titre cette année. Mais durant ces deux dernières saisons à Brooklyn, Lopez avait déjà commencé à révolutionner son jeu d’attaque.
« Kenny Atkinson voulait que je tire plus souvent à 3-points. Il avait amené son système d’Atlanta, de Bud[enholzer]. Il voulait que j’étire la défense adverse et que je tire plus à 3-points. Je n’ai pas vraiment changé mon tir techniquement. En arrivant à Milwaukee, il a fallu apprendre à jouer sans le ballon, à être toujours prêt pour un « catch & shoot », peu importe le rythme du match, si tu as la main chaude ou tu n’as pas pris le moindre tir avant, il faut toujours être prêt à tirer rapidement. Pour moi, c’était le plus difficile à m’adapter. Car, avant ça, pendant toute ma carrière, au lycée, à la fac, et plusieurs années dans la Ligue, j’avais toujours la possibilité d’avoir le ballon au poste bas et d’aller bosser. Si ça ne passait pas la première fois, j’avais le ballon sur la possession suivante. Ça n’a pas été facile de s’adapter mais c’était pour le bien de l’équipe. »
Aux côtés de Giannis Antetokounmpo qui cavale dans tous les sens et crée déjà beaucoup d’espaces, Brook Lopez coule de jours heureux dans le Wisconsin. Désormais champion NBA à tout jamais, Lopez peut rigoler de ce contre que son actuel MVP de coéquipier lui avait infligé naguère…
« Je n’ai toujours eu que des bonnes choses à dire à propos de Giannis Antetokounmpo. C’est un des meilleurs joueurs du monde et il est encore meilleur en tant que coéquipier. Je me souviens aussi d’un contre qu’il m’avait mis à Brooklyn. Il devait être dans sa deuxième ou troisième année, ce qui me fait dire que je n’avais pas bien dû lire le scouting report avant le match. Mais je me retourne pour un layup classique, et là il avait contré mon tir contre la planche si fort, que j’étais sous le choc. Le ballon est sorti en touche et je me suis retourné en me demandant comment il avait pu me contrer aussi fort, comme ça. Quand j’ai signé à Milwaukee, je lui ai demandé s’il s’en souvenait parce que ça m’avait bien marqué. Eh oui, il s’en souvenait ! »
Brook Lopez | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2008-09 | NJN | 82 | 31 | 53.1 | 0.0 | 79.3 | 2.7 | 5.4 | 8.1 | 1.0 | 3.1 | 0.5 | 1.8 | 1.8 | 13.0 |
2009-10 | NJN | 82 | 37 | 49.9 | 0.0 | 81.7 | 3.3 | 5.4 | 8.6 | 2.3 | 3.1 | 0.7 | 2.5 | 1.7 | 18.8 |
2010-11 | NJN | 82 | 35 | 49.2 | 0.0 | 78.7 | 2.4 | 3.5 | 6.0 | 1.6 | 2.9 | 0.6 | 2.1 | 1.5 | 20.4 |
2011-12 | NJN | 5 | 27 | 49.4 | 0.0 | 62.5 | 1.6 | 2.0 | 3.6 | 1.2 | 1.6 | 0.2 | 1.2 | 0.8 | 19.2 |
2012-13 ☆ | BRK | 74 | 31 | 52.1 | 0.0 | 75.8 | 2.8 | 4.1 | 6.9 | 0.9 | 2.1 | 0.4 | 1.8 | 2.1 | 19.4 |
2013-14 | BRK | 17 | 31 | 56.3 | 0.0 | 81.7 | 2.3 | 3.7 | 6.0 | 0.9 | 3.1 | 0.5 | 1.6 | 1.8 | 20.7 |
2014-15 | BRK | 72 | 29 | 51.3 | 10.0 | 81.4 | 3.0 | 4.5 | 7.4 | 0.7 | 2.9 | 0.6 | 1.4 | 1.8 | 17.2 |
2015-16 | BRK | 73 | 34 | 51.1 | 14.3 | 78.7 | 2.8 | 5.1 | 7.8 | 2.0 | 2.9 | 0.8 | 2.4 | 1.7 | 20.6 |
2016-17 | BRK | 75 | 30 | 47.4 | 34.6 | 81.0 | 1.6 | 3.8 | 5.4 | 2.3 | 2.6 | 0.5 | 2.5 | 1.7 | 20.5 |
2017-18 | LAL | 74 | 23 | 46.5 | 34.5 | 70.3 | 1.0 | 3.0 | 4.0 | 1.7 | 2.6 | 0.4 | 1.3 | 1.3 | 13.0 |
2018-19 | MIL | 81 | 29 | 45.2 | 36.5 | 84.2 | 0.4 | 4.5 | 4.9 | 1.2 | 2.3 | 0.6 | 1.0 | 2.2 | 12.5 |
2019-20 | MIL | 68 | 27 | 43.5 | 31.4 | 83.6 | 0.9 | 3.7 | 4.6 | 1.5 | 2.4 | 0.7 | 1.0 | 2.4 | 12.0 |
2020-21 | MIL | 70 | 27 | 50.3 | 33.8 | 84.5 | 1.5 | 3.5 | 5.0 | 0.7 | 2.1 | 0.6 | 0.9 | 1.5 | 12.3 |
2021-22 | MIL | 13 | 23 | 46.6 | 35.8 | 87.0 | 1.5 | 2.6 | 4.1 | 0.5 | 2.6 | 0.6 | 0.9 | 1.2 | 12.4 |
2022-23 | MIL | 78 | 30 | 53.1 | 37.4 | 78.4 | 2.0 | 4.7 | 6.7 | 1.3 | 2.6 | 0.5 | 1.4 | 2.5 | 15.9 |
2023-24 | MIL | 79 | 31 | 48.5 | 36.6 | 82.1 | 1.5 | 3.7 | 5.2 | 1.6 | 2.4 | 0.5 | 1.0 | 2.4 | 12.5 |
2024-25 | MIL | 80 | 32 | 50.9 | 37.3 | 82.6 | 1.4 | 3.6 | 5.0 | 1.8 | 2.1 | 0.6 | 1.1 | 1.9 | 13.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.