Equipe de France : Vincent Collet revient sur le cas Adrien Moerman et le retour de Thomas Heurtel

À peine sacré champion d’Europe avec l’Efes Istanbul, Adrien Moerman a rapidement annoncé qu’il ne veut plus faire partie de l’Equipe de France. Pour lui, les Bleus, c’est fini !

Aujourd’hui, le sélectionneur a tenu à lui répondre en donnant sa version de l’histoire. Après l’annonce du groupe de sélectionnés le 20 mai dernier, Vincent Collet a justifié ses choix sur l’antenne de RMC Sports.

Le cas Adrien Moerman

« Je comprends sa frustration », affirme ainsi Vincent Collet dans « Basket Time ». « Tous ces joueurs sont des champions, qui ont beaucoup d’ambition et il est évident que les Jeux olympiques en font partie. C’est quelque chose de compréhensible. Mais ça aurait été pareil pour le joueur qui ne serait pas venu si j’avais pris Adrien. »

Vincent Collet a ainsi surtout expliqué que cette non-sélection d’Adrien Moerman répondait à une double logique : l’antériorité et la construction de son effectif.

« Il s’agit simplement d’un choix de sélectionneur. Je ne vais pas vous donner tous les critères qui nous ont conduit, avec le staff, à effectuer ce choix. Mais je peux vous en donner deux. Le premier, c’est celui de l’antériorité. Lors du Mondial 2019, on avait des joueurs qui ont donné satisfaction. Et forcément, ils partaient dans notre esprit avec une petite longueur d’avance. Et puis le deuxième point, qui est le plus important à mon sens, c’est la manière dont on souhaite utiliser Nicolas Batum, à savoir le déplacer de plus en plus sur le poste 4. On pense après sa saison aux Clippers où il n’a joué qu’à ce poste-là, qu’il va aussi nous être très utile dans cette position. Donc ça réduit d’autant l’exposition des autres postes 4. »

Dans ce registre, Adrien Moerman est de fait passé derrière Guerschon Yabusele, qui a fait partie des joueurs impliqués durant les dernières fenêtres internationales, mais qui a surtout montré de bonnes choses avec l’Asvel cette année. Pour un joueur qui a déjà été mis de côté plusieurs années, ratant notamment les précédents JO alors qu’il avait été de la mission TQO à Manille, c’est forcément une pilule bien difficile à avaler…

« On souhaitait intégrer Guerschon Yabusele, par rapport surtout à sa deuxième partie de saison où on a vraiment le sentiment qu’il a progressé. Et il a profil un peu différent de tous les autres postes 4. Son explosivité alliée à son adresse nous semblaient vraiment pouvoir apporter quelque chose de neuf à cette Equipe de France. »

Théo Malédon « out », Thomas Heurtel « in »

Ayant donc construit un poste 4 très polyvalent autour de Amath M’Baye, Nicolas Batum et donc Guerschon Yabusele, Coach Collet est également revenu sur le cas de Théo Maledon.

Le rookie du Thunder a préféré se retirer de lui-même de la conversation, pour se préparer individuellement pour la suite de sa carrière NBA, après une première campagne très prometteuse. Pour Vincent Collet, il a subi les pressions de sa franchise, et il a tout simplement commis une erreur de jugement.

« On n’en sait pas plus que vous mais on peut le penser car c’est toujours le cas. Je regrette son choix et je pense que c’est une erreur. Pour sa progression, le fait de se confronter aux meilleurs joueurs du monde et dans un système très compétitif auraient été pour lui un atout. Il va travailler, on connait Théo, c’est un bosseur. Mais, comme ils ont fini la saison tôt, et que la prochaine saison NBA reprend en octobre, il aurait aussi eu du temps après les JO pour travailler individuellement. »

Sans Théo Malédon, ce sont donc Frank Ntilikina et Thomas Heurtel qui héritent des places libres de meneurs, en complément d’Andrew Albicy, le capitaine courage des Bleus durant les fenêtres de qualifications. Si Frank Ntilikina était déjà de la dernière aventure tricolore à la Coupe du Monde en 2019, Thomas Heurtel avait quant à lui dû jeter l’éponge et déclarer forfait pour cause de blessure (comme Adrien Moerman).

« Pour aborder ce sujet, il faut voir tous les angles. Il a du talent, c’est une évidence. Il y a des forces qui peuvent servir à n’importe quel collectif. En ce qui nous concerne, tout sera question d’équilibre et de complémentarité. On va passer d’une situation en 2019 où nos fers de lance offensifs sur le secteur extérieur, Evan Fournier et Nando De Colo, étaient associés à des meneurs de jeu qui acceptaient de bonne grâce de leur laisser le ballon le plus souvent. On sait qu’avec Thomas, c’est différent. Il faut aussi que ça soit différent parce que, si on a Thomas, on veut miser sur ce qu’il sait faire de mieux et notamment sa qualité à jouer le pick & roll. Ça va être une question d’équilibre. La préparation va avoir beaucoup d’importance. Notre boulot avec le staff va être de trouver les combinaisons les plus rentables. Ce qu’on sait depuis l’Euro 2017, c’est qu’on ne peut pas les faire jouer tous les trois ensemble. »

Avec une préparation très courte à partir de début juillet, les Bleus joueront deux matchs « amicaux » face à l’Espagne, l’un à Malaga (le 8) et l’autre à Paris (le 10) avant de décoller pour le Japon afin d’y affronter la sélection nipponne à Tokyo (le 18). Le tournoi olympique débutera lui le 25 juillet, par un France – Etats-Unis d’entrée !