L’Atlantic Division, nouvelle destination tendance

L’an passé, l’Atlantic Division souffrait des railleries des experts du fait de sa position de bonne dernière de la NBA. En effet, seules Toronto et New Jersey étaient dôtées d’ un bilan positif. L’intersaison 2007 change la donne, certaines franchises pouvant désormais rivaliser avec certains fleurons de la Central et de la Southeast Division.

La première franchise à analyser est bien entendu Boston. Les Celtics ayant troqué la moitié de leur effectif pour récupérer deux des meilleurs joueurs de la Conférence Ouest, Ray Allen et Kevin Garnett. Seattle et Minnesota se partageant respectivement Jeff Green (n° 5 de la dernière draft), Wally Szczerbiak et Delonte West puis Ryan Gomes (lequel pourrait revenir à Boston), Gerald Green, Al Jefferson, Sebastian Telfair et le contrat arrivant bientôt à expiration de Theo Ratliff.
Boston vient donc de former le trio le plus impressionnant de la NBA sur le papier même si le terrain pourrait en dire autrement. Tous sont trentenaires, Ray Allen a les chevilles fragiles et la nouvelle extension de contrat massive de Kevin Garnett hypothèque l’avenir à moyen terme des Celtics. En effet, Boston devra payer les deux dernières années du contrat de Garnett signé avec Minnesota (soit 45 millions de dollars) plus la nouvelle extension de trois ans et 51 millions de dollars.
A cumuler bien entendu avec les salaires annuels de Ray Allen et Paul Pierce (respectivement 19 et 20 millions de dollars).
Pour l’arrivée de Ray Allen et Kevin Garnett, les Celtics ont envoyé huit joueurs de leur effectif. Un choix délicat qui amène donc Boston à se priver de rotations, même si les arrivées fraîches de Jackie Manuel et surtout Eddie House répondent au problème sur le court terme.
De la place de bon dernier de l’ Atlantic, Boston peut désormais rêver de finale NBA et ainsi renouer avec son glorieux passé, à la condition sine qua non que l’osmose se crée.

New Jersey ne fait pas de bruits mais sont parvenus à se renforcer considérablement en toute discrétion. La franchise de East Rutherford est parvenu à compenser la perte de l’efficace et sous-côté Mikki Moore, parti à Sacramento, par l’arrivée du tout aussi efficace Jamal Magloire en provenance de Portland. Ainsi, au cas où le pivot serbe Nenad Krstic recouvrait l’ensemble de ses moyens et qu’aucun membre incontournable de l’effectif se blesse, New Jersey pourra compter sur une équipe alliant talent, expérience et jeunesse (le trio Kidd-Carter-Jefferson ainsi que le prometteur meneur sophomore Marcus Williams, l’ailier slovène Bostjan Nachbar, le talentueux Krstic et le maçon Jason Collins) qui confirmerait alors tous les espoirs placés en elle. De fait, la resignature de Vince Carter est une bonne chose.

Les voisins de New Jersey ont une nouvelle fois frappé durant cette intersaison. New York se déchargeant enfin de Steve Francis ainsi que l’excellent Channing Frye pour enregistrer l’arrivée de Zach Randolph, le swingman Fred Jones et le bon petit meneur Dan Dickau, auteur d’une grosse saison il y a deux ans avec les Hornets et qui voudra se racheter dans la franchise chérie de Spike Lee.
Là encore, le tandem intérieur Zach Randolph-Eddy Curry fait saliver, même si leur manque d’altruisme mutuel pourrait enrayer leur collaboration. Isaiah Thomas a tout intérêt à ce que Marbury et Jamal Crawford comprennent que désormais, la priorité est d’alimenter la raquette en ballons. Au cas où les deux arrières ne l’entendraient pas, Nate Robinson (MVP de la summer-league de Las Vegas), Dickau, Quentin Richardson et Mardy Collins pourront prendre la suite.
De surcroît, les maintiens dans l’effectif des combatifs et précieux David Lee et Jared Jeffries sont de bonnes choses.
Si New York apprend à jouer collectivement et à rayer de sa culture les égos surdimensionnés, Big Apple jouera les premiers rôles. Sinon, Isaiah Thomas fera ses valises le premier.

Les élégants Raptors ont une nouvelle fois rivalisé d’intelligence lors de l’intersaison. Bryan Colangelo intégrant le shooteur attitré du Heat, Jason Kapono, le talentueux Carlos Delfino, sous-utilisé par Detroit ainsi que Maceo Baston, ancien kangourou du Maccabi Tel-Aviv déçu de son temps de jeu à Indiana. Rayon départs, c’est l’illustre Morris Peterson qui s’enfuit vers la Nouvelle-Orléans. L’ailier vétéran n’était plus en phase avec Sam Mitchell, coach de l’année avec Toronto.
La franchise de l’Ontario proposera encore l’un des plus beaux jeux de la NBA, mené par la doublette T.J Ford-Jose Calderon, porté par les shoots de Anthony Parker et Jorge Garbajosa et construit pour le tandem intérieur Chris Bosh-Andréa Bargnani, bien soutenu par le banc composé de Juan Dixon, Joey Graham, Rasho Nesterovic et Kris Humphries. Toronto a les moyens de revenir en playoffs et ainsi, confirmer la réussite de la saison passée.

Enfin, Philly s’ est faîte discrète durant cet été. Rien n’a été faît pour retenir Joe Smith, parti à Chicago. En fait, Philadelphia a beaucoup travaillé sur ses jeunes pousses portées par Andre Iguodala. L’ailier sophomore Rodney Carney et l’arrière troisième année Louis Williams ont connu une excellente summer-league et les 76ers pourront toujours compter sur un quatuor Andre Miller-Kyle Korver-Iguodala-Sam Dalembert très efficace en fin de saison. Philadelphia sera certainement recalé en playoffs mais l’avenir s’annonce radieux si le travail effectué se prolonge.