Après avoir changé de nom pour devenir Metta World Peace, celui que le monde a découvert sous le nom de Ron Artest s’appelle désormais Metta Sandiford-Artest depuis son mariage avec sa nouvelle compagne.
Un nouveau changement qui va avec celui qui s’est opéré depuis plusieurs années maintenant dans la tête de l’ancien joueur, plus serein à presque 41 ans, et qui est capable de regarder dans le rétroviseur avec beaucoup de lucidité. Comme il l’a fait pour USA Today sur sa période Indiana, là où il était à son meilleur d’après lui. « La seule fois où j’ai été sur la trajectoire du Hall of Fame. »
Arrivé à Indianapolis en février 2002 en provenance de Chicago, le 16e choix de Draft 1999 y avait franchi un cap, devenant All-Star en 2004 à 23 ans. La seule étoile d’une carrière qui allait déraper un soir de novembre à Detroit avec le triste épisode du « Malice at the Palace ». Mais comme il le dit, « cet incident se serait produit quoi qu’il arrive, c’était juste la nature humaine » : l’ailier était déjà en perdition. Et ça a coûté un titre à la franchise selon lui.
« Les Pacers possédaient un joueur unique, mais ce joueur n’était pas stable en tant que basketteur professionnel » décrit-il, comme en 2016. « Ils avaient fait le bon choix en terme de talent, mais je me sentais mal. J’aurais aimé qu’ils aient récupéré quelqu’un d’autre, car ils auraient pu gagner le titre. Je pense qu’on aurait dû gagner le titre. Je me souviens avoir été en position de le faire et c’est un sacré souvenir, que je garderai toujours malgré les ‘si’. »
Un bel hommage à Rick Carlisle
Une des raisons de cette chute : la pression liée à son contrat de 42 millions de dollars sur six ans. « Je me souviens que (le dirigeant) Donnie Walsh me disait qu’il voulait me donner le maximum. ‘Qu’importe ce que les autres équipes te donneront, on s’alignera’. J’ai paniqué. Je me suis dit qu’il se moquait de moi. Parfois, certaines choses te poussent à l’autodestruction. À cet âge-là, je n’étais pas prêt. Indiana m’a donné beaucoup de responsabilités. »
Il n’a pas su les assumer et le regrette, d’autant qu’il considère Donnie Walsh comme une figure paternelle, Larry Bird comme une super personne, David Benner, ancien responsable média, comme un ami, ou encore Rick Carlisle, à qui il vient de rendre hommage sur Twitter, comme un très bon entraîneur.
« Écoutez simplement ce gars et vous aurez une super carrière » écrit-il. « Je me souviens que je détestais tous les systèmes appelés, mais c’est avec lui que j’ai été le meilleur. Je n’y étais pas mentalement. Mais avec lui, j’ai fait partie de la All-NBA Third Team, j’ai été DPOY, All-Star, au sein de la meilleure équipe de la ligue. »
Et si cette bagarre mémorable a conduit à son transfert à Sacramento, et terni son image pour très longtemps, elle ne l’a toutefois pas empêché de réaliser derrière une belle carrière, ponctuée par un titre de champion en 2010 avec les Lakers. Avec un tir à 3-points tout aussi mémorable dans le Game 7 contre Boston.