Sur certains points, la saison 2018-2019 des Warriors ressemblait à celle des Bulls en 1997-1998. L’équipe de Steve Kerr visait le triplé, mais son avenir était incertain avec les possibles départs de Klay Thompson et Kevin Durant lors de la « free agency » qui arrivait.
Si pour l’arrière, la balance penchait pour un retour en Californie – ce qui sera le cas – pour Kevin Durant, c’était beaucoup plus flou avec notamment les rumeurs autour de New York. Confirmées par sa signature à Brooklyn.
Pour Draymond Green, qui vient comme tout le monde de regarder les deux premiers épisodes de « The Last Dance », l’ailier des Nets aurait dû imiter Phil Jackson en annonçant dès le début de l’année ses intentions. Pour couper l’herbe sous le pied des commentaires, tensions et autre troubles qui pourraient gêner l’ensemble du groupe.
« Je pense que Phil Jackson a été très bon en acceptant la situation, en acceptant ce sujet qui fâche (ndlr : ‘elephant in the room’ en anglais) », explique-t-il sur les ondes de WRTS : After Party. « S’il ne fait pas ça, chacun aurait été obligé de composer avec, notamment avec des questions de la presse. Là, au moins, ils n’avaient pas besoin d’en parler. Phil a dit que c’était sa dernière saison, Michael Jordan aussi puisqu’il était lié à Phil. Même si notre saison n’était pas totalement la même puisque nous, c’était une question de contrat, pas nécessairement de franchise et de dirigeants. »
« On ne peut pas laisser la situation comme ça »
Steve Kerr, qui avait vécu cette ultime saison des Bulls de Michael Jordan vingt ans plus tôt, s’est retrouvé bloqué, à devoir faire vivre un groupe qui pouvait très bien exploser quelques mois après. Kevin Durant allait-il revenir ou non ? La question a agité les médias pendant toute la saison, donc les joueurs, ce qui a perturbé Draymond Green.
« Il restait possiblement une année de contrat à Kevin Durant, donc c’était ça le souci », poursuit l’intérieur. « Steve Kerr a appréhendé la saison sous l’angle de l’inconnu, sur l’idée qu’on ne sait jamais ce que la prochaine saison nous réserve. Sauf que ce n’est pas la même chose, ça n’a pas le même poids que si Durant avait dit : ‘C’est fini, donc allons-y’ ou ‘Ce n’est pas fini’. Mais on ne peut pas laisser la situation comme ça. Car à chaque fois qu’on était interrogé par la presse, on nous parlait de contrat. Et tout tournait autour de Durant car Klay et moi, on avait déjà dit qu’on voulait rester toute notre carrière ici. Kevin, lui, entretenait le doute sur son avenir et c’était important car il n’était pas le seul à devoir répondre à cette question. C’était même le dernier à y répondre. Nous, on était bloqué avec cet éléphant en plein milieu de la pièce. »
De quoi expliquer notamment la grosse embrouille entre Draymond Green et Kevin Durant, en novembre 2018 soit au tout début de saison, qui aura laissé les traces au sein des Warriors.
Sauf que si Phil Jackson et Michael Jordan savaient que c’était leur dernière saison à Chicago, c’est parce que la direction avait décidé de pousser le coach dehors pour reconstruire. Pour les Warriors, l’incertitude autour de Kevin Durant n’a pas été simple à gérer, mais c’est peut-être simplement parce que l’ailier ne savait pas ce qu’il allait faire.