Après des mois de rumeurs, qui se sont transformées en tensions ces derniers jours, Andre Iguodala a finalement quitté Memphis pour rejoindre le soleil de Miami, en échange de Justise Winslow, avec un chèque bonus de 30 millions de dollars à la clé. La moitié dépend d’une « team option » mais ça reste une belle somme pour un homme de 36 ans qui n’a plus joué depuis six mois, et qui sort d’un contrat de 48 millions sur trois ans.
Car il lui faut de l’argent pour s’adonner à sa deuxième passion, l’entreprenariat dans le monde de la tech, passion à laquelle il a consacré beaucoup de temps ces derniers mois.
Le rêve vendu par Pat Riley
Certains ont même pensé qu’il pouvait attendre l’été prochain pour négocier un retour à Golden State, au plus près de ce milieu et de sa famille, mais il passera finalement la prochaine année et demie en Floride. « Un truc dont je ne voulais pas, c’était un prêt où tu joues 80 jours et tu t’en vas » note-t-il ainsi. « Tu ne peux pas t’investir dans un job en 80 jours. Ils voulaient construire quelque chose, ça m’a attiré. »
« J’ai vraiment réfléchi à tout ça » explique-t-il chez The Undefeated dans une interview mettant l’accent sur le pouvoir de négociation du joueur. « Tu regardes ce que ça signifie pour toi, pour ta famille. Tu étudies les salary cap des franchises. Ton agent cherche un chiffre. Tout ça rentre en compte. » Et c’est Miami qui a raflé la mise avec ce chèque et une stratégie de la dernière minute louée par « Iggy », grand fan de son nouvel employeur, Pat Riley.
« Il me rappelle vraiment Jerry West. Ils sont très bons. Ils sont en NBA depuis si longtemps. Ils ont une facilité tous les deux dans la communication. Ils peuvent te vendre n’importe quoi, mais c’est authentique. Ce n’est pas un faux rêve, c’est un rêve que tu peux imaginer. »
Savoir être égoïste…
Un rêve où le triple champion aide un équipe de revanchards et de jeunes talents emmenée par Jimmy Butler (et Danilo Gallinari ?) vers les sommets… « La situation du Heat a beaucoup joué aussi. On a beaucoup de jeunes talents, qui n’ont pas peur de jouer. Ce dont ils manquent un peu, ce sur quoi ils peuvent progresser, je peux l’apporter sur le parquet ou en dehors s’ils sont simplement avec moi. Offensivement, ils sont très bons. Défensivement, je peux apporter ma touche pour rendre tout le monde meilleur. »
Qu’en est-il de son état de forme, principale préoccupation des fans du Heat ?
« Je dois gagner du poids, normalement c’est l’inverse. J’ai fait de la boxe, un peu de basket. J’ai travaillé moins dur mais plus intelligemment. Mais en terme d’endurance, je suis prêt. » Il a intérêt à l’être, avec tout ce qui s’est passé et dit ces dernières semaines. « Iggy » est sûr de sa force, sûr de son choix, il n’en veut pas aux jeunes Grizzlies – « les règle ne sont pas les mêmes d’une génération à l’autre (…) je ne prends pas ça personnellement » – mais préfère être avec ceux du Heat. « Parfois il faut savoir être égoïste et prendre les critiques qui vont avec » explique-t-il après avoir mentionné Kevin Durant. Une mentalité qui colle à celle de sa nouvelle équipe.