C’est au Radio City Music Hall de New York, à quelques centaines de mètres de l’Olympic Tower où il a dirigé la NBA pendant trente ans, que l’ultime hommage à David Stern a eu lieu, en présence de centaines de joueurs, entraîneurs, arbitres, agents, dirigeants, propriétaires, journalistes, amis et proches…
Dans l’assistance, on notait ainsi la présence d’Oscar Robertson, Kareem Abdul-Jabbar, Isiah Thomas, Bill Russell, Hakeem Olajuwon, Clyde Drexler, David Robinson, Bill Bradley, Bill Walton, Earl Monroe, Dirk Nowitzki, Steve Nash, Gary Payton, Jason Kidd ou encore Yao Ming. Mais c’est Magic Johnson qui a rendu l’un des plus vibrants hommages à l’ancien commissionner, décédé le 1er janvier à l’âge de 77 ans, suite à une hémorragie cérébrale.
« Alors que j’étais dans le besoin, il y a 29 ans – la période la plus difficile de ma vie, le moment le plus sombre de ma vie – mon commissionner est devenu mon ange et il a été capable de me lancer une bouée de sauvetage », a expliqué l’ancien chef d’orchestre des Lakers, en référence à l’annonce de sa séropositivité, et au coup de fil de David Stern pour lui proposer de participer au All-Star Game 1992. « Ce match m’a sauvé la vie », a continué Magic Johnson. « Il m’a donné l’énergie dont j’avais besoin pour continuer à avancer en sachant que David avait tout organisé pour que j’y participe… Nous parlions tout le temps de la façon dont nous avons changé le monde et de la façon dont nous avons changé la perception du VIH et du sida ce jour-là, ainsi que de la façon dont nous avons sauvé la vie de nombreuses personnes ».
Val Ackerman, première dirigeante de la WNBA, a de son côté rappelé l’investissement de David Stern pour le développement de la ligue féminine, en 1996, à une époque où le sport féminin était très balbutiant.
« David Stern a été la figure la plus importante du mouvement pour le sport féminin depuis Billie Jean King »
« Malgré tous les progrès réalisés dans le sport féminin depuis les débuts de la WNBA, j’espère que les historiens rappelleront que c’est le basket féminin et la WNBA qui ont été les premiers à le faire et à ouvrir la voie », a-t-elle déclaré, retenant ses larmes. « J’espère qu’ils écriront que David, bien que toujours enclin à refuser les lauriers, a été la figure la plus importante du mouvement pour le sport féminin depuis Billie Jean King ».
Rick Welts et Adam Silver ont de leur côté mis en avant la curiosité intellectuelle de David Stern, et sa volonté d’innover en permanence, son successeur rappelant quelques petites phrases de son mentor, des « Davidisms ».
« Il disait : « Il faut être prêt à se lancer dans la circulation », sa façon de dire qu’il vaut mieux être prêt à prendre des risques. « Si vous ne bougez pas, vous faites marche arrière », sa façon de dire : « Nous ferions mieux de continuer à innover »… « La micro-gestion est sous-estimée », c’était clairement l’une de ses préférées. « La poursuite incessante de la perfection »… Je suis sûr qu’il l’a volée dans une publicité Lexus, mais c’était notre mantra pendant des années, » a expliqué le patron actuel de la NBA.
Car la cérémonie était aussi placée sous le signe de l’humour, un des traits de caractère marquant de David Stern. Et c’est son plus jeune fils, Eric, qui a fait le plus rire l’assistance pour décrire son père.
« Il n’a pas parlé avant l’âge de quatre ans, c’est vrai. Et comme ma mère aime le faire remarquer, une fois qu’il a commencé à parler, il n’a pas pu la fermer pendant les 73 années suivantes. »