LA Lakers – Atlanta : les champions n’en demandaient pas tant !

Larry Drew devrait songer à prendre un marqueur de la couleur des fringues de Darryl Dawkins pour noter ses indications d’avant match sur son tableau de maître d’école. Car visiblement, ses élèves ont des problèmes de lecture.

Le coach géorgien avait pourtant mis quatre points d’exclamation au cul de son ordre écrit: « Jouer à fond pendant 48 minutes!!!!. » Ses Hawks ne l’ont même pas fait l’espace de dix. Pathétique, Atlanta prend une fessée au Staples Center (104-80) et permet au champion d’éviter une crise de confiance problématique.

Il est des attitudes qui parfois permettent des présumer leurs conséquences. Entre des Lakers déjà suintants, les visages graves du champion concentré devant l’urgence du contexte, et des Hawks amorphes, sans vie et désintéressés au possible, la visite des vestiaires en disait long avant le match sur la suite d’une rencontre à sens unique. A l’image d’un Josh Smith fantomatique, le demi-finaliste en titre de la conférence Est a refait le coup de New-Orleans. Quand ces Faucons là ne veulent pas jouer, ils ne font pas semblant par politesse professionnelle: 34% de réussite, dont 1/12 à trois points, 15 rbds contre 27 et des fautes à gogo pour amener les Lakers à 19 reprises sur la ligne des lancers.

Le bilan à la pause est indigne de leur statut (54-33). Surtout, aucune révolte, et encore moins de frustration ostentatoire ! Même au moins deux de mes adversaires sur le playground de Venice Beach quelques heures plus tôt auraient fait mieux.

Jack Nicholson rentre chez lui avant le buzzer

Les Lakers n’en demandaient pas tant pour oublier leurs trois défaites de rang préalables et regagner une confiance essentielle à leurs ambitions. Le collectif a été impeccable et malgré quelques écarts de relâchements, le double-champion en titre a dégagé de la sérénité et de l’autorité. Certes, il n’y avait personne en face mardi soir, mais Phil Jackson appréciera. Kobe Bryant également. Au retour des vestiaires, c’est le MVP du dernier All Star Game qui plombe le semblant de remontée des Hawks. Ses 12 pts épaulent un Ron Artest agressif et efficace et Atlanta reste à -26 à l’entame des ultimes douze minutes. Le Staples roupille sec, et Luke Walton réussit l’exploit d’en tirer une émotion, en l’occurrence des sifflets sur une balle perdue de minime. Larry Drew a abandonné depuis longtemps. Scotché sur son banc, le coach ne réagit pas, si ce n’est pour regarder Jack Nicholson quitter sa chaise. Même le Joker jette l’éponge, c’est dire !

Joe Smith, Derrick Caracter et Devin Ebanks, auteur d’un superbe alley oop, terminent le match pour les locaux. Quel signe plus fort que la messe est dite depuis longtemps ? Le prêche de Drew devra être théâtral pour mettre ses paroissiens face à leurs responsabilités.

Pour les Lakers, le déplacement dans l’Oregon permettra de juger de leur rétablissement post All Star Week-End.

A Los Angeles, de notre envoyé spécial, Benjamin Adler.