Champion NBA ces deux dernières années avec les Warriors puis les Raptors, Chris Boucher s’est vite tourné vers cette nouvelle saison, qui pourrait être celle de l’éclosion pour ce joueur qui a grandi à Montréal. Le natif de Castries, sur la petite île caribéenne de Sainte Lucie, commence effectivement à se faire une place dans la rotation de Nick Nurse, d’autant plus depuis la blessure de Serge Ibaka.
Auteur de son meilleur match en carrière à Los Angeles, avec un contre énorme sur LeBron James, il apporte son énergie et sa défense en sortie de banc. Comme à la grande époque des Ducks. Basket USA a précisément profité du retour de Chris Boucher en Oregon pour faire un point sur sa saison et se plonger un peu dans le passé.
Chris, vous avez réussi vos deux meilleurs matchs de la saison à Los Angeles ces derniers jours, c’est un road trip positif pour vous ?
Oui, j’ai eu des opportunités. J’ai eu la chance d’avoir des minutes pour montrer ce que je peux apporter. On a une bonne équipe donc on sait que chaque joueur peut contribuer. Surtout, on est une grande partie de l’effectif à être resté par rapport à la saison passée donc on connaît bien nos rôles, ça rend les choses plus faciles.
Vous avez établi votre record en carrière : 15 points contre les Lakers, quelles étaient vos sensations sur ce match ?
C’était de bonnes sensations, de retrouver un peu de rythme offensif. Jouer avec Pascal, Norm, Fred, c’est une excellente opportunité pour moi, pour apprendre et m’améliorer.
« Quand je défends sur d’autres joueurs, c’est tout de suite plus facile »
Justement, avoir Pascal Siakam dans votre équipe et défendre sur lui aux entraînements, ça doit vous aider. Vous êtes tous deux des joueurs plutôt longs et polyvalents.
Bien sûr, j’apprends énormément de lui. Ce n’est pas évident de l’affronter tous les jours à l’entraînement, mais ça te pousse à progresser. J’apprends en l’observant, et comme ça, quand je défends sur d’autres joueurs, c’est tout de suite plus facile.
N’est-ce tout de même pas satisfaisant pour vous d’avoir un vrai rôle dans une équipe NBA (championne en titre en plus) après avoir longtemps fréquenté la G-League (où vous avez été MVP et meilleur défenseur la saison passée) ?
Ça fait du bien, c’est sûr. Et ça montre que le travail finit toujours par payer. Je dois continuer comme ça et ne pas me déconcentrer. Je dois rester sur ce que je sais faire et tout devrait bien se passer.
Êtes-vous un peu déçu de ne pas avoir pu réussir un meilleur match ce soir à Portland, dans l’Etat de votre fac d’Oregon ?
Non, non. On a gagné et c’est tout ce qui compte pour moi. Il y des bons et des mauvais soirs. Je n’ai pas beaucoup scoré mais je sais que j’ai pris pas mal de rebonds et j’ai défendu fort. On a gagné et je m’en contente car ce n’est jamais facile en déplacement, surtout ici à Portland. Face à des gars comme Dame et CJ, c’est toujours une bonne victoire. Qu’on joue mal ou bien, on la prend.
« C’est en Oregon que j’ai joué à mon meilleur niveau »
Est-ce toujours spécial cependant de revenir ici ?
Toujours, ça me fait toujours plaisir de revenir en Oregon. C’est ma deuxième maison ici. C’est toujours un sentiment particulier. C’est là où j’ai joué à mon meilleur niveau et j’y ai passé de grands moments. C’est toujours spécial de pouvoir revoir des amis ici et de montrer ma progression depuis ces années-là.
Quels sont les objectifs individuels que vous vous êtes fixés cette saison ?
Mon objectif principal est de devenir un joueur de la rotation. D’aider l’équipe à gagner un nouveau titre. Tout part de là.
Quel est le message des coachs ?
D’apporter de l’énergie et de jouer dur. De courir, contrer des tirs et protéger le cercle.
Vous êtes de Montréal, et question forcément un peu bête, en français : savez-vous si vous descendez d’une famille de bouchers, vu votre patronyme ?
Du côté de mon père, ils sont tous bouchers apparemment. C’est la seule chose que je sais. Quand j’étais jeune, j’allais beaucoup les voir, mais depuis j’ai un peu perdu le contact et c’est du côté de mon père [ndlr : avec qui il a entretenu une relation compliquée depuis le divorce de ses parents en 2009].
Si vous avez grandi à Montréal, vous êtes en revanche né sur la petite île de Sainte Lucie…
Oui, ça, c’est du côté de ma mère. C’est dans les Caraïbes. J’y suis allé plusieurs fois. En général, j’y vais durant l’été quand je peux. Mais si on avait pas de matchs tous les deux ou trois jours, je peux vous dire que j’irais plus souvent là-bas.
Propos recueillis à Portland
Chris Boucher | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2017-18 | GOS | 1 | 1 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 |
2018-19 | TOR | 28 | 6 | 44.7 | 32.4 | 86.7 | 0.6 | 1.4 | 2.0 | 0.1 | 1.1 | 0.2 | 0.2 | 0.9 | 3.3 |
2019-20 | TOR | 62 | 13 | 47.2 | 32.2 | 78.4 | 1.7 | 2.7 | 4.5 | 0.4 | 1.8 | 0.4 | 0.5 | 1.0 | 6.6 |
2020-21 | TOR | 60 | 24 | 51.4 | 38.3 | 78.8 | 1.9 | 4.8 | 6.7 | 1.1 | 2.8 | 0.6 | 0.8 | 1.9 | 13.6 |
2021-22 | TOR | 80 | 21 | 46.4 | 29.7 | 77.7 | 2.2 | 3.9 | 6.2 | 0.3 | 2.2 | 0.6 | 0.5 | 0.9 | 9.4 |
2022-23 | TOR | 76 | 20 | 49.3 | 32.8 | 76.2 | 2.1 | 3.5 | 5.5 | 0.4 | 1.9 | 0.6 | 0.5 | 0.8 | 9.4 |
2023-24 | TOR | 50 | 14 | 50.7 | 33.0 | 77.2 | 1.2 | 2.9 | 4.1 | 0.5 | 1.4 | 0.3 | 0.6 | 0.5 | 6.4 |
2024-25 | TOR | 50 | 17 | 49.2 | 36.3 | 78.2 | 1.4 | 3.1 | 4.5 | 0.7 | 1.4 | 0.5 | 0.6 | 0.5 | 10.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.
Son match à 15 points dans la victoire contre les Lakers
https://www.youtube.com/watch?v=HmaZlzlr7YA
Une interview portrait (en français) pour la télé québécoise