« Si j’étais propriétaire d’une équipe NBA avec une équipe G-League affiliée, je ne voudrais pas seulement protéger deux joueurs, je voudrais protéger tout le monde ». La déclaration récente de Mike Krzyzewski fait référence au système actuel de Draft qui permet classiquement à chaque franchise de la ligue de sélectionner deux joueurs chaque année, soit un par tour.
Coach K imagine ainsi que la ligue pourrait bientôt être amenée à réformer ce système de sélection à deux tours pour instaurer d’autres « rounds » de sélection et ainsi faire grossir les rangs de la ligue de développement.
Cette réforme avait déjà évoquée par Adam Silver… en 2015. « Cette idée d’ajouter des tours supplémentaires de Draft me paraît très intéressante », assurait le patron de la ligue à l’époque. « Du point de vue joueurs d’abord, vous auriez potentiellement 30 autres garçons, ou plus, draftés par des équipes NBA. Et cela pousserait davantage la franchise à s’occuper de ce joueur, à vouloir le développer et l’amener à jouer dans les standards NBA ».
Depuis lors, la ligue a mis en place le « two-way contract », également évoqué en 2015 par Adam Silver, qui facilite la passerelle entre la G-League et sa grande sœur, pour des joueurs non-draftés. Mike Krzyzewski est aujourd’hui persuadé que cette ligue va poursuivre sa montée en puissance et que ses matches seront même diffusés à la télévision nationale.
Un pari trop risqué pour les jeunes… selon John Calipari
« On ne doit pas être aveugles », estime le coach de Duke en référence à la vague d’universitaires qui pourraient migrer vers la ligue de développement pour s’offrir un premier contrat pro, via un éventuel troisième tour de Draft.
Mais cette perspective n’enchante pas du tout son homologue à Kentucky, John Calipari. « Si quelqu’un soutient l’idée de mettre en place des tours supplémentaires, ces tours seraient destinés à ce que des gamins aillent en G-League, alors il se fiche du basket universitaire ou essaie de le ruiner », affiche-t-il sans détour.
« S’ils ne sont pas performants après deux ans, il se passe quoi ? », s’interroge le coach. « La NBA va prendre soin d’eux et les recruter ? Non, c’est du spectacle. Vous êtes terminé ». Pour John Calipari, le meilleur moyen pour ces jeunes qui n’arriveraient pas à percer est d’avoir un plan B, en l’occurrence un diplôme : « Leur moyen de connaître l’American Dream est l’éducation ». Donc rester dans le système universitaire aussi longtemps que possible.
Pour rappel, jusqu’en 1968, il y avait 21 tours de Draft ! C’est tombé à dix jusqu’en 1985, puis sept jusqu’en 1989. Depuis, il n’y en a plus que deux, afin que les joueurs non-draftés puissent faire des essais avec différentes équipes.