Luis Scola, la victoire en s’amusant

Depuis quelques jours, difficile de croire que Luis Scola a 39 ans bien tassés. Certes, les années ont marqué son visage, et blanchi ses cheveux désormais courts, mais pas son basket. Sa Coupe du monde le prouve puisqu’il tourne à 19.3 points et 8.1 rebonds de moyenne avant de disputer la finale contre l’Espagne.

Plus impressionnant encore : dans les matches à élimination directe, face à la Serbie, puis la France, il affiche 24 points et 9 rebonds par match. Son agressivité vers le panier en début de match, puis ses deux shoots primés dans le dernier quart-temps ont fait mal aux troupes de Vincent Collet, et Nikola Vucevic en a même fait son modèle pour l’avenir.

« Je me sens très bien, excité, heureux », a-t-il déclaré après la victoire face aux Bleus. « C’est agréable d’évoluer dans notre équipe. On gagne, donc c’est toujours fun. Mais au-delà de ça, c’est agréable d’être ici. »

Comme pour Marc Gasol et l’Espagne, les adversaires pour la médaille d’or ce dimanche, les Argentins font un sacré bond dans le passé. En 2002, ils s’étaient inclinés en finale de la Coupe du monde d’Indianapolis contre la Yougoslavie. Le jeune Scola (22 ans à l’époque) avait inscrit 11 points.

« Je vois beaucoup de similitudes entre cette équipe et celles de 2002 et 2004 (championne olympique à Athènes) », raconte l’ancien intérieur des Rockets en NBA. « Allons-nous pour autant gagner ? Je ne sais pas. On a déjà assuré le bronze. Enfin, désolé, l’argent (rires) ! C’est encore mieux ! Pour l’or, ce sera très serré. »

Un sacre de l’Argentine pourrait permettre à Scola de marquer encore davantage le basket international. Déjà second meilleur marqueur de l’histoire de la compétition, il pourrait devenir le plus vieux MVP de la Coupe du monde. Le record appartient au Yougolave Ivo Daneu, 30 ans en 1967. Scola, lui, a 39 ans depuis avril dernier. Une performance qui serait autant historique qu’inattendue.

« Peut-être que certaines personnes, avant le tournoi, estimaient qu’on ne devrait pas être là, et ce n’est pas un problème. Je ne leur en veux pas. Quand les matches commencent, on est préparé, on joue tous les matches de la même façon et on fait du bruit. Personne ne peut dire qu’on ne mérite pas d’être là. »

Et pour ceux qui chercheraient les secrets de sa longévité et de son niveau de jeu, la Fédération argentine avait posté ceci en juin…