France – Argentine : Luis Scola met fin au rêve bleu

Après un loupé d’Evan  Fournier, c’est Frank Ntilikina qui ouvre le score à 6 mètres, comme un grand (2-0). Mais Luis Scola fonce dans le meneur français, puis s’offre un coast-to-coast. À 39 ans, il est épatant et l’Argentine prend les devants (5-2). Fournier n’arrive pas à se régler, Facundo Campazzo enfonce le clou et Scola continue son chantier (10-2).

L’agressivité des Argentins fait mal, et Collet décide de lancer Nando De Colo pour remplacer Fournier. C’est Louis Labeyrie aussi entré en jeu qui fait du bien avec un rare 3-points (10-5). Mais c’est De Colo qui dirige la manœuvre, et qui répond à un festival de Campazzo (14-9). Le futur meneur de Fenerbahce provoque la faute offensive de Patricio Garino derrière. Labeyrie encore lui plante un 3-points (14-12). Mais la France a des lacunes dans l’attention et la concentration, comme sur ce dunk facile de Deck ou ces lancers et cette claquette manqués de Lessort. Heureusement, Fournier a enfin trouvé le chemin du cercle. À l’arrache pour maintenir la France à -5 (21-16), et c’est De Colo sur deux lancers qui clôt ce premier quart-temps (21-18).

L’Argentine plus agressive et plus maline

Les Argentins gardent la maîtrise du tempo, et il faut un contre de Lessort, puis une claquette de Labeyrie pour rester à -3 (23-20). Et Fournier donne le ton avec un rebond puis un coast-to-coast en force. Derrière, c’est une passe magique de De Colo pour le gros dunk de Lessort, et la France passe enfin devant (24-23). Sauf que derrière, l’Argentine trouve du rythme, et les coéquipiers de Scola répondent par un 6-0. La France force ses tirs, et offre des situations de jeu rapide. Une constante : l’impossibilité de jouer avec Gobert, revenu en jeu.

C’est Ntilikina, encore lui, qui débloque la situation, mais la défense argentine est maître du jeu, Fournier ne profite pas des rares espaces laissés libres, et il loupe même un lancer. Mais il se rattrape sur un énième tir compliqué (34-30), et derrière Ntilikina régale avec un nouveau panier mi-distance. La France limite les dégâts, mais Campazzo balance une bombe casse-croûte à 3-points et fait filoche ! La France est à -7 avec un 12 sur 31 aux tirs. Un moindre mal peut-être…

Luis Scola en démonstration

La deuxième mi-temps commence mal avec deux fautes de Labeyrie et Fournier, et c’est Vildoza, aux lancers, qui permet aux Argentins d’atteindre les 10 points d’avance (42-32). Andrew Albicy plante un 3-points, mais le airball de Fournier est le symbole d’une équipe qui subit, et met 15 secondes à lancer ses systèmes. En face, tout réussit aux Argentins avec Scola qui plante un 3-points, alors que Gobert loupe un gros dunk à deux mains. L’écart enfle (50-38), et la France semble impuissante face aux feintes et aux mouvements en attaque, et la pression défensive de l’autre côté du terrain. Et comme les Argentins sont adroits de loin, ça fait mal, et l’écart grimpe encore (55-40).

Les lancers de De Colo ne changent rien. Trouver un tir est trop compliqué alors que Scola continue son « clinic » (57-42), imité par Campazzo (60-45). Et quand Batum bâche Scola, Fournier rend la balle aux Argentins sur une faute offensive. Autre action symbole : ce rebond offensif du minuscule Campazzo, et la France va attaquer le dernier quart-temps avec 12 points de retard (60-48) et un Fournier à quatre fautes.

Frank Ntilikina esseulé

C’est Amath M’Baye qui ramène les Bleus sous les 10 points sur un 3-points, mais Laprovittola lui répond sur l’attaque suivante. La France est mieux, grâce à l’adresse de Ntilikina et un dunk de Gobert (63-55). Mais il y a encore du déchet comme ces lancers ratés du même Gobert, et de M’Baye, puis Ntilikina quelques attaques après. Et quand Batum réussit une claquette, les arbitres sifflent une faute qui fait mal…

Les Argentins ne marquent plus, mais les Bleus n’arrivent pas à enchaîner. Et c’est Scola, à 3-points, qui appuie là où ça fait mal. Par deux fois. Il n’y a rien à faire contre la légende argentine. Les Bleus ont les mains en bas. Ils sont K.O. et Fournier loupe des lancers-francs. Encore… Le public argentin chante, et Scola s’en va chercher une faute de plus. Auteur de 28 pts et 13 rbds, il sort sur une standing ovation, puis revient immédiatement ! C’est encore lui qui vient défendre sur Fournier, et finalement l’Argentine s’impose avec la manière : 80-66. Le rêve bleu est passé, et la France jouera pour la médaille de bronze dimanche à 10h00 face à l’Australie. Sans joueur NBA, l’Argentine défiera l’Espagne en finale pour un duel entre les deux dernières équipes invaincues.