Après avoir déjà traversé 21 années en NBA et en attendant la 22e, Vince Carter a regardé dans le rétroviseur pour la série « My Vet » de Yahoo! Sports. Le concept ? Nos confrères interrogent un joueur sur ses premières années et son rapport avec les vétérans qui ont marqué son arrivée dans la ligue.
Vince Carter a mis les pieds en NBA en 1998, dans un monde et une époque désormais disparus. « Ma situation est probablement unique si on la compare avec les joueurs des cinq ou six dernières années », se souvient-il. « J’avais sans doute quatre ou cinq vétérans : Charles Oakley, Kevin Willis, Dee Brown, Doug Christie et Antonio Davis. Deux années plus tard : Dell Curry, Mark Jackson et Muggsy Bogues. J’ai toujours eu des vétérans autour de moi. Le plus important, ce fut Oakley. »
La photo avec Julius Erving
Pourquoi ? « Dès le deuxième jour au training camp, il m’a assuré qu’il allait m’apprendre le basket et faire de moi un joueur NBA. Dès ce moment, j’ai toujours adoré lui poser des questions. Charles Oakley avait joué avec Michael Jordan, Dee Brown avec Larry Bird, Doug Christie avec Magic Johnson, Antonio Davis avec Reggie Miller, et Kevin Willis avec Dominique Wilkins. J’aurais été un sacré imbécile de ne pas les écouter ! »
Nouveau visage de la NBA après la récente retraite de Michael Jordan – qui reviendra en 2001 – Vince Carter devient vite une star mais reste un jeune joueur impressionné par la présence de ses joueurs préférés face à lui.
« J’ai affronté des joueurs que je voulais copier, comme Scottie Pippen, Grant Hill, Penny Hardaway et Michael Jordan. Quand on joue face à ce dernier, on ne peut pas aller plus haut. Mais une des choses qui m’a le plus touché, c’est d’avoir serré la main à Julius Erving après avoir gagné le concours de dunks. « Félicitations, jeune homme », m’a-t-il lancé. Je ne pourrai jamais l’oublier. Dr. J. était un de mes héros. Mon modèle. On a pris une photo avec le trophée et dès que je passe devant, chez moi, je n’arrive toujours pas y croire. »
Plus populaire que Michael Jordan en 2003
S’il fallait retenir deux ou trois dates de ce début de carrière, par quoi commencerait-il ?
« Il y a deux moments et demi. Bien évidemment, remporter le trophée de Rookie of the Year m’a fait ressentir cette sensation. Paul Pierce et Jason Williams avaient réalisé de grosses saisons, donc les battre, c’était quelque chose. Ensuite, le concours de dunks m’a donné une grosse dose de confiance mais plus encore, le fait d’être le leader des votes pendant plusieurs saisons d’affilée. La première fois, j’étais étonné : j’étais devant Kobe Bryant, Kevin Garnett, Tracy McGrady. On parle de joueurs installés au All-Star Game. »
Mais comme toujours, c’est Michael Jordan qui reste la référence absolue pour juger les performances.
« Puis, la dernière saison de Michael Jordan, j’étais encore le leader des votes. J’étais abasourdi. On savait tous qu’il allait être titulaire, ça ne faisait aucun doute dans mon esprit. Je lui ai donné ma place. C’était fou pour moi. Mes amis me demandaient si j’avais conscience d’avoir récolté plus de voix que Michael Jordan dans sa dernière saison… C’est difficile à croire. Ça fait partie de ces moments où je me suis dit, d’accord, ça va bien pour moi. »