Interview Donovan Mitchell : « Je peux beaucoup apprendre de Mike Conley »

Comme à son habitude, Donovan Mitchell s’est montré souriant et abordable lors de cette dernière étape de la tournée « Take on summer » durant laquelle il a participé au Skills Challenge, assisté aux finales 1vs1, 3vs3 ainsi qu’au concours de dunks animé par la « Slam Nation » en plein cœur de la Canopée des Halles.

Les fans ont répondu présent pour voir le nouveau phénomène du Jazz accompagné de James Harden, en plein Paris. Entre deux sollicitations, « Spida » s’est adonné au jeu des questions/réponses.

Bienvenue Donovan, qu’est-ce que ça vous fait d’être à Paris ?

Je suis très heureux d’être là. Avec la sortie de ma basket, j’ai l’occasion de participer à ce tour. Dès que j’ai su que je venais à Paris, j’ai immédiatement appelé mon coéquipier Rudy (Gobert), pour savoir ce que je pouvais faire. Il m’a conseillé pour que je me balade en ville, que je mange dans de bons restaurants. J’ai reçu beaucoup de soutien de mes fans, l’expérience a vraiment été exceptionnelle.

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« Remporter le titre, c’est l’objectif principal »

Comment avez-vous abordé cette deuxième saison en NBA sans pouvoir bénéficier du même effet de surprise que l’année précédente ?

Ça s’est bien passé. Il m’a fallu un peu de temps pour me mettre en route, mais ça fait partie du processus, d’être capable d’apprendre. Alors que ma troisième année se profile, je pourrais me faire une meilleure idée de ce qui va suivre et j’espère continuer à construire et m’améliorer.

Quels sont vos objectifs personnels pour la saison prochaine ?

Continuer de progresser. Le All-Star Game, les titres personnels, tout ça c’est bien, mais ça viendra tout seul tant qu’on gagne des matchs. Je ne vais pas venir devant vous pour dire : « C’est mon année ». La chose principale sur laquelle je me concentre, c’est gagner et remporter le titre. Le niveau de la Conférence Ouest s’est encore élevé, il faudra être prêt pour ça.

Et collectivement ?

Remporter le titre, c’est l’objectif principal. Comme je l’ai dit, il faut commencer à gagner pour enclencher une dynamique positive. On pense en tant qu’équipe et il faudra aussi bâtir un état d’esprit d’équipe irréprochable pour être compétitifs.

Auriez-vous imaginé être ici il y a deux ans lorsque vous avez fait vos débuts en NBA ?

Non, pas du tout ! C’est ce qui rend tout ça incroyable, le fait que les gens portent mes baskets, me soutiennent vraiment, c’est fou. C’est un sentiment incroyable. Je ne prends pas tout ça pour acquis, c’est aussi une grosse responsabilité. Ça va me permettre de hisser mon niveau de jeu mais aussi de devenir meilleur en tant que personne.

Etes-vous satisfait du recrutement de Mike Conley et Bojan Bogdanovic ?

Je suis enthousiaste que le Jazz ait pu récupérer ces deux joueurs. Ce sont de vrais compétiteurs. Je trouve qu’ils sont sous-cotés en NBA, au même titre que Jeff (Green), Ed (Davis) ou Emmanuel (Mudiay). J’ai hâte d’y être car on va avoir une vraie chance. On va essayer de se concentrer sur nous-mêmes et tâcher de faire de notre mieux.

« Ce sera plus facile pour moi avec Mike Conley à mes côtés »

Qu’est ce que ça va changer pour vous d’évoluer aux côtés d’un joueur comme Mike Conley ?

Je pense que ce sera plus facile pour moi. C’est un gars qui peut créer, aller dans la peinture, ressortir le ballon, trouver des gars ouverts. Je pense que je peux aussi beaucoup apprendre de lui.

En terme de leadership, que va-t-il apporter ?

C’est quelqu’un qui a du caractère et je vais aussi pouvoir apprendre de lui à ses côtés sur ce point. Que ce soit en tant que leader, joueur ou en tant que personne. Il n’a jamais pris une faute technique de sa carrière, il sait faire les choses bien. Je dois trouver des moyens pour progresser mais aussi regarder, voir comment il agit pour apprendre et comprendre pourquoi il fait partie des meilleurs meneurs de la ligue.

Vous avez déjà remporté le Slam Dunk Contest. C’est quelque chose que vous aimeriez refaire ?

Oui clairement ! Je ne sais pas encore quand mais j’aimerais vraiment le refaire.

Qu’est-ce qui rend l’équipe d’Utah si spéciale et en mesure de remporter le titre l’an prochain ?

Il n’y a pas seulement l’équipe mais tous les gens qui travaillent pour la franchise, le soutien dont on bénéficie. On a les meilleurs fans de la NBA. Ça nous donne un vrai avantage à la maison. On ne se repose pas là-dessus, nous les joueurs, mais clairement, les fans ont été incroyables ces deux dernières années.

« J’ai souffert mais ça m’a aidé mentalement »

Qu’avez-vous appris cette saison après avoir été la surprise de la saison 2017-2018 ?

C’est la NBA, il a fallu évoluer entre la première et ma deuxième saison, passer du joueur pas très connu à celui qui a les faveurs du « scouting report » adverse. Ça fait une grosse différence. Les défenses se sont adaptées et j’ai dû m’y habituer. Ça fait partie du processus. J’ai souffert mais ça m’a aidé mentalement de comprendre ça et de trouver les solutions pour passer un nouveau cap.

Le roster a beaucoup évolué comparé à votre saison précédente. Ça va changer votre façon de vous préparer cet été ?

Non, ce qui va être important après avoir réalisé deux bonnes saisons en terminant deux fois à la 5e place, c’est de continuer à nous concentrer sur ce qui nous a permis d’en arriver là, pas seulement moi mais beaucoup de mes coéquipiers. En ce qui me concerne, je vais faire en sorte d’arriver avec la bonne mentalité. Ne pas être perso, faire la bonne passe, la bonne action, le bon mouvement. Le reste viendra tout seul.

Où vous situez-vous dans cette conférence Ouest ?

En tant que compétiteur, on veut toujours viser le plus haut. Il faut comprendre que les Damian Lillard, LeBron James, Kawhi Leonard, Steph Curry, tous ces gars vont tout faire pour nous battre, et nous aussi. La conférence Ouest va être vraiment relevée cette année. Pour nous, il s’agira de rester qui on est et rester compétitif.

« Le plus important pour avancer sera de passer les demi-finales de conférence »

C’est comment de jouer pour Quin Snyder ?

C’est quelqu’un d’authentique, un super coach mais aussi quelqu’un qui se soucie vraiment de ses joueurs, sur et en dehors du terrain. Je crois que c’est pour ça aussi qu’il en est arrivé là. C’est vraiment un coach qui bosse en collaboration avec les joueurs. À chaque match, il a le souci du détail et fait en sorte que chacun sache exactement ce qu’il a à faire. C’est ce qui le rend si particulier. C’est un super gars, avec qui on aime être. Les joueurs l’apprécient.

Dans un an, il y aura les Jeux Olympiques. C’est un objectif pour vous ?

Oui, ce serait énorme. Je vais tout donner avec Team USA à la Coupe du Monde le mois prochain. Ça va être ma première expérience au sein d’une telle équipe. J’ai hâte d’y être.

Pensez-vous que les petits marchés comme Utah ont leur chance pour remporter le titre ?

Bien sûr, regardez Milwaukee qui a fini premier à l’Est. Golden State était un petit marché il n’y a pas si longtemps, OKC aussi… On n’a pas forcément besoin d’être un gros marché pour remporter le titre. Tout ce qui importe, c’est ce que tu fais sur le parquet. C’est comme ça que je le vois. On ne se soucie pas de ça, petit marché ou gros marché, on fait notre job et on a une énorme motivation à l’idée de le faire à Utah.

Vous trouvez des similitudes avec le parcours de Toronto ?

Oui clairement. On a accompli des choses ces deux dernières années en déjouant les pronostics nous aussi. On était supposés être une lottery team mais on est une vraie équipe de playoffs. On ne veut plus se satisfaire d’être en playoffs après ce qu’on a fait. Cette saison peut être un tournant. Le plus important pour continuer d’avancer sera de passer les demi-finales de conférence.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.