NBA
Ce soir
NBA
Ce soir
GSW
HOU3:00
Pariez en ligne avec Unibet
  • GOL1.45HOU2.78Pariez
  • DEN1.8LA 1.99Pariez
  • 100€ offertsLa suite →

L’odyssée de P.J. Tucker

Le « role player » des Rockets est passé par l’Europe, de 2007 à 2012, avant de revenir en NBA et d’y trouver sa place. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’humilité et de fierté qu’il défend sur son ami Kevin Durant en playoffs. « Je suis heureux d’être là, vraiment ». Tout simplement…

Le parcours de P.J. Tucker est atypique. C’est aussi un bel exemple de persévérance. Ou quand le travail finit par forcer le destin. Sélectionné en 36e position de la Draft 2006 par les Raptors, l’ailier ne parvient pas à se faire une place en NBA.

Sa polyvalence joue alors contre lui, mais aussi son absence d’un gros point fort, et le coach de l’époque, Sam Mitchell, ne parvient pas à l’utiliser. Résultat des courses : il ne joue pas plus de cinq minutes par match pour moins de deux points en moyenne. Il se retrouve en ligue de développement et finit par être remercié par la franchise canadienne le 24 mars 2007.

« Je ne savais pas ce que ça voulait dire d’être un pro »

Avec le recul, P.J. Tucker ne blâme personne d’autre que lui-même. Comme Carmelo Anthony dans le dernier épisode de Game of Zones (qui n’a finalement pas réussi à lui piquer sa place en début de saison), le rookie fraîchement élu meilleur joueur de la Big 12 conference est plein de certitudes, mais se mange la réalité du monde professionnel en pleine face.

« J’ai tout fait de travers. C’était l’une des pires années de ma vie. Tu sors de l’université, tu es « the man », » se remémore-t-il pour The Undefeated. « Toronto me drafte, mais me prend seulement parce que j’étais le meilleur joueur disponible. Ils n’avaient pas vraiment besoin de moi. Et je n’ai pas eu beaucoup d’aide ou quelqu’un pour me guider. Je ne jouais pas. Je ne pouvais pas faire mes preuves à l’entraînement. Et c’est un basket d’adultes, avec des gars qui sont là pour nourrir leur famille. Je me crois meilleur que tout le monde, c’est comme ça que pensent tous les joueurs qui arrivent de la fac. Mais je ne savais pas ce que ça voulait dire, d’être un pro ».

Pendant cinq ans, P.J. Tucker découvre donc la vie de basketteur professionnel loin de chez lui. En Europe, il passe par Israël, l’Ukraine, l’Italie, la Grèce, le Monténégro, l’Allemagne et la Russie. « C’était dur d’être loin de chez moi. Tu dois apprendre comment on joue là-bas. Il n’est pas question de mettre 30 points chaque soir et d’être dans la lumière. La plupart des gars qui pensent comme ça ne durent pas là-bas. Ce qui importe, c’est de gagner. Si tu es un gagnant, tu peux y jouer pour toujours ».

P.J. Tucker est de cette trempe, et remporte le championnat allemand en étant MVP de la finale avec Bamberg en 2012. Il devient une star du basket européen, à tel point que le club du BC Spartak Saint-Petersbourg lui propose un contrat à deux millions d’euros sur deux ans. Une très grosse somme en Europe.

Dan Majerle pour le relancer

C’est finalement grâce à une connaissance (le GM des Suns de l’époque se nomme Lance Blanks, son ancien coéquipier aux Texas Longhorns) et grâce au soutien sans faille de sa femme et son agent que PJ Tucker se décide à retenter sa chance, en passant par la case Summer League. Même s’il ne crève pas l’écran, il tape dans l’œil du coach de l’équipe de Phoenix, la légende de la franchise, Dan Majerle.

« Dan m’a dit : « Je te veux sur le meilleur joueur de chaque équipe et je veux que tu l’éteignes ». J’étais sa petite merveille. Déjà que Dan Majerle était l’un de mes joueurs préférés, il était carrément devenu un grand frère pour moi. Dan a pris cette habitude, de m’encourager à défendre fort sur les adversaires. Je savais que la défense était mon truc, mais c’est là que j’ai appris à aimer ça, et à voir à quel point ça pouvait avoir un impact sur les matchs. Tu peux vraiment changer le cours d’un match ainsi ».

Tomber au bon endroit, au bon moment, c’est tout un art. Après tout, et si Boris Diaw n’avait jamais croisé la route de Mike D’Antoni ? Lui aussi aurait peut-être dû faire ses valises vers le Vieux Continent.

P.J. Tucker a finalement bénéficié de ce coup de pouce du destin pour réintégrer la NBA et y jouer un vrai rôle. Il débute la saison avec le salaire minimum, oublie les millions russes, un vrai pari, et trois mois plus tard, le voilà récompensé par sa première titularisation, le 31 décembre 2012. Phoenix affronte Oklahoma City et PJ Tucker doit se farcir Kevin Durant, sorti de Texas comme lui, et c’est là encore un joli clin d’œil pour lui qui trouve KD sur son chemin depuis deux saisons maintenant en playoffs.

« Je suis passé du 15e homme, avec un contrat non garanti, à starter. Je me disais : « J’étais encore en Allemagne il n’y a pas si longtemps et personne ne pensait que je pourrais débuter un match NBA ». C’était assez fou pour moi ».

Défendre sur Kevin Durant en playoffs, le rêve de toute une vie

Aujourd’hui, il joue un rôle prépondérant chez les Rockets. Il est précieux pour étirer le jeu offensif cher à Mike D’Antoni en constituant une menace permanente dans les corners, mais c’est particulièrement pour sa défense sur Kevin Durant qu’il se distingue, comme lors du dernier match, une tâche pourtant ingrate qu’il prend vraiment à cœur.

« J’ai le plus grand respect pour Kevin. Je défends sur lui avec fierté. C’est quelque chose que je veux faire. Personne ne veut défendre Kevin Durant. Je respecte Pat Beverley pour s’être élevé et avoir dit : « Je le prends ». Car personne ne veut s’en charger. Tout le monde rêve de scorer 30 points, de mettre le tir de la gagne. Non, pas moi. J’aime mon rôle, j’aime ce que je fais. Ça peut paraître fou, mais c’est mon rêve. Et je vis mon rêve aujourd’hui en défendant sur Kevin Durant en playoffs NBA ».

Son parcours force l’humilité. Il lui permet aussi d’apprécier chaque seconde passée sur le terrain et le pousse à tout donner. « Là maintenant, alors que je suis en playoffs, je ne regarde pas en arrière. Mais je l’ai toujours en tête. Ça me permet de rester fort et ça me rend vraiment humble, d’être là à chaque match, chaque instant. Quand les gens me demandent pourquoi je joue si dur, je leur réponds « Je suis heureux d’être là, vraiment ».

Devoir de mémoire

S’il a réussi à vivre son rêve, beaucoup de jeunes comme lui ne sont pas prêts à leur arrivée en NBA. Son rôle désormais, alors qu’il a fêté ses 34 printemps hier, c’est aussi de guider ceux qui pourraient emprunter le même chemin.

« Les gars qui essaient d’aller en G-League, ceux qui en sortent, j’essaie de les aider autant que possible. C’est comme si ça faisait partie de mon job. Ça m’importe vraiment d’être un bon vétéran et de les aider à emprunter le bon chemin », ajoute-t-il. « J’essaie d’aider ceux qui sont sur le point de se faire dégager. Je leur dis : « Tu te rappelleras de moi quand tu seras dans ce bus en Europe » (…). Tu reviendras et tu me diras : j’aurais aimé gérer la situation différemment ».

Car rares sont ceux qui, comme lui, ont eu une seconde chance cinq ans après avoir disparu des radars sur le continent américain. « D’avoir été hors de la NBA si longtemps et d’avoir un impact aujourd’hui dans une équipe comme celle-là… Je ne sais pas si quelqu’un a déjà réussi ça », conclut-il.

En effet, ils ne sont pas légion… D’ailleurs, c’est quand que tu reviens tenter ta chance, Nando ?

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

Suivez toute l'actualité NBA sur la chaîne WhatsApp de Basket USA

Suivez nous également sur Google Actualités

Commentaires
Forum (et HS)  |   +  |   Règles et contenus illicites  |   0 commentaire Afficher les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *