Né dans la banlieue de Denver et formé à l’université de Colorado, en deuxième puis en première division NCAA, Derrick White (16 pts, 5 pds, 3 rbds) était comme chez lui cette nuit sur le parquet des Nuggets.
Intronisé dans le cinq de départ des Spurs après la grave blessure de Dejounte Murray, le meneur des Spurs a marqué les esprits avec ce poster monstrueux sur Paul Millsap. C’était au début de la deuxième mi-temps alors que les Nuggets comblaient leur retard sur des Spurs qui venaient de rater sept tirs de suite.
« Je ne sais pas ce qui s’est passé… J’ai regardé et je l’ai vu dans les airs » racontera Rudy Gay. « Au départ, je me suis dit : « Bon dunk ! ». Puis ensuite, je me suis dit : « Ne te blesse pas ! ». C’est mon côté vétéran qui est ressorti. »
Derrick White ne s’est pas blessé sur l’action, et même si sa deuxième mi-temps sera plus compliquée face au duo Murray-Harris, on le retrouvera dans les dernières secondes pour l’action la plus importante du match. Les Nuggets ont un dernier ballon pour égaliser, et c’est lui qui le vole dans les mains de Murray pour aller chercher les deux derniers lancers du match.
« Il a été spectaculaire » résume Gregg Popovich. « J’espère qu’il va continuer de jouer comme ça car ça va être une longue série. »
« C’est notre leader, c’est notre meneur de jeu »
Pour l’intéressé, qui n’avait joué que des bouts de match l’an passé face aux Warriors, c’était quasiment un baptême du feu. Son début de match était d’ailleurs compliqué avec deux fautes rapides face à un Jamal Murray très agressif.
Mais avec son alter ego, Bryn Forbes, le doute ne fait pas partie de leur vocabulaire. Ce sont quasiment des jumeaux même si Forbes est d’abord un shooteur et que White brille en défense. Les deux ont saisi leur chance dans cette équipe de San Antonio en reconstruction, et finalement, ils n’ont pas moins d’expérience qu’un Murray ou qu’un Harris.
« Si Derrick baisse la tête, on essaie de la lui relever » explique Rudy Gay. « C’est notre leader. C’est notre meneur de jeu. »
C’est aussi le leader défensif, et il faut le voir switcher sur les écrans. Et lorsqu’il se retrouve avec Nikola Jokic face à lui, il tient le choc physiquement en attendant qu’un Davis Bertans ou un LaMarcus Aldridge viennent lui filer un coup de main. C’est usant sur 48 minutes de playoffs, mais Derrick White en avait encore sous le capot pour voler ce dernier ballon. « J’étais déçu d’avoir perdu la balle, mais j’ai essayé de passer à autre chose sur l’action d’après » expliquera-t-il. « J’ai essayé de faire une action défensive, et de faire le nécessaire pour aider l’équipe à gagner. »
Mission réussie mais le plus dur commence : confirmer sur la durée car Jamal Murray sera revanchard après ses deux ratés des quinze dernières secondes.