Sorti tout droit de Kentucky, lui aussi, tout laissait à penser que John Wall serait le meilleur exemple à suivre pour De’Aron Fox en arrivant dans la grande ligue. Mais depuis l’an dernier, lors d’un passage par San Antonio en présaison, c’est Tony Parker qui fait davantage office de mentor pour le jeune meneur des Kings.
« C’est juste un super gars à qui je peux poser des questions et un super mec en général en dehors du basket », a expliqué De’Aaron Fox à The Athletic. J’ai récupéré son numéro l’an dernier parce qu’on a quelques similitudes dans notre jeu. Je voulais simplement bénéficier de ses conseils. Il est en NBA depuis tellement longtemps. Son niveau était bien meilleur que ce que les gens pouvaient imaginer, c’est un gars qui tournait autour des 22 points et 8 passes, ce n’est pas facile à faire ».
Deux profils (presque) similaires
C’est de Vlade Divac, ami de longue date de Gregg Popovich et Brandon Williams, assistant du GM des Kings et ancien joueur, que serait venue l’idée de faire bénéficier De’Aaron Fox des conseils de TP.
Même si le contexte était différent pour le Français, 28e choix de draft en provenance du Vieux Continent et plongé dans une équipe bâtie pour jouer les playoffs autour de ses tours jumelles Tim Duncan et David Robinson, les deux joueurs sont arrivés dans la ligue à 19 ans et ont rapidement été mis dans le grand bain avec de grosses responsabilités. Le gaucher des Kings a également pour arme fatale une vitesse d’exécution impressionnante, comme l’ancien joueur des Spurs, 18 ans plus tôt.
« Les deux sont arrivés dans la ligue avec cette incroyable vitesse et une facilité à finir près du cercle », a souligné James Borrego, coach des Hornets. « Là où j’ai vu l’amélioration de Fox, c’est sur ses changements de rythme. Il ne joue plus toujours à cent à l’heure, il change de rythme face à ses défenseurs maintenant et il termine mieux au cercle ».
Pour l’entraîneur, après la gestion du tempo, la prochaine étape pour le meneur de Sacramento consistera à améliorer son tir à mi-distance, comme Tony Parker a su le faire en son temps. En tout cas, ce dernier est pour le moins enthousiaste au sujet de son poulain, passé de 11.6 points et 4.4 passes par match sur sa saison rookie à 17.6 points et 7.2 passes cette saison.
« Il a fait un grand pas en avant depuis l’an dernier », assure TP. « Il est beaucoup plus à l’aise, il maîtrise mieux son jeu, se précipite moins, il joue vraiment bien cette année, je suis fier de lui. Il a beaucoup progressé et je pense qu’il peut aller très loin dans cette ligue. Il a tous les outils pour devenir un All-Star ».
Un élève à l’écoute
Au delà de sa vitesse exceptionnelle, Tony Parker laissera son fameux floater comme l’une des signatures de son jeu, un geste que De’Aron Fox « maîtrise déjà et fait très bien », ajoute le meneur de Charlotte. Les ajustements que devra réaliser le joueur de Sacramento résident aussi dans les détails, la gestion, les tâches propres au rôle de meneur de jeu.
« Le tempo, trouver le juste milieu entre le scoring et les passes, s’assurer que ses coéquipiers soient impliqués et en même temps, être agressif », a ajouté l’ex n°9 des Spurs. « Quand tu es un meneur scoreur, il y a toujours un équilibre difficile à trouver car en tant que meneur, il faut toujours que tu fasses jouer ton équipe comme il faut et impliquer tes coéquipiers en même temps. »
Au sein d’un effectif bien moins doté que la franchise texane aux débuts des années 2000, De’Aron Fox devra ajouter « la patience » à son arsenal. « Etre patient, capable d’écouter… Etre un leader mais aussi entendre ce que les autres me disent, écouter son coach, tes coéquipiers. Il ne s’agit pas d’être vocal tout le temps », conclut l’élève Fox sur la leçon du maître Parker.