Depuis sa nomination au poste de General Manager et à la vice-présidence des Kings en 2015 par Vivek Ranadive, Vlade Divac a longtemps été la risée au sein de la ligue. S’il n’était pas le seul fautif, guère aidé par exemple par la discorde publique entre George Karl et DeMarcus Cousins, le dirigeant fut tout de même à l’origine de décisions extrêmement douteuses, comme cet échange avec les Sixers dès sa première intersaison au cours duquel Sacramento a perdu un tour de Draft pour libérer de l’argent dans l’espoir de recruter l’été suivant, ou encore l’auteur d’une communication hésitante, notamment au lendemain de l’échange avec New Orleans concernant DeMarcus Cousins et Buddy Hield (mais aussi deux tours de Draft) : « Nous avions une meilleure offre », avait-il ainsi déclaré. Ou la sélection de Georgios Papagiannis en 13e choix en 2016.
Mais cette saison, les Kings ont fait du chemin, se plaçant même comme un candidat aux playoffs, et comme souvent lorsque la victoire est au rendez-vous, les critiques se font moins entendre. Pour autant, l’ancien pivot de Rick Adelman ne tombe pas dans l’autosatisfaction, conscient que le bon parcours de son équipe n’est pas suffisant pour pavoiser. Et si, aujourd’hui, sa franchise semble avoir remporté l’échange avec la Nouvelle-Orléans, désormais abandonnée par DeMarcus Cousins et Omri Casspi alors que Buddy Hield s’éclate en Californie, Vlade Divac tempère les félicitations.
« C’était juste une étape de plus pour nous. Nous sommes encore loin d’où nous voulons être mais nous avons fait de grands progrès », répond-il à The Athletic. « Cette nuit-là, je savais que c’était juste un pas de plus vers ce que nous essayons de construire (…) Je ne veux pas revenir en arrière pour parler de l’échange mais je savais à ce moment ce que j’obtenais : quelque chose de plus grand. Pas juste Buddy, pas juste un choix de draft, ni le deuxième… Je savais que nous serions en bas de classement et dans la lottery, donc nous avons choisi cette voie. C’était le tableau complet mais les gens réfléchissent juste en surface et je ne voulais pas m’expliquer ou essayer de me justifier. Je crois en ce que j’ai à faire. »
« Les gens ignorent ce qu’il se passe en coulisses »
Parmi les plus grands palmarès du basket européen, en tant que pivot de l’ex-Yougoslavie puis de la Serbie, sans doute le deuxième meilleur pivot de sa génération après Arvydas Sabonis, All-Star en NBA, Vlade Divac a prouvé qu’il savait gagner.
Cependant, hors du terrain, son flegme, son humour, sa nonchalance (joueur ou dirigeant, il n’a jamais cessé de fumer) tranchent avec l’univers clinique de la NBA et en tant que responsable de franchise, il a tout de même commis pas mal d’impairs, dont l’un qui a rendu fou-furieux Koby Altman, son homologue des Cavs. Au point de lui coller une réputation d’incompétent… Aujourd’hui, le principal intéressé balaye tous ces bruits du revers de la main.
« Je suis un compétiteur. Je sais comment gérer ce genre d’histoires », assure-t-il. « Je les ignore tout simplement car les gens veulent le meilleur pour les Kings mais ils ne connaissent pas les détails, ils ignorent ce qu’il se passe en coulisses et des tas d’autres choses. Je demandais juste un peu de temps et ce temps est venu (…) Je n’avais pas beaucoup d’expérience en tant que GM, je ne connaissais pas le salary cap et, d’une manière ou d’une autre, nous finissons avec 50 à 60 millions de dollars à dépenser cet été. J’imagine que j’ai été chanceux. »
Et cette masse salariale, le GM compte la mettre à profit pour pérenniser ces bons résultats. Quant à la Draft, comme Sacramento est pour le moment dépourvu de premiers tours, destinés à Philly ou Boston, Vlade Divac est prêt à faire sans.
« Je n’ai pas besoin de ces tours de Draft, j’ai tellement de jeunes à développer. Évidemment, j’aimerais en avoir plus et j’ai la souplesse financière pour en acquérir [ndlr : en récupérant un mauvais contrat en plus d’un tour de draft] donc si ça arrive, oui, mais ce n’est pas quelque chose dont je suis obsédé. Si cela se produit très bien, sinon tout va bien. J’ai d’autres choses à faire. »
L’important, en effet, c’est de consolider ces fondations, toujours fragiles à Sacramento. Il y a moins d’un mois, Dave Joerger (sans doute le principal responsable du début de saison réussie des Kings) avait ainsi été annoncé « sur la sellette ». Une fuite que le coach attribuait au bras droit de Vlade Divac, Brandon Williams, qui voudrait lui prendre sa place.
Pour autant, Vlade Divac a décidé de ne distribuer aucune sanction face à cette tentative de déstabilisation interne.