12 points, 5 rebonds et 4 passes. La ligne de stats de Marquis Daniels face aux Pacers est bonne, sans toutefois être fantastique. Pourtant, c’est bien lui qui a été la clef de la victoire des Celtics dans le dernier quart-temps.
En remplaçant Nate Robinson qui avait du mal à poser le jeu des siens, Doc Rivers a réussi à creuser l’écart dans un match jusque-là dominé par Indiana.
Un cinq petit qui gêne Boston
Comme à son habitude, Jim O’Brien joue plutôt petit. Darren Collison, Brandon Rush, Danny Granger, James Posey et Roy Hibbert sont sur le terrain. Soit un pivot pour un meneur, un arrière et deux ailiers.
Cette configuration gêne pas mal les Celtics dans le troisième quart-temps. Obligés de couvrir des zones inhabituelles, les grands sont souvent en retard. Les rotations sont plus difficiles et Brandon Rush profite de l’espace pour créer un écart en faveur d’Indiana.
Marquis Daniels, meneur malgré lui
Doc Rivers décide alors de changer les choses. Exit Nate Robinson. Marquis Daniels rentre et prend la mène. Ce n’est pas son poste naturel mais l’habituel arrière est capable d’assumer l’intérim.
Il y a désormais un mismatch (déséquilibre entre deux joueurs) offensif car Darren Collison défend sur Daniels. Profitant de l’avantage de taille, celui-ci se place au poste bas pour tenter de profiter d’un adversaire petit et peu puissant.
Ses coéquipiers sont obligés de venir l’aider et Marquis Daniels, intelligemment, ressort le ballon vers Glen Davis qui se retrouve tout seul pour tirer.
Indiana s’adapte, Boston aussi
Jim O’Brien prend alors un temps mort car il ne peut pas continuer ainsi, surtout que Boston vient de reprendre l’avantage. C’est désormais Brandon Rush qui s’occupe de Daniels tandis que Collison se charge de Von Wafer.
Boston redonne la balle à Daniels au poste bas. Cette fois, il lui est difficile de faire la différence face à un défenseur aussi puissant que lui. Il se décale donc et attend la coupe de Von Wafer.
Celle-ci intervient au bon moment. Notez d’ailleurs le petit coup de fesse de Jermaine O’Neal sur Darren Collison qui permet à Wafer de prendre une longueur d’avance. Du grand Art.
Pick and Pop tout à fait classique
L’écart est désormais creusé, il ne reste plus qu’à le confirmer. Glen Davis est chaud à mi-distance et les Celtics veulent donc en profiter. Ils exécutent un pick and pop (une sorte de pick and roll où le joueur qui pose l’écran s’écarte au lieu d’aller au cercle).
Mike Dunleavy et Josh McRoberts ne sont pas sur la même longueur d’onde. L’intérieur avait prévu de changer sur l’écran. Dunleavy, lui, subit l’écran et se précipite pour couvrir Daniels, laissant le champ libre à Big Baby.
Ray Allen enterre les derniers espoirs
Rien de tel qu’un 3 points de Ray Allen pour clore définitivement toute tentative de retour. Le schéma est simple, encore faut-il servir le shooteur dans le timing, ce que Nate Robinson n’arrivait pas à faire en début de match.
L’arrière de Boston se place sur son aile, fait semblant de couper vers l’autre côté et profite d’un écran de Jermaine O’Neal pour repartir vers la ligne, recevoir le ballon et tirer. Simple et efficace.
En plaçant Marquis Daniels au poste de meneur, Doc Rivers comblait d’abord l’absence de ses habituels déclencheurs offensifs (Rajon Rondo et Delonte West) mais aussi la relative inefficacité de Nate Robinson.
Mais l’ailier a parfaitement assumé son rôle. On voit pourtant clairement que c’est Doc Rivers qui reconnait les situations et appelle les systèmes. Le coach de Boston a plusieurs fois adapté ses options offensives à la défense et aux différents match-ups qui lui ont été proposés. Dans le dernier quart-temps, il a quasiment toujours trouvé une solution pour se jouer de son adversaire du soir.
Bien sûr, les grands joueurs sont essentiels pour faire une grande équipe. Mais c’est à ce genre de détails que l’on voit que les grands coachs sont tout autant importants.