Après avoir disputé 18 saisons dans la NBA et connu huit franchises, Richard Jefferson a raccroché les baskets le mois dernier.
Dans un long papier sur ESPN, il revient sur sa riche carrière, émaillée de quatre Finals et de compagnonnage avec des grands joueurs, dont des MVP, notamment à San Antonio. De son passage dans le Texas, entre 2009 et 2012, il garde un très bon souvenir, surtout pour Gregg Popovich.
« Le meilleur coach pour lequel j’ai joué », assure l’ailier. « J’aurais aimé lui donner une meilleure version de moi-même. Les Spurs, comme toutes les franchises qui connaissent du succès, sont en avance. Ils sont devant à des années-lumières. Je ne pourrai jamais dire trop de bonnes choses sur cette franchise. »
L’hygiène de vie parfaite des Spurs
Le champion 2016 a été frappé par le professionnalisme de la franchise, qui tranchait avec son quotidien.
« Quand je suis arrivé dans la ligue en 2001, je faisais deux entraînements quotidiennement pendant quatre jours durant le training camp, donc ce n’était pas inhabituel de débarquer au training camp avec 4 ou 5 kilos de trop. On perdait ce poids pendant le mois d’entraînement. C’était ainsi. On jouait quelques matchs de présaison, on mangeait de la salade et voilà. Le match d’ouverture, on était prêt. J’ai appris la NBA comme ça. À 21 ou 22 ans, ça fonctionne comme ça. Peu importe ce que je mangeais ou buvais, j’éliminais à chaque fois. »
Sauf qu’à San Antonio, ce laisser-aller ne passe pas.
« Je faisais encore ça à 28 ans et quand je me suis montré à San Antonio, tous les joueurs étaient prêts. J’avais encore ce logiciel des années 1990 et début 2000. J’ai donc galéré au début. Et beaucoup, de LaMarcus Aldridge à Brent Barry, connaissent des difficultés à San Antonio alors qu’ils étaient très bons ailleurs. »
Une main de fer
Cette différence, c’est donc Gregg Popovich qui l’impose : sens du détail, respect des consignes, pas de passe-droit, Richard Jefferson découvre un nouveau monde et un personnage unique.
« Popovich dirige d’une main de fer. Il a un haut niveau d’exigence. Votre cerveau est si sollicité sur tellement de choses qu’on oublie presque de shooter. Ça m’a ouvert les yeux. Avant cela, même dans des bonnes équipes, je me disais que je faisais partie des meilleurs joueurs. Donc que, si je passais sous un écran alors que je n’étais pas censé le faire, je n’allais pas sortir car je pesais 23 points par match. Popovich s’en fiche si vous mettez 20 points par match. Si vous passez sous l’écran et que ce n’était pas l’objectif, il prend un temps-mort, vous passe un savon et vous finissez sûrement sur le banc. »
L’expérience fera donc de lui un meilleur professionnel, un joueur plus mature.
« C’est une première pour moi, en terme de coaching. J’ai 28 ou 29 ans, ma grand-mère vient tout juste de décéder. J’étais encore un peu sous le choc. Je n’ai pas été bon dans ces conditions. Mais j’ai appris que si les choses ne tournent pas en votre faveur et que vous agissez comme un petit con, ça ne fait que les aggraver. En se comportant comme un professionnel, on a de meilleures chances de s’en sortir. J’ai ça en moi depuis que j’ai été un Spur. »