Avant le début de la saison, on imaginait que la réussite des Cavaliers cette année dépendrait de Kevin Love et Collin Sexton. Quelques semaines plus tard, le premier est déjà à l’infirmerie, le deuxième a du mal à s’adapter à la NBA, et Cleveland affiche un bilan d’une seule victoire pour dix défaites.
De quoi faire monter la frustration dans le vestiaire des Cavs, certains s’en prenant indirectement au rookie. Et si l’entraîneur Larry Drew a fait comprendre de son côté que l’équipe avait plus de chance de gagner quand Collin Sexton n’était pas sur le terrain, il refuse catégoriquement que l’on critique aussi durement le débutant.
Les vétérans rappelés à l’ordre par Larry Drew
On ne connaîtra pas la teneur des propos tenus dans les vestiaires, mais depuis le début de la saison, certaines critiques des vétérans semblent clairement dirigées vers le benjamin de l’équipe. D’après The Athletic, quelques vétérans du vestiaire expliquent d’ailleurs que le rookie « ne sait pas comment jouer » et refuse d’écouter les conseils. À Orlando, lors de cette défaite rageante au buzzer, Larry Drew a donc pris quelques joueurs à part pour les rappeler à l’ordre.
« Je n’ai pas trouvé juste du tout de s’en prendre à quelqu’un de 19 ans de cette façon », confie l’entraîneur chez Cleveland.com. « Comme je l’ai dit à certains gars, ils sont passés par là. Je suis sûr qu’ils auraient fait les mêmes erreurs à sa place. Pour qu’il apprenne, Collin doit commettre ces erreurs. »
On ne met pas une faillite collective sur le dos d’un seul homme, surtout quand il n’a qu’une dizaine de matchs au compteur.
« Je veux qu’il soit agressif, qu’il soit en mode attaque tout le temps, je ne veux pas qu’il soit passif. S’il perd la balle, je ne veux pas qu’il se demande ce que ses coéquipiers vont penser. Et je l’ai dit à l’équipe : on ne peut pas s’en prendre à ce gamin parce qu’il fait des erreurs. C’est assez difficile comme ça, d’arriver à ce niveau si jeune. On doit accepter ses erreurs comme on le fait avec les autres. »
« Il faut rapidement se souvenir qu’il n’a que 19 ans »
Très bavard depuis la rentrée, Tristan Thompson prend son rôle de capitaine à cœur : il a critiqué un peu tout le monde à Cleveland ces trois dernières semaines et a toujours son grain de sel à ajouter. Y compris dans ce dossier.
« Ce qui compte c’est de ralentir la cadence, et de l’accompagner. Il faut que nos coachs lui montrent des vidéos pour qu’il le voit. C’est un gars « visuel », donc au lieu de lui dire ceci ou cela, il faut ralentir en match et lui montrer les choses le lendemain à l’entraînement. Je pense que c’est ainsi que nous devons aborder les choses. »
À l’entendre, le meneur de jeu refuse la critique et « TT » cherche surtout un moyen de lui faire comprendre qu’il ne joue pas de la bonne manière. Jordan Clarkson l’imagine quant à lui plus à l’aise sur le poste d’arrière, pour profiter de ses qualités offensives. Bref, tout le monde a son mot à dire. Et c’est J.R. Smith qui possède la solution plus simple, et sans doute plus efficace : comprendre, accompagner et être patient.
« C’est frustrant parfois sur le moment », avoue l’arrière, « mais il faut rapidement se souvenir qu’il n’a que 19 ans. C’est un jeune garçon qui passe par le même genre de situations que j’ai moi-même connues. Je dois plutôt être le gars qui le pousse à progresser et s’assure qu’il est sur la bonne voie. Il y est, mais ça va prendre du temps. »
La meilleure réaction restera celle du principal intéressé, sur le terrain : pour sa première titularisation en carrière la nuit dernière dans la défaite contre OKC (4e plus jeune de l’histoire du club à être titulaire) il a rendu une jolie copie avec 15 points à 7/14 aux tirs et un bel état d’esprit. « Un test réussi » du propre aveu de son entraîneur.