Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de Lonzo Ball après l’arrivée de Rajon Rondo ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.
Aujourd’hui, place aux Nets, la deuxième franchise new-yorkaise, et qu’il semble loin le temps où Brooklyn montrait les muscles et les dollars pour jouer dans la cour du Heat, des Bulls et des Pacers à l’Est. Le projet de Mikhail Prokhorov a tourné au flop, et la franchise a payé très cher l’échange effectué avec les Celtics en 2013.
Pendant que Boston reconstruisait autour de jeunes talents, attirant même quelques-uns des meilleurs free agents (coup sur coup, Al Horford et Gordon Hayward), les Nets ont plongé, incapables de se relancer par la Draft.
Aujourd’hui, l’équipe entame la dernière phase de sa reconstruction avec l’arrivée d’un nouveau milliardaire (Joseph Stai) pour épauler puis sans doute prendre la suite de Mikhail Prokhorov, et les fondations semblent solides sur le plan technique avec le GM Sean Marks pour recruter et gérer au mieux la masse salariale et le coach Kenny Atkinson pour former les jeunes et attirer des vétérans. Ce duo est loué de tous, mais parviendra-t-il à séduire deux superstars en 2019 ?
Etat des lieux
Chi va piano va sano. Après s’être séparés de Deron Williams et Joe Johnson en 2015, et avoir engagé Sean Marks comme GM en 2016, les Nets remontent lentement mais doucement la pente. Les finances seront bientôt au beau fixe avec plusieurs dizaines de millions de dollars à dépenser, et les dirigeants misent tout sur la prochaine intersaison. Bien sûr, tout n’est pas parfait et le pari sur Allen Crabbe (encore 37 millions de contrat sur deux ans) n’est pas forcément génial. Mais pour le reste, il n’y a pas grand-chose à redire, et l’objectif est vraiment de développer un projet attractif par ses fondations en coulisses et son jeu sur le terrain. Pour cela, Kenny Atkinson instille des qualités dignes des Grizzlies, et beaucoup d’adversaires, joueurs comme coaches, louent les qualités de poil-à-gratter des Nets.
« Ils construisent quelque chose à partir de rien. Chaque fois qu’on les joue, c’est pareil » expliquait Steve Kerr cette saison. « Le premier match à Brooklyn, on était devant de 28 points et ils sont revenus à -4. Ils n’abandonnent jamais. Je suis tellement impressionné par ce qu’ils ont accompli quand on pense à ce dont Kenny Atkinson et Sean Marks ont hérité. Il faut donner du crédit à cette franchise pour avoir réussi à se mettre dans cette position sans tours de draft. »
Pas de tours de Draft, pas de stars non plus mais des joueurs revanchards (D’Angelo Russell, Spencer Dinwiddie, DeMarre Carroll…). La direction cible des joueurs en difficulté après avoir brillé ou été drafté très haut. Ce sont des paris, mais les joueurs recrutés sont responsabilisés. Pour Kenny Atkinson, le plus important est d’évoluer en confiance. Ses joueurs jouissent d’une grande liberté en attaque et le coach de Brooklyn est à la fois un formateur et un coach proche de ses joueurs.
« Quoi que vous fassiez, vous voulez croire dans votre leader. Notre leader, c’est Kenny » affirmait Rondae Hollis-Jefferson. « D’où je viens, c’est plutôt difficile de construire cette confiance. Vous ne croyez pas à fond en quelque chose, et vous n’êtes pas investi dans un projet. Mais j’ai le sentiment qu’une fois qu’on est impliqué et qu’on croit à fond en lui, alors on commence à voir les hauteurs et la pente. »
La métaphore se tient : relancer les Nets, c’est partir de tout en bas pour atteindre des sommets qu’on pense inaccessibles. Quand le groupe a confiance dans le guide, tout change.
Séduire en gagnant
Des propriétaires très riches, un quartier attractif, un GM malin, un coach prometteur… Mais que manque-t-il aux Nets pour attirer cette fameuse grosse pointure ? Tout simplement des victoires ! Depuis trois ans, la franchise reste sous le seuil des 30 succès et forcément, ça ne donne pas envie à une star de quitter son équipe pour y venir. Et ce même si la franchise a beaucoup d’argent. C’est pour cette raison que le coach a annoncé que, pour une fois, il y aurait peut-être un objectif chiffré.
L’identité de l’équipe est en place. Les adversaires reconnaissent leurs qualités. Il faut désormais transformer ça en victoires, et c’est sans doute plus facile à l’Est qu’à l’Ouest…
« Nos joueurs estiment que faire un bond énorme est possible, mais je pense qu’on doit aborder ça avec humilité » prévient tout de même Kenny Atkinson. « On n’a gagné que 28 matches l’an passé. Huit victoires de plus, c’est bien. C’est difficile en NBA. Mais je signerais bien pour une progression de 8 à 10 victoires. Ce serait fantastique ».
Ça mènerait les Nets aux alentours des 35 victoires, et ça rapproche de la 8e place à l’Est. Ce serait aussi le signe qu’il y a une constante progression et que l’effectif actuel, qui a peu évolué, avance bien. Est-ce que l’arrivée d’un joueur supplémentaire peut lui faire franchir un cap ? On évoque plutôt l’arrivée de deux joueurs qui s’apprécient, prêts à amener la franchise au sommet. Les noms de Kyrie Irving et Jimmy Butler circulent en effet et les Nets peuvent se les offrir la saison prochaine.
Mais la concurrence sera extrêmement féroce, et leurs voisins, les Knicks, pourraient aussi positionner sur les mêmes joueurs, et ils ont un avantage de (grande) taille : la présence de Kristaps Porzingis.