« C’est un rêve que j’ai réalisé. Etre là à shooter des trois points dans la salle et discuter avec Bob McAdoo, c’est génial. Et marrant.«
Mark Cuban restera toujours un grand gamin et le « fun » son leitmotiv principal, avec la titre, depuis son rachat des Mavs. Cela fait déjà presque 11 ans. Le zélé patron des Mavs, propriétaire à part dans un microcosme qu’il a sérieusement remué, prend toujours autant de plaisir malgré les amendes, les désillusions et l’absence de bague.
Sa candide tirade prononcée trois heures avant le match face au Heat il y a presque deux semaines est la preuve que le milliardaire rebelle n’est pas rassasié. Notre confrère Marc Spears de Yahoo! Sports a pris le temps de dresser le bilan d’une décennie avec le big boss texan.
« Je n’ai aucun regret. Je voulais faire bouger les choses pour avancer dans le bon sens, il fallait choquer et même si je n’aurais pas dû faire quelques gestes envers certains arbitres, c’était nécessaire. Avant moi, les propriétaires ne se souciaient pas du jeu et de l’arbitrage. J’ai fait changer des règles car j’ai porté une attention toute particulière sur le jeu. On m’a fait comprendre quand je suis arrivé, à ma première réunion des propriétaires, qu’il valait mieux que je me taise, surtout si je n’avais encore rien accompli dans la ligue. Mais quand je dépense 285 millions, je dis ce que j’ai à dire. Et aujourd’hui les nouveaux propriétaires veulent être comme Mark Cuban et beaucoup de franchises copient les Mavs« , confie le PDG de HDNet.
Mes amendes ont fait avancer les choses
Il poursuit :
« A part mes commentaires sur LeBron, je n’ai pas eu d’amende depuis longtemps. Cela ne veut pas dire que maintenant je me tais. Juste que la ligue a fini par m’écouter, ils ont apporté des réponses donc j’ai moins de raison de parler haut et fort. Depuis deux ans et demi, ma voix est entendue, je sens la différence. Chaque amende que j’ai eue valait la peine au centime près car elles ont toutes permis de porte l’attention sur des sujets qui le devaient. »
Sur les Three Amigos et l’été de recrutement, Cuban apporte de l’eau au moulin de son confrère Dan Gilbert :
« J’étais en contact par sms avec LeBron, Dwyane et Bosh. Mais ils avaient un plan en tête et on ne leur permettait pas de l’accomplir. Donc c’est logique qu’aucun ne soit venu chez nous. »
Un recrutement plus « humain »
Enfin sur son bilan, le petit-fils d’immigrés russes juifs ne nourrit aucune rancoeur.
« Je vis beaucoup mieux les défaites depuis que j’ai des enfants. La finale de 2006 j’essaye de ne pas trop y penser, sinon ça me donne encore des maux d’estomac. Après, sur les joueurs je ne vais pas faire le bilan individuel de chacun, on a fait des erreurs c’est sûr mais j’ai beaucoup appris. J’aurais aimé tirer ces enseignements plus tôt, mais c’est comme ça. J’ai réalisé que chacun n’avait pas le désir de gagner bien ancré dans ses tripes et son coeur. Chacun a ses motivations. Je considère beaucoup l’aspect humain désormais quand je signe des joueurs, je suis très impliqué sur ces questions là. Faire confiance à des gens qui ne le méritaient pas m’a coûté beaucoup d’argent mais ça fait partie du processus. Il n’y a pas de guide pratique sur comment gagner un titre. Il faut juste continuer d’apprendre, être meilleur et plus malin. C’est ce que je fais. »