Preview Playoffs 2018 : Houston (1) – Utah (5)

Beaucoup attendaient les retrouvailles entre les deux anciens coéquipiers Russell Westbrook et James Harden pour la revanche de l’an passé. Le Jazz en a décidé autrement en dominant OKC lors du premier tour (4-2). Malgré les départs de George Hill et de Gordon Hayward, Utah continue de faire sensation grâce à sa défense mais également à l’émergence de son rookie extraterrestre : Donovan Mitchell.

En s’invitant en demi-finale de conférence, les hommes de Quin Snyder ont déjà réussi leur saison et abordent cette série sans pression. Là où Houston, facile vainqueur de Minnesota, se présente avec une toute ambition : jouer le titre. La confrontation entre ces deux équipes aux styles opposés promet malgré tout des étincelles, et ça débute dès dimanche à 21h30.

Le monstre à deux têtes, James Harden et Chris Paul, a répondu présent lors des cinq matches du premier tour face aux Wolves. Le premier, plus que jamais favori pour le titre de MVP, a continué de scorer près de 30 points de moyenne malgré une adresse en-deçà de son pourcentage en saison régulière (41% en playoffs). James Harden maladroit comme lors de son horrible Game 2 (2/18 aux tirs !) ? Pas de problème car Chris Paul est là pour prendre le relais et assurer la victoire de Houston.

Les deux hommes sont de tels créateurs qu’Utah va devoir faire très fort défensivement. Le gros point d’interrogation concerne Ricky Rubio. Touché à la cuisse lors du Game 6 de la nuit dernière, l’Espagnol, pièce maitresse dans l’attaque du Jazz, pourrait manquer quatre à cinq matches et forcément ça change beaucoup de choses. Avec Dante Exum ou Alec Burks en titulaire à la mène, Utah se présenterait avec deux crans en-dessous devant les Rockets.

Avantage : Houston

Le duel des postes est beaucoup plus équilibré ici. En plus d’un Harden ou Paul, qui alternent entre les postes 1 et 2, Houston s’appuie sur le solide vétéran et toujours constant Trevor Ariza. À voir lequel des trois hommes sera en charge de défendre sur la menace n°1 d’en face : Donovan Mitchell. Après sa saison extraordinaire, l’arrière a fait encore plus fort pour sa première série de playoffs : près de 29 points, 7 rebonds de moyenne et une pointe à 38 points pour sortir le Thunder.

Aussi fort en pénétration que dans le tir extérieur, clutch à souhait, le rookie parviendra-t-il à créer la sensation face aux Rockets aussi ? À côté de lui, on compte un joueur ô combien sous-estimé mais tout aussi essentiel, en la personne de Joe Ingles. Comptant parmi les joueurs les plus adroits de la ligue derrière l’arc, l’Australien aura d’autant plus importance si Ricky Rubio est gêné par sa cuisse. La capacité de création de Joe Ingles sera précieuse.

Avantage : Houston

Clint Capela vs Rudy Gobert. Ce duel des pivots européens, aux profils et à l’utilisation similaires, promet beaucoup. Les deux hommes sont des rouages défensifs essentiels pour leur formation respective, surtout Rudy Gobert. La gestion des fautes personnelles de chacun aura son importance. On se souvient que l’absence du Français, en « foul trouble » dans le Game 5 à OKC, avait coûté très, très cher au Jazz.

À leurs côtés, deux profils complètement différents. À Houston, P.J. Tucker joue au poste 4 fuyant capable de planter de loin et de défendre fort. Le « 3 & D » par excellence. Derrick Favors, en face de lui, sera-t-il suffisamment mobile pour aller le chercher ? Si ce n’est pas le cas, on ne serait pas surpris de voir Jae Crowder jouer davantage encore pour qu’Utah s’aligne sur le « small ball » de Houston.

Avantage : Utah

Lors du premier tour, Quin Snyder s’est essentiellement reposé sur une rotation très courte, à sept joueurs. Seuls Royce O’Neale et Jae Crowder ont pu disposer d’un temps de jeu conséquent. Dante Exum, Jonas Jerebko ou encore Ekpe Udoh ont été très peu utilisés jusqu’ici. Quant à Alec Burks, il n’est apparu que pour remplacer Ricky Rubio, blessé dans le Game 6. Conséquence : Donovan Mitchell devrait de nouveau voir son temps de jeu flirter avec les 40 minutes. Le rookie a la jeunesse pour lui, mais on a vu dans le 4e quart-temps face au Thunder qu’il pouvait aussi être cramé.

En face, Mike D’Antoni dispose d’une véritable armada de shooteurs : Eric Gordon, hyper maladroit lors du 1er tour, Ryan Anderson, Gerald Green… Fait notable : Joe Johnson a été sous-utilisé jusqu’ici. L’ancien coach des Suns prévoit-il de lancer son vétéran pour faire du mal à son ancienne équipe ? Lui qui avait réussi de grands playoffs pour le Jazz la saison dernière…

Avantage : Houston

Quin Snyder et Mike D’Antoni sont tous les deux des candidats légitimes au titre de coach de l’année. Le premier a réalisé une véritable prouesse en maintenant son équipe au plus niveau malgré les départs de l’été dernier. Il maximise le potentiel de cette équipe. Sa bonne idée a été de confier l’attaque à son rookie Mitchell, tout en laissant la création au tandem Rubio-Ingles. Et tout en s’appuyant bien sûr sur ce qui fait l’ADN de la franchise : une grosse défense.

Mike D’Antoni, avec un effectif autrement plus riche, a lui aussi fait très fort en réussissant à faire cohabiter les deux vedettes, Chris Paul et James Harden. Et en plus d’appuyer sur la gâchette comme des forcenés (50 points dans un quart-temps face aux Wolves !) en attaque, les Rockets ont prouvé qu’ils pouvaient défendre fort. Ils ont d’ailleurs réussi l’une de leurs meilleures performances de la saison en la matière… face au Jazz.

Égalité

La défense du pick-and-roll. À côté du jeu en isolation pour le barbu, Houston s’appuie principalement sur le pick-and-roll entre Harden / Paul et Clint Capela, au démarrage de la plupart des actions des Texans. Le Suisse en profite largement pour rattraper les lobs et dunker à foison. C’est là que Rudy Gobert aura toute son importance. Pivot mobile, qui a beaucoup fait souffrir Russell Westbrook lors du premier tour, parviendra-t-il à contenir les drives de James Harden tout en bloquant l’accès au cercle de Clint Capela ? Si Quin Snyder trouve la réponse alors Utah aura sa chance.

Houston 4-0

5 novembre : Houston – Utah (137-110)
7 décembre : Utah – Houston (101-112)
18 décembre : Houston – Utah (120-99)
26 février : Utah – Houston (85-96)

Malgré sa salle qui peut se transformer en poudrière, son rookie sensationnel et son coach talentueux, Utah semble trop « court » pour passer la montagne Rockets. À peine inquiété face aux Wolves, Houston confirme jusqu’ici son statut de candidat au titre et ne semble attendre qu’une chose : sa confrontation avec les Warriors. Grâce à ses deux joueurs d’exception, une vraie profondeur de banc et sa menace offensive constante, Houston parait trop fort pour le Jazz. Attention tout de même à la défense de Utah et à son collectif qui lui ont permis de terminer la saison comme un boulet de canon. Sur la dynamique de la fin de saison, le Jazz est mieux mais la possible absence de Ricky Rubio et une rotation courte peuvent coûter cher face à l’attaque de Houston.

Houston 4-2

Game 1 : à Houston, dimanche 29 avril
Game 2 : à Houston State, mercredi 2 mai
Game 3 : à Utah, vendredi 4 mai ou samedi 5 mai
Game 4 : à Utah, dimanche 6 mai ou lundi 7 mai
Game 5 : à Houston, mardi 8 mai ou mercredi 9 mai **
Game 6 : à Utah, jeudi 10 mai ou vendredi 11 mai **
Game 7 : à Houston, lundi 14 mai **

**si nécessaire