Penny Hardaway et Shaquille O’Neal conseillent Ben Simmons et Joel Embiid

La comparaison a déjà été faite il y a quelques mois : Ben Simmons et Joel Embiid seraient les dignes héritiers de Penny Hardaway et Shaquille O’Neal.

Il faut dire que les points communs ne manquent pas au-delà de leurs talents à leurs postes respectifs : dans les deux cas, le meneur a débuté après le pivot, la franchise a connu les playoffs la première saison de leur entente, la complémentarité technique et l’entente sont déjà optimales après seulement quelques rencontres en saison régulière. Enfin, Orlando comme Philadelphie font peur à toute la ligue.

« Je pensais qu’on allait être les nouveaux Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar », se souvient Shaq pour The Undefeated. « Je savais ce que je voulais car j’avais déjà un meneur, mais il était âgé (Scott Skiles). On devait construire des schémas défensifs autour de lui, comme quand on le postait. On devait alors faire prise à deux. J’étais fatigué de tout ça. »

Penny Hardaway a alors débarqué avec son élégance, son jeu complet et son sens de la passe pour compléter le jeu physique, féroce et dominant du pivot. Un peu comme Ben Simmons avec Joel Embiid, blessé et souvent isolé la saison passée.

« C’est génial d’avoir une star à une position opposée à la votre », explique Penny Hardaway, en référence au duo meneur-pivot. « Ça rend le jeu plus facile. Joel facilite les choses pour Ben, et inversement. Comme Shaq et moi. C’était de la poésie en mouvement. »

Attention à l’idée de potentiel et aux querelles d’egos

Comme les deux joueurs d’Orlando ont réussi trois saisons ensemble de grande qualité mais avec une fin d’aventure un peu compliquée – sportivement avec un « sweep » contre Chicago mais pas que – et un énorme regret avec les Finals 1995 perdues, quels conseils peuvent-ils bien donner au binôme des Sixers ?

« Le mot potentiel peut-être dangereux car cela veut dire qu’on a les capacités de faire quelque chose », estime Penny Hardaway. « Donc la seule chose que je peux leur dire, c’est de ne rien prendre pour acquis. Comme penser que cela va arriver la saison prochaine car ils sont encore jeunes. Actuellement, avec la dynamique qu’ils vivent, il faut être prudent si on pense qu’on ne gagnera non pas ce tour de playoffs cette année, mais la saison prochaine. »

Comme tout duo qui se respecte, Shaq aborde la même question du temps que son ancien coéquipier, sous un autre angle.

« La plus grande leçon que j’ai apprise, c’est de ne rien célébrer tant que le boulot n’est pas terminé. Je me souviens du moment où on a battu Michael Jordan et les Bulls (en 1995), on pensait déjà avoir gagné le titre. Mais Houston, champion en titre, savait comment gagner et pas nous. Quand on est jeune, on ne sait pas ce qu’il faut faire pour gagner un titre. »

Il faut donc gagner maintenant et gagner le plus possible pour les deux diamants de Philadelphie. Ne pas se satisfaire d’une ou deux séries remportées ou trop miser sur la jeunesse et l’accumulation d’expérience. Car l’avenir, Penny Hardaway et Shaquille O’Neal l’ont montré, peut être cruel.

« J’espère qu’ils pourront rester ensemble et qu’ils n’auront pas de petits problèmes », avance le pivot. « Ne pas s’inquiéter de qui est payé le plus. S’ils restent ensemble, ils seront très compliqués à battre. »