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Interview Rudy Gobert : « Si tu as plus d’influence en 56 matchs que n’importe qui en 82… »

Au milieu de l’agitation qu’est la course aux playoffs à l’Ouest, le Jazz peut compter sur la force tranquille de Rudy Gobert. Depuis son retour de blessure à la mi-janvier, Utah est devenu la meilleure défense NBA et a inversé une situation pourtant bien précaire. Alors bien loin d’une qualification en playoffs, la confiance du français en son équipe n’a jamais flanché et deux mois, et seulement six défaites, plus tard, le Jazz est toujours en course pour accrocher la quatrième place de sa conférence.

Après une victoire convaincante face à des Warriors privés de leurs quatre All Stars, Rudy Gobert a pris le temps de revenir pour Basket USA sur les raisons du succès de son équipe depuis son retour, sur ce qui rend le Jazz si performant dans le développement de ses jeunes joueurs, et sur ses chances de gagner le titre de défenseur de l’année malgré avoir manqué un quart de la saison.

Vous avez récemment eu du mal à finir les matchs face à des équipes supposées plus faibles. Vous avez perdu contre Atlanta, c’était serré face à Sacramento et Dallas, qu’est-ce qui a fait la différence ce soir face à des Warriors diminués et donc moins dangereux que d’habitude ?

Notre concentration. Lors des matchs précédents, on a arrêté de jouer dès qu’on faisait un écart alors que ce soir à +10, +15, on a continué d’être rigoureux défensivement. On les a forcés à prendre des tirs difficiles à mi-distance. Et offensivement on a eu du mal à se mettre en route car ils « switchaient » beaucoup sur pick & roll mais on savait qu’on devait continuer à faire vivre la balle et à les attaquer pour les faire craquer.

Revenons sur votre saison. Vous commencez doucement puis vous vous blessez deux fois coup sur coup. Vous perdez 16 matchs sur 20 pendant votre absence mais depuis votre retour, vous n’avez perdu que six matchs. Est-ce que pendant votre absence et malgré les défaites, vous pouviez voir que l’équipe allait dans le bon sens ?

Je pense que ma blessure, je ne dirais pas que ça a aidé l’équipe mais ça a responsabilisé tout le monde. Tout le monde devait faire dix fois plus pour survivre. Et malgré les défaites, je pense que tout le monde a progressé. Donovan (Mitchell) par exemple a été jeté dans la gueule du loup pour apprendre le jeu NBA et apprendre à prendre ses responsabilités et il a engrangé beaucoup d’expérience. Quand je suis revenu, je pense que ça a donné un boost d’énergie à tout le monde. On a pu construire sur les progrès défensifs que l’équipe avait effectués pendant mon absence et ça nous a servi de rampe de lancement.

Est-ce que vous étiez surpris de voir la vitesse avec laquelle vous avez réalisé cette transition ?

Ça a pris deux, trois matchs. Lors de mon premier match, on perd contre New York à la maison, après on bat les Clippers, on perd à Atlanta et on réagit bien en allant gagner à Detroit et après ça on est parti sur onze victoires de suite. On a gagné à Toronto, on bat les Warriors de trente points. Donc ça nous a pris quelques matchs, surtout pour moi. Au début j’avais un peu peur de sauter, d’aller au contre… Mais on avait une super communication et ce sont vraiment mes coéquipiers qui m’ont mis en confiance pour lancer cette série de victoire.

« On apprend aux joueurs les petites choses qui font la différence pour gagner des matchs »

Vous avez aussi récupéré Jae Crowder mi-février, quel est son impact sur votre deuxième cinq et plus généralement sur le groupe ?

Il est super. Il nous apporte une dimension physique supplémentaire, il joue dur. En attaque, il peut jouer trois ou quatre, il peut shooter et il nous donne des options supplémentaires en apportant des deux côtés du terrain.

On en parle beaucoup, et à juste titre, de Donovan Mitchell mais vous avez un autre rookie qui fait une saison solide avec Royce O’Neale. On en parle peu, est-ce que vous pouvez le présenter pour les gens en France qui ne le connaissent peut-être pas ?

Royce c’est un joueur qui est un peu sorti de nulle part. Il a fait quatre ans d’université, il a joué en Europe quelques années, notamment en Euroleague et en Espagne aussi. C’est vrai qu’on en parle peu mais c’est un super défenseur. Il fait des choses que tu ne vois pas forcément sur les statistiques mais qui aident vraiment l’équipe. Et en attaque, il a beaucoup progressé depuis le début de la saison. Il peut tirer à 3-points, il peut driver, c’est un joueur intelligent. Il est important dans notre rotation.

Ça devient une habitude pour le Jazz de développer des joueurs. Que ce soit Mitchell et O’Neale cette année, vous, Derrick Favors, Dante Exum, Alec Burks, Joe Ingles qui s’était fait couper par les Clippers avant d’arriver à Utah. C’est une nécessité pour un petit marché mais en quoi votre programme de développement est-il si performant ?

Je pense qu’on a un coaching staff et des dirigeants qui sont très intelligents. Comme tu le dis, on est un petit marché donc on sait qu’on ne va pas souvent être médiatisé mais il faut gagner des matchs et on doit le faire en équipe. On apprend aux joueurs à faire passer le collectif avant tout et aussi toutes les petites choses qui ne sont pas forcément spectaculaires mais qui font la différence pour t’aider à gagner.

« Les votants sont assez intelligents pour faire la part des choses »

Sur le plan personnel, vous faites partie des meilleurs défenseurs de la ligue mais vous ne recevez pas la même reconnaissance que les meilleurs attaquants comme Stephen Curry ou James Harden. Est-ce que c’est quelque chose qui vous dérange ? 

Vous ne pouvez pas juger l’impact que j’ai si vous ne regardez pas les matchs. Vous ne pouvez pas évaluer certains joueurs simplement en regardant le nombre de points, de rebonds, et de passes décisives. C’est pour ça que les gens regardent la feuille de match et se disent que vous n’apportez pas tant que ça mais je n’y accorde aucune importance. J’essaie juste d’aider mon équipe et je sais que les coachs et mes coéquipiers savent ce que j’apporte et c’est le plus important.

Pensez-vous qu’avec l’arrivée et la démocratisation des statistiques avancées, comme par exemple l’évaluation défensive, il est plus facile de juger des joueurs comme vous ou Draymond Green ?

Carrément. Il y a de plus en plus de chiffres qui peuvent vous permettre d’aller plus loin et de mieux comprendre l’impact qu’un joueur à non seulement sur un match mais également sur certains types d’actions.

Si on regarde ces statistiques avancées, vous êtes le grand favori pour le titre de meilleur défenseur de l’année. La seule ombre au tableau, c’est le nombre de matchs que vous avez manqués. Est-ce que vous pensez que c’est un argument valide ?

C’est un argument… mais si tu as plus d’influence en 56 matchs que n’importe qui en 82 matchs, il n’y a pas de raison que tu ne remportes pas ce trophée. Je pense que les votants sont assez intelligents pour faire la part des choses. Si pendant ton absence ton équipe n’était même pas dans les vingt meilleures défenses mais que depuis ton retour vous êtes devenu la meilleure défense de la ligue et que vous allez faire les playoffs, au final… ça prouve l’impact que tu as.

En parlant de playoffs, vous allez peut être vous retrouver face à Houston ou à Golden State au premier tour, deux équipes adeptes du « small ball ». Lors de votre dernier match face aux Rockets, vous vous êtes retrouvé à défendre sur Luc Mbah a Moute et P.J. Tucker, avec James Harden et Chris Paul qui vous ciblaient sur pick & roll pour vous forcer à défendre au large. Comment est-ce que vous gérez ce genre de situation ?

C’est vrai que sur ce match, Mbah a Moute a mis des shoots mais quand tu as Eric Gordon, James Harden, Trevor Ariza sur le terrain, sans manquer de respect à Mbah a Moute mais t’es content quand c’est lui qui tires à 3-points. Ce soir-là, il a été fort. Il a mis des shoots et il nous a forcés à sortir pour driver.

Est-ce la situation défensive la plus problématique pour vous ?

Pas vraiment, pas vraiment. Je suis capable de fermer sur les shooteurs. Après en général il y a toujours un joueur qui est moins adroit que les autres sur lequel je peux défendre pour pouvoir aider. Sur ce match, j’ai aussi défendu sur Tucker et ça s’est plutôt bien passé. S’il met dedans, c’est sûr qu’il faut s’ajuster mais eux doivent aussi défendre sur moi.

Je suis tout à fait d’accord, mais vos coéquipiers ne vous cherchent pas souvent dans ce genre de situation. Dans le money time face à Houston, c’est James Harden qui défendait sur vous et vous n’avez pas su en profiter suffisamment.

C’est clair. C’est clair qu’il faut qu’on progresse là dessus mais il y a déjà du mieux. Les gars apprennent à me la jeter quand j’ai un duel avantageux. On l’a vu ce soir un peu mais il faut qu’on continue à le faire.

Propos recueillis à Oakland.

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