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Kevin Couliau et sa Sphère d’Influence, « ce ballon qui a un impact sur tout le monde »

Dire que Kevin Couliau est un passionné de basket est un euphémisme. Le Nantais sillonne la planète depuis maintenant 13 ans pour photographier les playgrounds du monde entier, mais aussi leurs joueurs. Manille, Dakar, Hong Kong ou encore New York… Le coréalisateur du documentaire « Doin’ it in the park » – sorti en 2013 et récompensé outre-Atlantique – cherche sans relâche ces petites histoires reflétant l’influence du basket de rue sur ses pratiquants.

Du 8 au 30 septembre, le globe-trotter s’arrête à la mairie du IXe arrondissement de Paris pour partager 50 des plus beaux clichés de sa collection. L’occasion pour lui de sortir le troisième numéro de ses Asphalt Chronicles, magazine dédié au basket de rue. Et pour Basket USA d’évoquer avec lui cette « Sphère d’influence ».

Pourquoi une exposition et pourquoi maintenant ?

C’est vrai que j’ai tardé pour faire une exposition. J’avais déjà exposé certaines de ces photos à Berlin. Ça fait 12 ans que j’habite à Paris mais je n’avais pas pris le temps d’en faire, c’est un peu un comble. Le truc c’est que j’ai tellement de matière photographique qu’à un moment il faut le montrer au gens, dépasser le simple cadre des réseaux sociaux (ndlr : il possède une grosse communauté sur Instagram notamment). À la base, je les photographie pour qu’elles soient imprimées. Beaucoup de gens sont venus me voir lors du vernissage pour me dire : « Je te suis sur Instagram, il y a quelques photos que j’avais déjà vues, mais les voir imprimées dans un cadre d’exposition avec le texte, ça donne une autre dimension« . On voit beaucoup plus de choses que ce qu’on peut voir sur Instagram.

Comment ce projet a-il été rendu possible ?

J’ai eu cette opportunité avec la mairie du IXe et l’adjointe au maire Adeline Guillemain, qui m’a approché il y a un an. Ils font une expo sport par an et ils m’ont contacté : j’avais fait des photos du terrain de Pigalle, et la mairie du XIe c’est aussi le gymnase de la rue de Trévise, des associations qu’ils essayent de pousser… C’est un arrondissement qui a une culture basket. Donc ça a du sens de le faire ici.

Le titre de l’exposition est « Sphère d’influence ». Mais est-il question de l’influence du basket sur vous ? Sur les autres ? Sur la société ?

Pour moi, c’est ce ballon qui a un impact sur tout le monde. Bien sûr, sur moi en premier parce que c’est ce qui m’a permis de voyager aux quatres coins de la planète, de rencontrer des gens, de jouer et de prendre des photos dans des lieux dans lesquels je ne serais jamais allé. Mais pour moi le basket a une influence tellement profonde sur la vie de manière générale. Que ce soit un gamin aux Philippines qui va jouer au basket tous les jours sans avoir de chaussures ou de short et qui va trouver un exutoire, parfois pour sortir de la misère. Ou un gamin en Afrique qui grâce au basket va avoir une bourse d’études aux États Unis ou en Europe. Ça a aussi une influence politique : le fait que Barrack Obama soit joueur de basket a eu une résonance incroyable au quatre coins du monde. Dennis Rodman qui va jouer un match d’exhibition en Corée du Nord devant un dictateur, ça apaise les relations politiques.

C’est l’influence d’un sport. Pour moi c’est tout ça. Et puis il y a une influence un peu spirituel, c’est ce truc « le basket est une religion, le terrain c’est mon église« .

Est-ce le même basket qui est pratiqué à Paris, Manille ou Hongkong ? Dans la manière de jouer, dans l’attitude, dans les codes ?

Quand quelqu’un est foncièrement passionné par le basket, le language est le même pour tout le monde. Ce qui est intéressant, c’est de voir à quel point des gens sont plus passionnés que d’autres dans certains endroits. Je pense aux Philippines : mon premier voyage a été une révélation. Je me suis demandé comment ces gamins construisent un panier avec trois bouts de ficelle sur un arbre, jouent pieds nus sur l’asphalte avec des bouts de verres, alors que nous on se plaint de ne pas avoir un parquet qui brille et un panier avec un bon filet. C’est ça qui est intéressant : dans tous ces voyages, j’ai observé des traits dans la culture basket un peu différents. Aux États Unis on est vachement sur l’entertainment, au delà de la NBA, dans les playgrounds, c’est du ludique. Ils jouent au 21, au horse, alors qu’en France très peu. Quand on est trois en France, on se barre. Eux ils vont faire un jeu. C’est ce qui est intéressant, plus tu voyages, plus tu vois des cultures et des manières de pratiquer le sport différentes. Rien qu’à Paris : tu vas au jardin du Luxembourg, il n’y a pas de ligne a 3-points, pas de tracé au sol, et ils jouent en 7 points et chaque panier vaut 1 point.

Vous avez profité du vernissage pour sortir le troisième numéro d’Asphalt Chronicles, le premier en version A5 sur papier glacé. Après Manille et Dakar, c’est Paris qui est à l’honneur. Pourquoi ?

J’ai profité de l’exposition, et je me suis mis un petit coup de pression. À la base je voulais faire le numéro 3 sur Dubaï – peut être que ce sera le numéro 4 – mais j’ai passé beaucoup de temps à jouer sur les playgrounds en juillet. Et c’était nécessaire de le faire. Même en parlant avec Sacha Giffa, Samuel Nadeau, tous les mecs qui sont dedans, les gars se disent « mais pourquoi on n’a pas fait ça plus tôt« . Ce sont des gars qui ont la quarantaine, qui joue sur ces terrains depuis qu’ils ont 10 ans. C’est leur vie, leur mode de vie. Je regrette de ne pas avoir eu plus de temps pour parler de plus de terrains, de gens. Notamment la communauté asiatique qui joue à Carpentier, ou les terrains de Glacière et Stalingrad aussi. Mais c’est aussi un appel du pied pour les gens qui sont concernés par ces terrains-là, pour peut-se réveiller et activer leur culture. La destruction du terrain de Bir Hakeim par exemple, remplacé par un city stade, ça ne devrait pas arriver. On ne peut pas demander aux joueurs de playground de se fédérer. Par contre quand il faut aller faire entendre sa voix à la mairie, il faut que les basketteurs se bougent.

Le prochain numéro d’Asphalt Chronicles s’intéressera donc Dubaï ?

Oui, peut-être. Mais j’aimerais avoir cette formule : aller dans une ville, shooter, faire le magazine sur place, et exposer.

Et le prochain grand projet ?

J’aimerais bien faire tourner cette exposition parce que maintenant qu’on a pu travailler une scénographie intéressante, avec du grillage, cette histoire avec New York, oui ce serait de faire voyager l’expo. En France et ailleurs. Et ensuite continuer à voyager et shooter un peu de basket pour écrire un bouquin.

Exposition Sphère d’influence
Du 8 au 30 septembre
Mairie du IXe arrondissement, à Paris
6 rue Drouot

Asphalt Chronicles n°3
Sommaire : Magloire Djimrangaye & Moustapha Sonko, Sacha Giffa, Amara Sy, Samuel Nadeau, Porte de Charenton : Rym Chaouche & Evan Fournier, Diana Gandéga, Arthur Oriol, Stéphane Ashpool.

www.asphalt-chronicles.com
www.kevincouliau.com

Crédit photos article : Lucas Gillet

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