Il y a quelque chose d’irréel chez Ersan Ilyasova.
Malgré ses 2m08, ce joueur peut marquer à trois-points les yeux fermés et prendre des tirs dans les positions les plus folles.
Hier encore, son festival en première mi-temps – 14 points à 6/8 aux tirs – a permis à la Turquie de prendre rapidement le large face à la Slovénie.
« Il nous donne beaucoup de confiance en attaque, raconte Sinan Guler. C’est le genre de joueur dont on se demande toujours comment ils font pour mettre des tirs aussi compliqués. Mais en même temps, quand il les prend, on sait qu’il va les mettre. C’est vraiment génial de savoir que lorsque je pénètre, je peux ressortir la balle vers lui tout en étant certain qu’il mettra dedans. »
Les statistiques en attaque de l’ailier des Milwaukee Bucks depuis le début du tournoi donnent tout simplement le tournis : 15,7 points à 50,0 % de réussite aux tirs, dont 59,3 % à trois-points ! Hallucinant.
Ersan Ilyasova ne se contente pas d’être adroit à longue distance, il prend également une moisson de rebonds (7,7 rbds en moyenne) et défend comme un mort de faim.
« C’est un battant qui se donne toujours à fond sur le terrain, explique son coach Boscia Tanjevic. Mon fils l’appelle ‘Samouraï’. Il a un talent offensif extraordinaire et son énergie nous aide énormément. Être capable de défendre comme il le fait et ensuite de tirer à 70 % (78 % contre la Slovénie) de l’autre côté du terrain, c’est tout simplement incroyable. »
Si Hedo Turkoglu reste l’enfant chéri du pays, Ilyasova est véritablement devenu sur le terrain « le » joueur majeur de cette équipe turque. C’est par lui que passent tous les ballons et c’est lui qui imprime le rythme de la rencontre. Et à défaut d’être un leader vocal, Ilyasova montre son leadership en donnant l’exemple dans le jeu. Le tout à seulement 23 ans.
Étonnant lorsqu’on se souvient de ses débuts mitigés en NBA, il y a maintenant quatre ans. Après une saison sans saveur (6,1 pts à 38,3 % de réussite et 2,9 rbds) en 2006/07, l’ancien MVP du championnat d’Europe des moins de 20 ans (2006) décidait de retourner jouer deux saisons en Europe au FC Barcelone. Le temps de remporter un titre de champion d’Espagne (2009) et de développer son jeu. De retour chez les Bucks en début de saison dernière, Ilyasova (10,4 pts à 44,3 % et 6,4 rbds) a bouclé un bel exercice qui laisse présager un futur brillant.
Mais ce gamin veut d’abord mener la Turquie au titre mondial avec, pourquoi pas, une finale de rêve contre les États-Unis. Quant aux fans turcs, ils imaginent déjà son duel face à Kevin Durant.