Alors que la saison s’est terminée sur le titre des Warriors, Basket USA vous propose une nouvelle rubrique après ces Finals : les notes des joueurs. L’occasion de revenir sur les performances et d’évaluer l’impact des protagonistes.
GOLDEN STATE WARRIORS
Kevin Durant : 9/10
35.2 points / 8.4 rebonds / 5.4 passes / 55.6% au tir / 47.4% à 3-points
Il avait la pression après son choix de l’été dernier, et face à LeBron James, mais Kevin Durant a parfaitement répondu. Après les derniers Finals, Draymond Green lui avait immédiatement écrit : « Tu as vu ce qu’il nous manque. On a besoin de toi. À toi de jouer ». Ce qu’il manquait aux Warriors, c’était ce joueur capable de faire la décision seul, en isolation.
Stephen Curry et Klay Thompson ont besoin de mouvements, Kevin Durant peut lui forcer les choses sans l’aide de personne. C’est ce qu’il a fait, inscrivant des paniers décisifs sans aide, à l’image de ce shoot dans le Game 3 qui facilite tout pour Golden State. Dans les matchs à pression intense, quand les contacts se multiplient et que le jeu se fait extrêmement physique, la NBA redevient un sport d’isolation. C’est cette dimension qu’apporte désormais KD à l’équipe.
Stephen Curry : 8/10
26.8 points / 8.0 rebonds / 9.4 passes / 44.0% au tir / 38.8% à 3-points
Kevin Durant est un MVP des Finals logique mais Stephen Curry s’est bien rattrapé après des dernières Finals ratées. Plus concentré et moins enclin à tenter des passes impossibles (on ne l’a quasiment jamais vu essayer de faire des offrandes dans le dos), le double MVP a évolué à son vrai niveau, sans doute parce qu’il était aussi en pleine forme.
Mais comme le disait Andre Iguodala, la maturité du meneur a frappé. Habitué à jouer pour s’amuser, Stephen Curry a tout de même appris à rester sérieux. Il n’y a que lors de la première mi-temps du Game 3, lorsqu’il a commencé à offrir des ballons à Cleveland, qu’il a semblé retomber dans ses travers. Mais le reste du temps, il a fait tout ce dont l’équipe avait besoin, faisant confiance à ses coéquipiers lorsque les Cavs ont décidé de le « trapper » pour lui faire lâcher le cuir.
Car si Kevin Durant a été essentiel pour faire la différence dans les moments décisifs, Stephen Curry reste le centre de gravité de l’attaque des Warriors. Il en a pris conscience et s’est assuré qu’elle ne déraille pas.
Klay Thompson : 7/10
16.4 points / 4.8 rebonds / 2.2 passes / 42.9% au tir / 42.5% à 3-points
Auteur d’un premier match raté, Klay Thompson a ensuite retrouvé du rythme et a surtout marqué la série, en attaque, lors du Game 3. Avec une première mi-temps de feu, l’arrière a permis à Golden State de rester dans le match afin de s’offrir un hold-up qui a changé le cours des Finals. Surtout, il a dû freiner Kyrie Irving quasiment en continu.
Une mission extrêmement compliquée, tant le meneur adverse est fort en un-contre-un, et qui a sans doute épuisé le « Splash Brother ». Mais son activité défensive ainsi que sa présence pour étirer le jeu sont toujours essentielles.
Andre Iguodala : 7/10
8.6 points / 3.2 rebonds / 3.4 passes / 52.9% au tir / 33.3% à 3-points
Sixième homme de luxe des Warriors, Andre Iguodala a encore été précieux, notamment lorsque les titulaires prenaient des fautes un peu trop rapidement. Essentiel pour essayer de ralentir LeBron James, ou au moins le fatiguer, « Iggy » a donc surtout apporté en défense lors de ces Finals, dans le fameux « Cinq de la Mort » qui peut quasiment tout switcher.
Et puis, dans le Game 5, il a prouvé qu’il pouvait encore apporter offensivement. Agressif dans cette dernière partie, il a été le facteur X de cette ultime rencontre pour permettre aux Warriors de récupérer leur trône.
David West : 7/10
4.2 points / 2.0 rebonds / 0.6 passe / 58.8% au tir
Sa ligne statistique traduit mal l’impact de ses entrées. Ailier fort reconverti pivot, David West n’a peut-être plus la mobilité de ses belles années mais il est toujours capable d’offrir de bonnes minutes à Golden State. Au relais d’un Zaza Pachulia chargé de la première lame, l’ancien Pacer a apporté sa dimension physique et ses muscles sous le cercle.
De quoi faire passer quelques messages et s’offrir le titre pour lequel il a sacrifié beaucoup d’argent. Dans les vestiaires, après la rencontre, c’est lui qui semblait d’ailleurs le plus ému après cette victoire.
Draymond Green : 6/10
11.0 points / 10.2 rebonds / 4.8 passes / 34.5% au tir / 28.0% à 3-points
Il s’en voulait après ces dernières Finales, où sa suspension a sans doute coûté le titre aux Warriors. Plus en maîtrise de ses émotions, Draymond Green a pourtant flirté avec la ligne rouge lors du Game 4.
Dans le jeu, il a par contre semblé un ton en-dessous. Evidemment, il a été important en défense et dans la bataille sous le cercle mais en attaque, il a souvent fait de mauvais choix, piégé par une défense de Cleveland qui tentait d’enlever le ballon des mains de Stephen Curry et le forçait à créer ou à shooter. Maladroit et pas toujours inspiré, Draymond Green n’a pas eu son impact offensif habituel, et ça a permis aux Cavaliers de rester dans le coup.
Shaun Livingston : 5/10
6.6 points / 1.0 rebonds / 1.2 passes / 53.6% au tir
Principal remplaçant des Warriors aux côtés d’Andre Iguodala, Shaun Livingston a encore fait du Shaun Livingston. De la défense, du travail poste bas face à des meneurs de jeu plus petits et des tirs à mi-distance qui soulagent bien.
Même si, au bout du compte, Steve Kerr l’a bien moins utilisé que lors des autres Finals de l’équipe.
Zaza Pachulia : 5/10
3.2 points / 2.8 rebonds / 0.4 passe / 53.8% au tir
La principale (et quasiment unique) mission du pivot géorgien lors de ces Finals était d’éloigner Tristan Thompson du cercle et de ne pas lui permettre de récupérer des rebonds offensifs pour offrir de nouvelles possessions aux Cavs.
Dans ce registre, le pivot s’en est extrêmement bien tiré, écoeurant son adversaire en début de série, au point que Tyronn Lue soit obligé de limiter son temps de jeu. Dans les autres secteurs, par contre, Zaza Pachulia a souvent été pris par la patrouille avec ses tirages de maillot trop évidents et ses écrans beaucoup trop musclés. Et Cleveland était toujours ravi de le voir attaquer le cercle à la place des autres armes offensives de l’équipe.
Patrick McCaw : 5/10
2.2 points / 2.0 rebonds / 0.4 passe / 27.3% au tir / 20.0% à 3-points
Les rookies n’ont généralement pas le droit à la parole dans les moments importants. À Golden State, on a pourtant foi en Patrick McCaw et ce dernier l’a bien rendu à l’équipe avec de très bonnes minutes lors du Game 5.
Steve Kerr avait ainsi décidé de changer sa rotation, se privant de JaVale McGee et Ian Clark, dont les lacunes défensives étaient trop facilement exploitées par les Cavs. Lancé en sortie de banc à la place du back-up habituel, Patrick McCaw a montré qu’il était fait de sang-froid, inscrivant quelques paniers précieux et montrant sa valeur pour le futur.
JaVale McGee : 4/10
2.8 points / 2.5 rebonds / 0.8 passe / 66.7% au tir
Un Cavalier avait déclaré « anonymement » que JaVale McGee ne pourrait pas jouer en Finals parce qu’il n’était « pas assez intelligent ». En fait, ce sont ses problèmes sur le pick-and-roll qui ont empêché le pivot de fouler le terrain. Si sa verticalité aurait pu être précieuse, ses soucis défensifs ont vite obligé Steve Kerr à limiter ses minutes.
Ian Clark : 3/10
4.8 points / 1.0 rebonds / 0.8 passe / 43.8% au tir / 27.3% à 3-points
C’est peut-être la vraie déception de ces Finals côté Golden State. Back-up précieux de Stephen Curry en saison régulière et même lors de certains matchs de playoffs, Ian Clark a peu à peu disparu de la rotation des Warriors.
La faute à sa défense, abusée par un Kyrie Irving qui l’attaquait dès que possible, et le punissait à coup sûr.
James McAdoo (11 minutes) et Matt Barnes (9 minutes) ont eux trop peu joué pour être évalués.
CLEVELAND CAVALIERS
LeBron James : 9/10
33.6 points / 12.0 rebonds / 10.0 passe / 56.4% au tir / 38.7% à 3-points
Que reprocher à LeBron James lors de ces Finals ? Pas grand-chose tant le King a dû porter son équipe face à l’armada californienne. Obligé d’être hyper agressif offensivement tout en devant veiller sur Kevin Durant, le quadruple MVP avait les mains pleines… et pas vraiment le temps de se reposer. Dès qu’il s’asseyait sur le banc, Cleveland souffrait.
Il faut dire que LeBron James est à la base de quasiment tout dans le jeu des Cavs et que la dépendance de ses coéquipiers par rapport à ses décalages est criante. Dans ces conditions, pas étonnant qu’il ait fini sur les rotules. À 32 ans, qu’il soit capable d’être aussi productif en jouant autant est un miracle et on se rappèlera qu’il a pu se reposer seulement 1 minute 47 lors du Game 5…
Kyrie Irving : 8/10
27.4 points / 4.0 rebonds / 4.4 passes / 47.2% au tir / 41.1% à 3-points
Aux côtés de LeBron James, ses capacités sur le un-contre-un ont permis à Cleveland de tenir offensivement face aux Warriors. Kyrie Irving est d’ailleurs peut-être le joueur NBA le plus difficile à défendre en isolation.
En playoffs, lorsque Cleveland serre le jeu en défense, cette double arme en isolation est un sacerdoce pour les adversaires et permet à la troupe de l’Ohio de toujours trouver des solutions. Le revers de la médaille, c’est que le jeu des Cavs repose quasiment uniquement sur les deux compères, Kyrie Irving ayant toujours du mal à créer pour les autres.
Formidable scoreur, il doit aussi devenir un créateur, notamment pour préparer l’après-LeBron…
Kevin Love : 6/10
16.0 points / 11.2 rebonds / 1.0 passes / 38.8% au tir / 38.7% à 3-points
Blessé lors des premières Finals des Cavs puis transparents lors des deuxièmes, Kevin Love est enfin monté en régime, assurant son travail en défense tout en apportant des points en attaque, notamment lors du feu d’artifice du Game 4.
Reste que lorsque le jeu se durcit à l’extrême, Kevin Love peut complètement disparaître dans le jeu offensif des Cavs, son rôle se limitant alors à celui d’un ramasse-miettes au rebond offensif. Limité à la création et pas très efficace poste bas, l’ancienne star des Wolves est devenu un simple catch-and-shooteur de plus autour du duo James/Irving.
Richard Jefferson : 6/10
5.8 points / 2.4 rebonds / 0.4 passe / 44.4% au tir / 11.1% à 3-points
À bientôt 37 ans, Richard Jefferson fut pourtant le meilleur remplaçant des Cavaliers, et de loin. Toujours là pour rentrer dans le lard des adversaires et jouer physique, il a évidemment souffert face à Kevin Durant et sa taille.
Mais l’ailier est encore un soldat précieux pour LeBron James, grâce à sa défense et son activité.
J.R. Smith : 5/10
11.8 points / 1.6 rebond / 0.4 passe / 54.1% au tir / 58.1% à 3-points
Dans une saison très compliquée pour l’arrière, marquée par les blessures et la naissance de sa fille prématurée, J.R. Smith a finalement relevé la tête. Pourtant, l’ancien trublion des Knicks a complètement raté son début de Finals, traversant tel un fantôme les deux premières rencontres de la série.
Finalement, il a repris du poil de la bête lors du retour à Cleveland et le retour de son adresse extérieure a permis aux Cavs de rivaliser à nouveau. Aux côtés de LeBron James et Kyrie Irving, Cleveland a besoin de son apport offensif.
Tristan Thompson : 5/10
5.6 points / 5.8 rebonds / 2.6 passes / 54.5% au tir
Malmené en début de série par Zaza Pachulia, Tristan Thompson a vu son temps de jeu être limité. Il faut dire que face au « small ball » des Warriors, l’intérieur n’est pas d’une grande utilité lorsqu’il ne prend pas de rebonds. Tyronn Lue a d’ailleurs expliqué qu’il avait besoin de points face à Golden State et que, de ce côté-là, son pivot était limité…
Mais les Cavs ont besoin de Tristan Thompson, qui se définit comme leur « leader émotionnel ». C’est lorsqu’il va chercher des possessions supplémentaires que les adversaires commencent à baisser les bras et son activité en hausse lors des deux derniers matchs a réussi à émousser les Warriors. Sans doute que Cleveland aimerait qu’il fasse tout ça plus tôt.
Kyle Korver : 4/10
4.4 points / 1.2 rebond / 0.4 passes / 36.8% au tir / 31.3% à 3-points
Kyle Korver a 36 ans et ça commence à se voir. Visé défensivement par les Warriors, il attire toujours les défenses adverses et a permis aux Cavs de trouver quelques failles, mais sa maladresse fut une balle dans le pied de son équipe.
Recruté dans l’optique de ce troisième acte en Finals, il n’a pas vraiment pesé et se retrouve désormais free agent.
Iman Shumpert : 3/10
3.6 points / 2.0 rebonds / 0.8 passe / 23.5% au tir / 22.2% à 3-points
L’arrière aura affiché son agressivité lors du Game 4 remporté par les Cavaliers. Comme toute l’équipe, il a alors montré un sursaut d’orgueil, agressant Stephen Curry et prenant les Warriors à la gorge.
Sur le reste de la série, il fut par contre très en difficulté. S’il a bien rempli sa mission défensive sur Klay Thompson, en collant le « Splash Brother » et en perturbant ses déplacements, il a par contre souffert le martyre en attaque, ratant la plupart de ses tirs, jusqu’à carrément éviter de shooter. Face aux tous meilleurs, ses limites sont criantes.
Deron Williams : 2/10
1.0 point / 1.6 rebond / 1.2 passe / 12.5% au tir / 11.1% à 3-points
Recruté pour être le créateur de secours tant réclamé par LeBron James, Deron Williams n’a finalement rien apporté aux Cavs durant ces Finals. Extrêmement maladroit, ne sachant pas quoi faire offensivement et se contentant de dribbler sans véritablement créer, il a surtout affiché le poids des années et des blessures. Pas sûr donc qu’il reste dans l’Ohio.
Channing Frye (11 minutes), Dahtnay Jones (10 minutes), Derrick Williams (10 minutes) et James Jones (9 minutes) ont de leur côté trop peu joué pour être évalués.