Juste après le match, après la bise de sa maman, il confiera qu’il n’en avait pas dormi depuis deux jours. Il était si nerveux à l’idée de jouer ce Game 5 à domicile. Mais sur le terrain, son talent a pris le pas sur sa nervosité. Devenu le premier joueur depuis le Shaq à enchaîner cinq matches de suite à 30 points et plus dans une finale, Kevin Durant a d’abord joué les assassins silencieux.
On le trouve lent, presque peu concerné, et pourtant il en est déjà à 10 points lorsqu’il ramène les Warriors à -1 (43-42) au début du 2ème quart-temps. L’ailier All-Star a besoin de se lâcher. Ses coéquipiers aussi. Alors il va frapper par deux fois. À 3-points. Et hop, +15 pour les Warriors qui surfent sur un 21-2 pour assommer les Cavaliers.
39 points en 20 tirs. A 70% !
Mais LeBron James et les siens ne lâchent rien. Ils grignotent leur retard, et à l’entrée du money time, il n’y a plus que cinq points d’avance pour les Warriors. L’assassin devient moins silencieux. Il frappe fort. Encore à 3-points avec le défenseur bien collé à lui. Le tout avec une efficacité rare : 39 pts à 70% aux tirs, 63% à 3-points. C’est le Durant de Team USA, celui qui se promène dans le contexte FIBA. Sauf que là, c’est une finale NBA et qu’il y a LeBron James face à lui. Leur duel atteint des sommets.
« Je n’avais jamais vu LeBron et Kyrie jouer comme ça » confiera-t-il après le match. « Je chasse LeBron depuis 2012. C’est le seul que je regarde. On est à égalité maintenant. »
Les Cavaliers sont au bord de la rupture. Ils laissent des boulevards dans leur dos. Et Kevin Durant en profite. Ses coéquipiers aussi. Cette fois-ci, Cleveland ne reviendra pas, et Golden State remporte son deuxième trophée en trois ans. Pour KD, c’est le premier, et après l’accolade très fair play de LeBron, c’est sa maman qui l’étreint : « On l’a fait ! Je te l’avais dit quand j’avais 8 ans. On l’a fait. »
Le MVP 2014 a joué comme le meilleur joueur du monde sur cette finale, et on saura très vite s’il s’agit d’un passage de flambeau entre LeBron et lui…