Dario Saric, le guerrier croate bientôt rookie de l’année ?

« Dès l’ouverture du gymnase durant l’été et les premiers entraînements, en le voyant jouer, ce sont les premières choses qui apparaissent : sa dureté et son sens du jeu ».

Richaun Holmes résume assez bien l’impression que fait Dario Saric à Philadelphie. Attendu depuis 2014 et en difficulté en début de saison, le Croate de 22 ans a mis un peu de temps pour faire la transition entre l’Europe et la NBA mais il monte en puissance depuis un mois et demi. Entre le début de saison et le 4 février, le rookie tournait ainsi à 9.9 points, 5.8 rebonds et 1.7 passes à 37.7% de réussite au tir, en 24 minutes de moyenne.

Depuis ? 19.9 points, 7.9 rebonds et 3.8 passes à 48.1% de réussite, en 32 minutes !

« Je ne crois pas qu’il se voit vraiment comme un rookie », explique ainsi Gerald Henderson. « On peut voir qu’il a déjà joué face à des hommes. C’est un vrai dur ».

Pour ceux qui l’ont vu évoluer au Cibona Zagreb, à l’Efes Istanbul ou en équipe nationale de Croatie, ce n’est pas vraiment une surprise. Mais en NBA, la dureté physique n’est pas toujours un gage de réussite, et Dario Saric a dû observer et apprendre… notamment auprès d’Ersan Ilyasova. Comme le confirme Sergio Rodriguez.

« Je pense que la façon dont Ersan jouait lorsqu’il était ici a aidé Dario à voir comment progresser. Il a pris ce temps pour apprendre et peut-être qu’il y a eu des matchs où il n’a pas beaucoup joué, mais il était ensuite prêt pour saisir sa chance ».

Un rebondeur et un attaquant agressif et malin

En effet, depuis le transfert du Turc vers Atlanta, le Croate s’est pleinement révélé.

La dureté et l’énergie de Dario Saric se voient particulièrement au rebond offensif. Il n’hésite pas à se jeter vers le cercle lorsqu’il sent que ses camarades vont shooter, ni à pousser et à se montrer physique avec les adversaires.

Néanmoins, il ne se jette pas n’importe comment. Dans le basket, il est en effet démontré qu’un shoot raté est souvent récupéré côté faible, donc de l’autre côté du panier. C’est le principe d’inertie et Dario Saric semble en avoir bien conscience. Sur cette action face à New York, Nik Stauskas s’apprête à shooter dans le corner. Le Croate pourrait donc tenter de lutter pour prendre la position côté fort face à Carmelo Anthony. Au lieu de cela, il se place de l’autre côté du cercle.

Ces dernières semaines, Dario Saric a tout de même démontré qu’il n’était pas qu’un intérieur rugueux, capable de s’écarter pour punir les adversaires de loin. De plus en plus confiant, le rookie voit aussi très bien le jeu.

Son autre force, c’est en effet sa capacité à travailler pour attirer l’aide poste bas et libérer ses coéquipiers.

Lorsque la défense change et qu’il se retrouve face à un arrière ou un meneur, Dario Saric aime ainsi en profiter pour demander le ballon et jouer le un-contre-un. Dans ces conditions, les adversaires sont souvent obligés d’aider et le Croate peut, grâce à sa vision du jeu, trouver un coéquipier à l’extérieur ou à l’opposé.

Joel Embiid fait de lui le Rookie de l’année

Contrairement à beaucoup de débutants en NBA, qui sont frappés par le « Rookie Wall », le joueur des Sixers monte de son côté en puissance. Sa vitesse d’adaptation a surpris pas mal de monde, tout comme sa défense, et Joel Embiid n’hésite d’ailleurs pas à faire de lui le « Rookie de l’année ».

En termes d’impact, il est pourtant clair que le pivot camerounais fut le joueur le plus impressionnant de la cuvée. Mais peut-on vraiment récompenser quelqu’un qui n’a joué que 31 matchs, avec un temps de jeu limité lors des rencontres ? Sans doute pas. Du coup, Dario Saric représente un plan B intéressant, surtout s’il finit la campagne sur sa lancée actuelle.

En comparant l’évolution des moyennes, on voit d’ailleurs que le trophée devrait logiquement se jouer entre lui et Malcolm Brogdon. Surprise de la dernière Draft, le « Président » de Milwaukee réalise en effet une campagne solide.