Interview Alex Abrines : "Je suis très content de ma première partie de saison" • Basket USA

Invité de dernière minute au All Star Weekend, Alex Abrines réussit une campagne rookie plutôt convaincante. Ses chiffres ne sautent pas aux yeux avec 6 points (dont 40% à trois points) et 1 rebond en 15 minutes de moyenne, mais l’arrière espagnol a déjà réussi plusieurs matchs solides en sortie de banc.

Tenez, l’autre soir, il a battu son record de points face aux Lakers : 19 points à 7/13 aux tirs. On est allé à la rencontre de l’ancien du Barça et actuel international avec la Roja. ¿ Como esta El Senor (son sobriquet officiel) ?

« Il faut être prêt à jouer tous les jours, quasiment »

Alex, comment se passe votre première saison en NBA ?

« Plutôt bien. J’ai pas mal de temps de jeu et j’arrive à scorer. J’apprends encore les systèmes de jeu et la manière dont ils veulent jouer ici. Je suis très content de ma première partie de saison. »

Vous avez été drafté en 2013 (en 32e choix), quand avez-vous décidé que vous étiez prêt à franchir l’Atlantique ?

« Les deux dernières années à Barcelone, on ne gagnait plus beaucoup. Et puis, ici, KD est parti et ça a donc créé une nouvelle équipe en quelque sorte, avec beaucoup de nouveaux joueurs. Je me suis dit que c’était le moment idéal pour venir ; comme ça, je peux être présent dès le début de ce nouveau projet sur trois ans. »

Quel est votre meilleur souvenir avec Barcelone ?

« Ah [pensif]. Il y en a pas mal, mais je dirais le titre de champion qu’on a remporté face au Real Madrid [en 2014] quand ils avaient réussi la meilleure saison régulière de l’histoire [32 victoires pour 2 défaites seulement, ndlr]. Personne ne nous voyait gagner mais on l’a fait. On a été gagner un match à Madrid et ensuite, on a gagné nos deux matchs à Barcelone. C’était incroyable ce titre ! »

Pouvez-vous encore suivre l’Euroleague ?

« Un petit peu. C’est compliqué avec le décalage horaire et les entraînements. En général, les matchs sont quand on s’entraîne. Je suis encore les résultats et je vois ce qui se passe cela dit. »

Quel est le plus difficile en NBA pour vous, venant d’Europe ?

« Le calendrier : il y a beaucoup de matchs. Et puis l’impact physique. Il faut quasiment être prêt à jouer tous les jours. Comme aujourd’hui. On a un match et demain, un autre [à Phoenix, ndlr]. C’est ça [l’enchaînement des matchs] qui est le plus différent par rapport à l’Europe. »

Vous arrivez dans une équipe très internationale, est-ce que ça vous aide pour l’intégration aussi ? D’avoir Domantas avec vous par exemple ?

« Oui, c’est sûr. Je suis bien aussi avec les américains. Je me fiche de savoir d’où ils viennent en fait. Mais oui, Domantas a joué à Malaga. Et moi, j’ai joué avec son frère en Espagne [Tautvydas à Malaga, ndlr]. Je le connais depuis longtemps. De savoir qu’il allait être là aussi, ça a rendu ma décision plus facile. »

« Être au All Star Weekend, c’est un rêve qui s’est réalisé »

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris cette saison ?

« [il souffle] C’est dur de répondre mais je vais dire Russ ! C’est incroyable de le voir jouer à un tel niveau [il souffle à nouveau]. Je cherchais s’il y avait un joueur comparable à Russ en Europe mais il n’y en a pas. C’est impossible. Ce qu’il arrive à faire au niveau athlétique, et puis ses enchaînements à la vitesse où il va, c’est tout bonnement incroyable. »

Et vous avez cette célébration, en vous frottant les joues. D’où vient ce geste ?

« C’est parti avec Anthony Morrow et Cameron Payne. Ils ont commencé à me dire, en début de saison, que je devais faire ce geste après mes trois points. Je l’ai fait pour eux, et depuis, c’est resté. Je dois le faire à chaque fois pour eux. »

Vous avez été appelé au dernier moment, mais vous étiez au All Star Weekend. Comment avez-vous trouvé l’ambiance à NOLA ?

« J’étais super content. C’est un événement énorme. Le genre de matchs qu’on regardait en Espagne. On se levait à 3h du matin pour regarder à la télé. C’était un rêve qui se réalisait de pouvoir y être en personne et d’y participer. C’était génial. »

Vous avez placé quelques dunks sympas, dont un beau sur Tristan Thompson récemment. Vous prouvez que vous n’êtes pas qu’un shooteur en périphérie…

[A côté, Domantas Sabonis intervient en rigolant : « Il a toujours été capable de sauter ! »]

« Oui [rires]. Ceux qui me connaissent depuis l’Europe savent que je peux sauter haut. Ici, je suis plus connu comme un shooteur. Et ce n’est pas faux non plus : je suis plus un shooteur qu’un dunkeur. Mais je peux faire les deux selon la situation. Je peux varier mon jeu. »

Sur quoi souhaitez-vous travailler et progresser d’ici à la fin de saison ?

« La défense, sans aucun doute. Je sais que je dois progresser là-dessus. Sur les picks & roll notamment? Pour être au bon endroit au bon moment. »

Propos recueillis à Portland