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Dell Curry, l’Original Gangster

Aujourd’hui célèbre pour être le papa de Seth et Stephen Curry, Dell Curry était l’un des meilleurs shooteurs et l’un des meilleurs remplaçants de la NBA.

Le 25 juin n’est pas une date comme les autres chez les Curry. C’est un 25 juin, en 1964, qu’est né Dell Curry, le shooteur patenté des Hornets et paternel pas peu fier de Steph et Seth, tous deux porteurs du flambeau familial en NBA sur une deuxième génération. Mais c’est aussi le 25 juin que Stephen a été drafté par les Warriors en 2009.

Gamin de Virginie, « d’un tout petit village » comme il nous l’avait confié en 2017 lors du passages des Hornets à Portland, Dell Curry a longtemps hésité entre ses deux amours d’enfance : le baseball et le basket. Visiblement plus doué pour le premier que pour le second, c’est finalement le second qu’il choisira à sa sortie de l’université de Virginia Tech.

La suite, on la connaît : Dell Curry va se faire sa place dans la NBA des années 90 au sein de la franchise toute neuve de Charlotte. Avec les Hornets de Mugsy Bogues et Larry Johnson, Curry se construit une solide réputation de « serial shooteur », le joker idéal en sortie de banc pour toute équipe en quête de points rapides.

Précisément élu meilleur sixième homme en 1994, Curry sera également un monstre de régularité tout au long de ses seize campagnes en NBA. Modèle de professionnalisme, le tireur d’élite finira sa carrière au nord de la frontière, chez les Raptors de Toronto, avec quasiment 12 points de moyenne en 1083 matchs disputés en carrière. Quand on vous dit que Dell est l’OG, l’Original Gangster…

Drafté en MLB et en NBA en deux ans !

Dell, vous avez choisi d’aller à la fac de Virginia Tech après le lycée, pourquoi ce choix ?

« Parce que l’université était à deux heures de route, comme ça mes parents et mes amis pouvaient venir me voir jouer, mais c’était quand même suffisamment éloigné. Et puis, ils avaient cinq seniors qui venaient d’obtenir leur diplôme, donc je savais que j’allais avoir du temps de jeu dès mon arrivée. J’arrivais également avec quatre autres freshmen, donc c’était une bonne perspective pour moi. »

Vous y avez passé quatre années, et votre maillot y est désormais retiré, preuve de votre réussite là-bas. Comment évaluez-vous votre carrière NCAA ?

« J’en suis satisfait. J’ai commencé assez doucement, je n’ai pas gagné le titre de meilleur freshman de la conférence lors de ma première année, mon coéquipier Bobby Beecher a remporté ce trophée. Mais j’ai été élu dans la meilleure équipe de la conférence les trois années suivantes, et meilleur joueur de la conférence pour mon année sénior. Je me suis donc amélioré chaque année. Venant d’un tout petit village en Virginie, j’ai certainement été un peu dépassé au début mais j’ai grandi progressivement. J’ai pris confiance en mon jeu et après j’ai pu vraiment décoller. Je suis très content de ma carrière NCAA. Mon seul regret est de ne pas avoir pu jouer avec la ligne à trois points à l’époque. Elle n’avait pas encore été établie. »

J’ai lu que vous jouiez au baseball également à la fac, est-ce vrai ?

« J’ai été sélectionné en tant que pitcher après le lycée. Et chaque université que je visitais, c’était avec l’idée tacite que je jouerai aussi au baseball pour leur équipe. Au final, je n’ai joué qu’une année de baseball à Virginia Tech. Je suis tombé malade à la fin de la saison de basket et je n’ai pas été autorisé à jouer. Lors de ma deuxième année, j’ai fait les essais pour les Jeux Olympiques et j’ai raté la saison de baseball. J’ai joué en junior et j’ai fini à un record de 6-1. Les Orioles m’ont drafté mais je suis retourné à l’école pour obtenir mon diplôme et jouer au basket pour ma saison sénior. »

Donc, vous auriez définitivement pu devenir pro au baseball et passer à côté de votre carrière NBA ?

« Mon père, quand il était vivant, ses amis, et mes amis, me disaient souvent que j’étais meilleur au baseball qu’au basketball, dans ma position de pitcher. J’aimais effectivement jouer au baseball plus qu’au basket quand j’étais plus jeune. »

Qu’est-ce qui vous a fait pencher pour le basket du coup ?

« Déjà, j’ai été drafté en tant que junior [par la MLB, ndlr] et mon père voulait que je finisse mes études et obtienne mon diplôme. Et puis, quand j’ai été drafté en NBA, j’étais directement pro alors qu’au baseball, il faut d’abord faire ses preuves : rookie, A, triple A. Le basket était un choix plus sage au final, aussi bien financièrement que du point de vue de devenir pro dès le début. »

Vous ne regrettez donc pas votre choix a posteriori ?

« Non. Je ne regrette rien. Je me demande simplement ce qui serait arrivé car quand on joue pitcher, on peut jouer jusqu’à 40 ans passés. J’ai arrêté le basket quand j’avais 38 ans. Je me demande si j’aurais pu atteindre le plus haut niveau et comment ça se serait passé pour moi. »

Vous avez été sélectionné en 15e choix de la draft en 1986 par le Jazz d’Utah. Etiez-vous fier d’être drafté si haut ?

« Oui. C’était une très bonne draft cette année-là. En fait, les projections me voyaient encore plus haut mais deux intérieurs juniors de plus de 2m13 se sont présentés : Chris Washburn et William Bedford. Et du coup, d’autres gars comme moi ont été sélectionnés plus tard que prévu. Utah était une équipe de vétérans à l’époque et je n’ai pas eu tellement l’occasion de jouer. L’année suivante, j’ai été échangé à Cleveland et là j’ai pu obtenir du temps de jeu. J’ai tourné à 10 points de moyenne et ensuite, Charlotte a monté une expansion team et j’ai été sélectionné en premier. C’était vraiment une chance pour moi, de pouvoir jouer si proche de chez moi et de faire carrière pendant plus de dix ans à Charlotte. »

« Rester dix ans dans la même franchise sans être une star, c’est très rare ! »

Comment s’est passée votre adaptation à la NBA, surtout comme vous le dites à Utah, dans une équipe de vétérans sans beaucoup d’opportunités de se montrer ?

« C’était dur. J’étais le seul rookie de l’équipe. Je ne jouais pas beaucoup. J’étais loin de chez moi. C’était un peu décourageant honnêtement. Mais je traînais avec des gars comme Rickey Green, Darrell Griffith et Thurl Bailey. Ils m’ont vraiment appris à devenir professionnel, à avoir la bonne attitude et bosser sur mon jeu. Même si je ne jouais pas. Du coup, quand j’ai été envoyé à Cleveland, j’étais prêt à saisir ma chance. »

Peut-on dire que la ligue dans laquelle vous êtes entré en 1986 est complètement différente de la NBA d’aujourd’hui ? Les conditions de voyage, la préparation physique, la diététique… énormément de choses ont changé depuis. Vous confirmez ?

« Oh oui, bien sûr ! C’était bien différent [rires] ! Aujourd’hui chaque gars a son préparateur physique qui voyage avec eux. A mon époque, il n’y avait qu’un préparateur, celui de l’équipe. Donc, quand je voulais bosser sur mon jeu, il fallait toujours passer par lui ou un coach de l’équipe. Plus tard dans ma carrière, je dirais sur les cinq dernières années de ma carrière, j’avais mon propre préparateur physique avec moi à Charlotte. Maintenant, les gars sont à un tout autre niveau. Je pense tout de même que j’ai eu une belle carrière malgré ces différences. Les coachs étaient tout de même disponibles et ils nous aidaient bien. »

Diriez-vous néanmoins, malgré le manque de temps de jeu, que c’était bien pour vous de tomber à Utah, dans une équipe de playoffs ?

« Oui, c’était une très bonne équipe. Quand je suis arrivé là-bas, Darrell Griffith n’était plus le titulaire et Bobby Hansen lui avait pris la place [au poste d’arrière shooteur, ndlr]. Mon agent me l’avait dit à la draft : il espérait que le Jazz ne me prenne pas car il savait qu’il y aurait très peu de temps de jeu pour moi. Ils ont simplement choisi le meilleur joueur disponible au 15e choix, et c’était moi. C’était une bonne expérience tout de même à Utah. »

A Cleveland, comme vous le disiez, vous avez eu votre chance. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage chez les Cavs ?

« Je jouais avec Mark Price, Brad Daugherty, Ron Harper. On était tous de la même draft et c’était simplement une opportunité de jouer pour moi. Je sortais du banc et j’ai fait une saison à 10 points de moyenne. Le temps de jeu est irremplaçable. Il faut pouvoir jouer pour savoir ce qu’on peut réellement faire. Et [à Cleveland], j’ai pu avoir une idée plus nette de la carrière que je pouvais avoir dans la ligue. »

Ensuite, c’est Charlotte qui vous sélectionne pour son expansion team. Pouviez-vous imaginer que vous alliez y faire dix ans de carrière ?

« Oh non ! Je savais juste que c’était pour moi une vraie opportunité de jouer. Je savais aussi qu’on n’allait pas être très bon, mais en tant que jeune joueur, je pourrais m’exprimer et trouver ma place pour faire carrière. Rester aussi longtemps dans la même franchise sans véritablement être une superstar, c’est quelque chose qui n’avait jamais vraiment été fait auparavant. Quand on n’est pas Michael Jordan, Larry Bird ou Magic Johnson, rester dix ans dans la même ville, c’était un vrai cadeau. J’ai pu élever ma famille tranquillement. Ça n’arrive pas souvent, même encore maintenant… »

Vous êtes effectivement devenu un des meilleurs sixièmes hommes de la ligue, toujours mentionné dans la discussion pour cette récompense que vous remporterez en 1994. Comment avez-vous appréhendé cette évolution de carrière avec les Hornets ?

« Honnêtement, je pense que c’est grâce à ce rôle que je suis resté si longtemps dans la ligue. Les coachs me mettaient chaque année dans cette situation de joker en sortie de banc, capable d’apporter l’étincelle. C’est une situation particulière. En général, tous les gars veulent être titulaires mais ce n’est pas possible. Donc, il faut savoir mettre sa fierté de côté. Je me suis dit que c’est comme ça que je pourrais rester le plus longtemps dans cette ligue. J’ai gagné le trophée une fois, j’ai fini deuxième deux saisons. J’appréciais beaucoup ce rôle. »

Racontez-nous un petit peu ce que c’était de jouer avec ces jeunes Hornets : Larry Johnson, Alonzo Mourning, Mugsy Bogues. Charlotte était une des équipes les plus sexy et spectaculaires à cette époque.

« Oui, on avait une bonne équipe. A mon avis, les dirigeants ont cassé cette équipe une année ou deux trop tôt. Je pense qu’on aurait vraiment pu aller loin en playoffs si on était resté tous ensemble. Mais on avait un bon groupe, un bon vestiaire. C’était un bon mélange entre des joueurs vétérans et des jeunes joueurs. On avait des gars avec un bon QI basket et ça nous permettait de jouer assez librement. C’était vraiment une bonne équipe. »

« J’étais dans les rumeurs de transfert chaque saison »

Aviez-vous un rival en particulier quand vous étiez avec les Hornets ?

« Pas particulièrement. Il y avait toujours New York, Chicago et Boston, qui étaient toujours des équipes difficiles à manoeuvrer à l’Est. Ces trois-là étaient vraiment les équipes à battre. »

Vous avez connu un bon playoff run en 1993. Après quatre saisons sans playoffs, vous atteignez le 2e tour face aux Knicks. Quels souvenirs gardez-vous de cette aventure ?

« On a battu Boston. Alonzo Mourning a réussi un tir de la gagne au buzzer, et c’est moi qui lui ait fait la passe sur la remise en jeu. C’était un moment inoubliable [photo plus haut, ndlr]. Mais à chaque fois qu’on a fait les playoffs à Charlotte, les fans étaient géniaux à l’époque. On était tout le temps à guichets fermés. Ces moments en playoffs sont clairement parmi mes meilleurs souvenirs en carrière. »

Vous êtes resté dix ans à Charlotte mais n’aviez-vous pas eu envie de rejoindre un prétendant au titre ? Vous étiez le profil idéal : sixième homme, shooteur…

« Oui, j’étais dans les rumeurs de transfert chaque année [rires]. On dit toujours que c’est une bonne chose car ça prouve qu’on est demandé. Mais aucune de ces rumeurs ne s’est conclue en un transfert. Donc, c’était bien et mal à la fois. J’étais dans les rumeurs pour des équipes de playoffs mais j’appréciais également mon équipe à Charlotte. Et je suis content d’y être resté au final. »

Qui était votre idole de jeunesse ? Votre modèle ?

« Comme il n’y avait pas beaucoup de télés à l’époque, mon joueur préféré était Doctor J. Ce n’est pas très original car il est l’idole de beaucoup de joueurs de ma génération. »

Entre Charlotte et Toronto, c’est une étape un peu oubliée dans votre carrière, vous avez joué une saison à Milwaukee. On imagine que le départ de Charlotte a dû être déchirant, non ?

« Oui, c’était dur après dix ans dans la même ville et la même franchise. Et puis, j’étais séparé de ma famille. Ce fut une année difficile et j’étais content qu’elle se termine. Mais après ça, je suis allé à Toronto et ça ce fut une bonne expérience. La ville était super et ma famille m’y a rejoint pour mes trois dernières années dans la ligue. J’ai beaucoup apprécié mon temps là-bas, j’y ai encore de nombreux amis. »

Et puis, vous avez connu un dernier moment de gloire avec les Raptors, avec cette série monumentale face aux Sixers. Un duel monstrueux entre Vince Carter et Allen Iverson lors des playoffs 2001. Une défaite amère également…

« Oui, c’était une série de très haut niveau comme vous l’avez dit. On était à un tir d’atteindre les finales de conférence à l’Est. On avait une énorme équipe, avec [Charles] Oakley, Antonio Davis. On avait un vestiaire très fort, de très bons leaders, et un excellent coach en Lenny Wilkens aussi. »

Êtes-vous d’accord avec Tracy McGrady et Vince Carter pour dire que si T-Mac était resté à Toronto au lieu d’aller à Orlando, vous auriez pu jouer le titre à terme ?

« Absolument ! Je pense que c’est un autre exemple typique d’équipe qui a été cassée trop tôt. Si on avait pu rester ensemble, notamment avec l’expérience commune des playoffs, je pense qu’on aurait pu atteindre les finales. Ou en tout cas, avoir une bonne chance de les jouer. »

Pour terminer, quel est votre premier souvenir de basket ?

« Mon premier souvenir, c’est sans aucun doute avec mon père. Il avait installé mon premier panier à côté de ses différents outils. Et je me souviens de mes premiers tirs tout seul. C’était génial. »

Propos recueillis à Portland en 2017

Un duel face à Michael Jordan en 1988

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