Le plus dur n’est pas d’arriver en NBA, mais d’y rester…

Une carrière NBA ne dure pas longtemps : selon une étude réalisée en 2011, les joueurs jouent en moyenne 4.8 ans dans la grande ligue depuis la création de celle-ci. Une autre étude, limitée aux joueurs arrivés en NBA à partir de 1990, porte cette moyenne à près de 6 ans mais cela reste bien peu. Ainsi, les exemples d’un Kobe Bryant (20 saisons), d’un Tim Duncan (19) ou d’un Nazr Mohammed (18) ne représentent pas la norme.

Cette saison, Thaddeus Young confiait sa stupéfaction devant le parcours chaotique de joueurs pourtant talentueux.

« On voit des gars venir et repartir chaque année (…) On voit beaucoup de gars parmi les autres équipes dont on se dit qu’ils sont vraiment bons, on voit ces gars talentueux capables de jouer en NBA et pourtant, peu de temps après, ils ne sont plus dans la ligue, et c’est dingue. »

Pour des raisons diverses et en dehors des cas de blessures, nombreux sont les exemples de talents en grosse difficulté une fois arrivés dans la ligue : médiatisés trop tôt ou injustement comme Harold Miner, attendus trop haut comme Anthony Bennett, loin d’être préparés et sans doute mal conseillés comme Korleone Young, ces échecs sont le quotidien de la NBA.

« Il y a des gars qui ne comprennent pas à quel point il faut travailler »

Interrogé par le Boston Herald, Danny Ainge estime que, dans la tête des jeunes joueurs, le rêve d’intégrer la ligue prend souvent le pas sur la perspective du long terme.

« Cela fait 35 ans que je vois ça en NBA. » rétorque le président des Celtics. « [Les jeunes qui arrivent] ne comprennent pas l’urgence. Ils ont l’impression d’être parvenus à leur objectif et ils ne comprennent pas que leur but devrait être de rester en NBA et non d’y entrer. Il y a différents niveaux : des gars comme Isaiah (Thomas) qui sont juste déterminés et d’autres qui ne le sont pas. C’est bien de vivre le mode de vie NBA et de l’apprécier mais il est question de bien d’autres choses si vous voulez y rester et vraiment réussir. Il y a des gars qui ne comprennent même pas à quel point il faut travailler. »

D’après lui, plus que le talent, c’est avant tout la conscience professionnelle qui sépare les carrières réussies des oubliés de la ligue.

« Lorsque je jouais au lycée et à l’université, je me souviens que je pensais toujours être le plus gros bosseur de chaque équipe dans laquelle je jouais. » poursuit-il. « Puis, je suis arrivé en NBA et j’ai vu qu’il y avait des gens qui travaillaient encore plus que moi, c’était un bon exemple. Je l’ai compris et je pense qu’il y a beaucoup de jeunes joueurs en NBA capables de voir ce qu’ils doivent faire pour devenir bon, excellent, rester et durer et ils s’imprègnent de choses et les répètent. Certains écoutent les vétérans, d’autres les entraîneurs. Il y en a qui ne font rien de tout ça. Ils ne pigent juste pas. Ils n’y prêtent pas attention. Tout le monde a différents niveaux d’engagement et d’écoute. »

Récemment, Boston a d’ailleurs laissé libre Jared Sullinger, désormais à Toronto. Régulièrement tancé pour ses problèmes de condition physique, l’ailier-fort promettait chaque été de revenir en meilleure forme. Pourtant, une fois son départ des Celtics officialisé, son agent David Falk déplorait publiquement les errances de son joueur.

« Jared comprend que s’il avait mieux géré la situation, ses options auraient été meilleures. » a déclaré l’agent au Boston Herald. « Ce qu’il s’est passé ces deux dernières semaines (lors de la free agency) lui a fait l’effet d’une grande sonnette d’alarme. Il est au gymnase deux fois par jour. Il sait ce qu’il a à faire. »

Si Danny Ainge ne visait pas spécifiquement l’ailier-fort au moment d’évoquer ce sujet, le neo-Raptor fait sans doute partie des déceptions évoquées par le président des Celtics, au même titre que de nombreux joueurs dans la ligue.