Le Heat va-t-il sauver sa peau avec du small ball ?

« On ne peut pas changer notre schéma ou notre philosophie de jeu. Ça ne va pas changer. » En apprenant la blessure de son pivot titulaire Jonas Valanciunas avant le Game 4, Dwane Casey présentait l’état d’esprit de ses Raptors : du small-ball oui, mais par intermittence. Son homologue et adversaire Erik Spoesltra a lui arrêté de se poser trop de questions existentielles sur la philosophie de jeu. « Notre mentalité aujourd’hui c’est : gagner à tout prix, quelle que soit la manière ».

Pour la troisième fois des playoffs, le Heat joue sa tête ce soir dans son antre et ça sera avec un Luol Deng handicapé par une blessure au poignet gauche. L’IRM de jeudi n’a pas révélé de fracture et l’Anglo-soudanais serrera les dents pour ne pas priver son équipe d’un autre titulaire, Hassan Whiteside étant toujours sur le carreau. Dans les deux derniers matches, coach Spo a tenté de combler l’absence en donnant plus de minutes à Amar’e Stoudemire, Josh McRoberts et Udonis Haslem. Mais comme le protégé de Pat Riley est prêt à tout pour gagner, il a également joué une carte dont il ne raffole pas : le small ball.

Dans les dix dernières minutes du Game 4, remporté après prolongation, c’est Luol Deng qui jouait pivot dans un cinq petit complété par Dwyane Wade, Goran Dragic, Joe Johnson et Justise Winslow. L’option a permis de combler un déficit de 7 pts pour aller chercher une victoire cruciale.

Une opposition de styles

Mercredi à Toronto, sans Luol Deng, blessé, le Heat a disputé les 13 dernières minutes sans Stoudemire, Haslem et McRoberts mais avec les rookies Tyler Johnson et Josh Richardson. Avec Winslow en 5, les Floridiens sont passés de -15 à -1 avec 2 minutes à jouer. Chaque match a sa vérité certes, mais le salut du Heat dans cette série sans Whiteside semble passer par le small ball. Les chiffres en attestent.

« Quand on joue petit, on leur fait perdre leur équilibre », constate Joe Johnson dans le Miami Herald. « À certains moments ils ne savaient même pas sur qui ils défendaient, ça les a perturbés. C’est comme ça que Josh a eu deux tirs à 3 pts ouverts. Il faut qu’on reste avec cette stratégie », réclame même l’ancien arrière des Nets.

Le vétéran oublie de préciser que dans le Game 5 Casey a maintenu Bismack Biyombo et Patrick Patterson sur le parquet la plupart du 4e quart-temps. Et que c’est l’activité du Congolais qui a permis aux Canadiens de reprendre le momentum.

« Dans le Game 4, nous avons joué small ball également et ils ont été plus forts que nous », commente Biyombo, qui tourne à 11,5 pts, 9,5 rbds et 3 contres sur les deux derniers matches.. « Dans le Game 5, la plupart de leurs points étaient inscrits sur des jump-shoots et moins ils marquent de points dessous mieux c’est pour nous. Ils sont restés loin de la raquette et nous avons gardé nos grands ».

Erik Spoelstra est bien conscient de cette problématique et doit donc faire un choix, en étant « conscient que chaque stratégie a ses défauts et ses qualités ».