Comment Vlade Divac a failli priver les Lakers de Kobe Bryant et Shaquille O’Neal

Vlade Divac a de l’humour, et cette nuit, pour les adieux de Kobe Bryant à Sacramento, il lui a offert un maillot des… Hornets, puisque leur destin fut lié à partir de l’été 1996 !

Après Kobe Bryant qui racontait récemment les coulisses de son transfert suite à sa draft par Charlotte, le pivot serbe a lui accepté de révéler ce qui s’était passé de l’autre côté, à Los Angeles, et ce ne fut pas plus simple.

Drafté par les Lakers en 1989, Vlade Divac termine alors sa septième saison. À 27 ans, il est toujours sous contrat avec la franchise mais le 11 juillet 1996, l’impensable se produit : l’intérieur est échangé et envoyé loin de sa famille et sa franchise de cœur.

« Je jouais au basket pour m’amuser et ce n’était pas amusant, » se souvient-il pour Yahoo! Sports. « J’ai parlé avec ma femme et je lui ai dit : je vais prendre ma retraite. Ça aurait été une très mauvaise idée. Je serais devenu le gars le plus détesté de Los Angeles. »

Car Vlade Divac n’aurait pas simplement fait capoter le trade avec Bryant. En l’échangeant, les Lakers libéraient également suffisamment de masse salariale pour signer Shaquille O’Neal !

La retraite plutôt que Charlotte…

Avec le recul, il est évident que les fans des Lakers auraient eu des raisons de lui en vouloir, mais à l’époque, Vlade Divac n’en a pas conscience. Kobe Bryant n’est qu’un jeune lycéen qui a encore tout à prouver et du côté de l’international serbe, ça ne passe pas.

« J’avais l’impression que quelqu’un m’avait fait un coup dans le dos. C’était la première fois de ma carrière que quelque chose ne se passait pas comme je l’avais prévu. J’étais dévasté. Je jouais pour le plaisir. Quand j’ai reçu mon premier chèque, mon père m’a dit : ‘Qui t’a donné ça ? Est-ce qu’ils sont fous ? Ils ne savent pas que tu jouerais même s’ils ne te payent pas ?’ Mais je n’allais pas jouer au basket parce que j’y étais forcé et j’ai dit à mon agent que je ne rejoindrais pas Charlotte. »

De retour à Los Angeles pour annoncer sa retraite à ses dirigeants, il accepte néanmoins de rencontrer Jerry West, son mentor, en amont. Un déjeuner qui va finalement convaincre Vlade Divac d’accepter la décision, et du même coup changer le destin de la franchise.

« Jerry m’a appelé. Il y avait un accord de principe, mais je faisais barrage. Jerry m’a dit : ‘pourquoi tu n’essaies pas, au moins, pour voir si ça te plait ?’. Jerry et moi avions une super relation. C’est lui qui était venu me chercher à l’aéroport après ma draft en 1989. Il y avait beaucoup d’émotions et j’avais tellement confiance en lui. C’est le plus grand cerveau du basket. Quand Jerry vous dit quelque chose, vous y croyez. »

Deux petits tours et puis s’en va

Au final, Vlade Divac fera ses valises pour Charlotte, laissant femme et enfants derrière, en Californie et évidemment, les débuts sont difficiles.

« Mes 10 premiers matches, j’étais catastrophique. Je ne peux pas l’expliquer. Le plus drôle, c’est que l’un de mes premiers matches était face aux Lakers. Je me disais : ‘mais qu’est-ce que je fais là ?’. Je savais qu’au bout de deux ans [à la fin de son contrat], j’allais retourner à l’Ouest et me rapprocher de ma famille. »

Après deux saisons pourtant très correctes (plus de 50 victoires à chaque fois et deux participations aux playoffs), Vlade Divac tient la promesse qu’il s’était fait à lui-même et quitte Charlotte pour retourner en Californie… à Sacramento cette fois-ci.

Il y restera six ans et gardera de très bons rapports avec la franchise où son maillot est retiré depuis 2009 et dont il est aujourd’hui le vice-président.

« C’était le meilleur transfert de l’histoire »

Quant aux Lakers, Vlade Divac bouclera la boucle en 2004-05, en rejoignant Kobe Bryant pour un dernier tour de piste, à 36 ans. Tiraillé par des problèmes de dos, il ne prendra part qu’à 15 rencontres et annoncera sa retraite l’été suivant. Dix ans après, il reconnait que les Lakers avaient pris la bonne décision.

« C’était le meilleur transfert de l’histoire de la NBA. Vous envoyez Vlade à Charlotte et vous êtes capables ensuite de signer Shaquille O’Neal et vous avez Kobe Bryant. »

Un duo qui offrira trois titres consécutifs au début des années 2000, éliminant à chaque fois les Kings de Vlade Divac sur leur parcours. Mais le champion du monde 2002 n’est pas rancunier.

« Je suis tellement heureux de sa carrière. Il est définitivement l’un des plus grands. »